Lettre a un inconnu

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Lettre a un inconnu

Par où commencer ?

Il y a tant de choses que j'aimerais te dire...

Mais tout d'abord, je vais te demander de regarder autour de toi.

Ou est tu ? A quel endroit ? Es-tu assis sur un muret, debout dans la rue, dans les transports, un jardin ou ailleurs ?

Quel temps fait-il ? Le soleil cogne-il fort comme ses jours-ci, ou la pluie est-elle de retours ? Peut être le ciel est-il nuageux ?

Si tu es ici c'est que tu dois avoir un peu de temps, alors pourquoi ne pas prendre cinq minutes pour respirer et apprécier le fait d'être ici ? Cinq minutes pour fermer les yeux, pour ressentir l'instant. Sent la chaleur du soleil sur ta peau, le vent dans tes cheveux, le poids et la sensation de tes vêtements sur chaque parcelle de ta peau.

...

C'est bon ?

Alors voici mon histoire :

C'est celle d'une boite à livre dans les pentes de la croix rousse. Une boite à livre devant laquelle je passe tous les jours sans forcément m'arrêter. C'est aussi celle d'un livre, "la route infernale" que j'ai empruntée il y a quelques jours.

Je pense que ceux qui mettent des ouvrages dans cette boite, sont généreux. Ils laissent leurs bien entre les mains de parfaits inconnus pour que ceux-ci puissent les lire. C'est une forme de partage anonyme que j'aime beaucoup.

Mais ce n'est pas pour cela que je t'écris.

Je t'écris car j'aime écrire et que je veux partager quelque chose avec toi. Quelque chose d'aussi simple qu'un mot, qu'un instant qu'un sourire.

Je t'écris car j'ai envie de partager avec toi tout ce que je trouve si beau, simple et envoutant à la fois.

Car être une anonyme dont on lira le modeste récit est une chose qui me plais.

Etre anonyme en soit est une chose amusante. Comme il est amusant de se promener seul dans la foule et d'observer les gens. De voir leurs sourires, d'entendre des bribes de conversations, des rires, beaucoup de gens n'expriment rien aussi, juste une profonde lassitude, de la fatigue, du stress, de la colère et de la tristesse.

C'est ici, dans la cité des gones, dans cette grande ville qui n'en est qu'une parmi tant d'autres que l'expression : " le trottoir usé par les regards baissés" prend tout son sens.

Je me demande parfois, comment se fait-il que le sol n'en porte aucune marque.

Prends le temps. Juste une minute, une seconde pour réaliser l'étendue de la chance que tu as. D'être ici, maintenant, en vie, dans cette ville.

Les plus chanceux ne prennent souvent pas conscience qu'ils le sont.

Regarde un peux autour de toi, pense a ta vie, pense à ce qu'il y a de bien.

Tu te rendras compte que le monde est merveilleux.

Dans la vie, il y a plein de petites choses, qui sont normales, banales mais qui te manqueraient terriblement si elles n'existaient pas.

Le soleil, le ciel, bleu, noir, blanc ou orageux, les nuages, le vent, la chaleur et le froid, la pluie et les éclairs, les odeurs, l'herbe, la verdure, la nature, le son, la musique, le bruit, les oiseaux, les animaux et les regards. Il y a aussi les visages, les sourires si rares dans les rues, les gestes, les regards bienveillant ou heureux tout simplement.

Pense à ces moments où tu fais une rencontre totalement inattendue, dans un bar ou dans une boutique, au coin d'une rue ou sur un pont ; tu discutes avec un inconnu qui sera bientôt peut être, qui sait, ton ami.

Pense à ces soirées d'hiver si froide ou l'on partage un bon moment autour d'un plat chaud ou à ces belles journées d'été passés autour d'un barbecue ou d'un lac a chahuter et à discuter.

Pense à ce livre, a cette musique, a cette citation sur la quelle tu es tombé au hasard et qui t'a touché au fond du cœur.

Alors oui, tout cela est banal, mais vois-tu ta vie sans elles ?

Je pense que se sont ces petites choses si insignifiantes qui rendent ce monde beau.

Qui te rendent beau.

Compare tout cela a ta vie.

Ce que tu as vécu, dans la joie comme dans la douleur.

Tout cela te constitue et fait ce que tu es, qui tu es.

Et cela te rends beau.

Oui, toi qui lis, je peux te dire sans même te connaitre que tu es une belle personne.

Car j'ai envie d'y croire.

Chaque être, chaque personne a quelque chose de bon en lui.

Au fond, cela peut paraitre utopique, mais essayons d'y croire, ne serait-ce qu'un instant.

Toi, regarde-toi dans ton miroir et peut importe qui tu es, dis-toi que tu es beau , même si tu ne le crois pas. Dis-toi que si les choses vont mal elles vont s'arranger.

Aime-toi, car tu le mérite. Tu mérites de t'aimer toi-même, personne ne pourra le faire à ta place. Apprends à t'aimer pour aimer pleinement les autres.

Accepte-toi dans ton entièreté, avec tes qualités et tes défauts.

Personne n'est parfait, n'en fait pas un drame.

Prends, le temps d'apprécier tout cela. D'aimer, autorise-toi à rêver, et à réaliser tes rêves, qu'ils rentrent dans les normes ou non.

Lâche prise un instant et croque la vie à pleines dents.

Car tu es le seul maître de ta vie.

Prends bien conscience que la seule personne avec la quelle tu resteras toute la vie c'est toi.

Personne ne peut être heureux à ta place, personne ne va vivre à ta place.

Décide de ton destin, dessine ta vie telle que tu la veux.

Tu en est capable !

Certains dirons que mon message n'est qu'utopie. Que je ne prends pas en compte les facteurs extérieurs, et qui suis-je pour vous dicter votre conduite ?

Contrairement ce que mon texte prête à penser, je ne suis ni une utopiste, ni une hippie.

Je pense que la vie est belle malgré Tout.

Mon but n'est pas de vous dicter votre conduite mais juste d'apporter un message d'espoir.

Sur ce je vous laisse. Et sur ses derniers mots, je  vous souhaite une vie pleine de couleur.

Lettre a un inconnuWhere stories live. Discover now