Chapitre 2

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Le mouvement des vagues régulier. Les bouées qui viennent se cogner contre la coque du bateau. Le cri d'une mouette. Un coup de klaxon. Puis, le silence. Erin ouvre les yeux, pour reconnaître le plafond blanc de la cabine du bateau. Elle s'allonge sur le côté, laissant tomber son bras le long du lit. Le bout de ses doigts rencontrent la moquette, et elle se dit que c'est trop beau. Cette tranquillité ne va pas durer. Elle le sait. Son autre main glisse sous son oreiller et ils rencontrent le métal froid du 9 mm qu'elle ne quitte plus depuis son départ. Elle n'a pas quitté le Brésil. Avec un tel bateau, c'est impossible. Elle pourrait éventuellement voyager jusqu'en Argentine, mais, le voyage pourrait être long et elle n'y connaît pas grand chose en navigation, à part l'essentiel. 

Erin fini par s'allonger de tout son long en glissant ses doigts dans ses cheveux, les rabattant vers l'arrière. Si elle en est là, c'est à cause de sa chieuse de sœur. Enfin demi-sœur. Elles n'ont rien en commun, si ce n'est qu'elles ont la même mère. Si Johann n'avait pas jouer aux imbéciles, rien de tout ça ne serait arrivé.  Elle serait resté chez elle, avec Liam et surtout, elle n'aurait pas à fuir toutes les personnes qui en veulent à son nom. Du moins, celui de son père. 

Un bruit sur le pont l'a fait se redresser. Elle se saisi de l'arme, descend du lit et reste accroupi, adossée contre le lit. Peut-être que ce n'est rien et que c'est juste la bouée qui c'est cognée contre la coque ? Erin essaie de maîtriser sa respiration, mais les battements de son cœur s'accélère lorsqu'elle voit une ombre passer près de la fenêtre. Ses yeux suivent cette silhouette, puis, elle se met à ramper vers la salle de bain. La petite fenêtre pourrait lui permettre de sortir, sans risque. Enfin, si elle réussi à atteindre la pièce. Elle entend un bruit sourd venir de derrière elle. Erin n'a pas besoin de se retourner pour comprendre qu'il s'agit des personnes qu'elle a aperçu, qui viennent de descendre du pont pour entrer dans la cabine. La jeune fille sent que son rythme cardiaque s'accélère. Ses mains deviennent moite sur le métal froid de l'arme. Elle se plaque contre la paroi en bois juste derrière elle, puis se penche un avant, afin de voir ce qui se passe un peu plus loin. Elle aperçoit quelqu'un descendre dans la cabine. Craignant de se faire repérer, elle se colle au mur, comme si elle voulait fusionner avec lui. La température devient plus conséquente, signe d'une montée d'adrénaline. Erin ferme les yeux quelques instants, serre le manche de son arme, puis décide de se lever. Elle fait face à l'homme qui, surpris de la voir, pointe son arme sur elle. Erin lui souri et pointe son arme à son tour. 

_Désolé, je ne m'attendais pas à de la visite. 

_Puta ! Você pagara pelos crimes de seu pai ! (Tu vas payer pour les crimes de ton père)

Erin fronce les sourcils et serre d'avantage son arme entre ses mains. Il ne faut surtout pas qu'elle montre le moindre signe de faiblesse. Elle esquisse un mouvement de recul, mais aperçoit l'autre homme descendre dans la cabine. La voilà prisonnière. Il faut qu'elle trouve une solution. Rapidement. Erin abaisse son arme en soupirant. Elle la pose sur la petite table près d'elle, sous l'œil étonné des deux hommes. Elle se passe une main dans les cheveux, tout en se passant la langue sur les lèvres. Ses doigts glissent le long de son cou pour arriver jusqu'à la bretelle de son débardeur. Constatant qu'elle a toute l'attention de ses adversaires, Erin décide de continuer son petit jeu. Elle avance, en roulant excessivement des hanches, jusqu'à se retrouver face à l'arme qui était pointée sur elle. La jeune fille glisse sa main sur celle de l'homme, qui continue de l'observer, un sourire amusé sur les lèvres. 

_Alguma vez você ja quis bater em um Delvago ? (Vous n'avez jamais eu envie de vous taper une Delvago)

Les deux hommes se mettent à rire, et baissent leur arme. Erin continue son petit jeu, en s'approchant du premier homme, lui léchant délicatement le cou, tout en jetant un regard plein de sous entendu au deuxième homme. Erin se frotte sensuellement, et fait signe à l'autre de s'approcher. Elle glisse sa main derrière son dos, attrape discrètement le couteau caché dans sa ceinture et lorsqu'ils sont suffisament distrait, elle plante la lame dans le cou du premier, puis du deuxième. Le sang se met à couler, des cris et des insultes se font entendre. L'un d'eux tente d'attraper Erin par la gorge, qui recule. Elle se cogne contre la banquette et manque de tomber. Au bout de quelques secondes, les deux finissent par s'écrouler au sol. Morts. Erin lâche le couteau et essaie de reprendre une respiration plus normale. Elle pose sa main sur sa poitrine, espérant que le souffle va lui revenir. Ses yeux sont toujours fixés sur les deux corps, qui baignent dans une marre de sang. C'était moins une. Son père lui aura finalement été utile pour quelque chose. Elle essuie la lame de son couteau sur le premier tissu qu'elle trouve. Sa main tremble, ce qui l'énerve. Erin s'appuie contre la table et lâche un cri de rage. Lorsqu'elle se pense suffisamment calmer, elle décide de prendre le peu d'affaire qu'elle trouve, puis sort du bateau. Elle vérifie qu'il n'y a pas de danger autour, puis franchi la limite qui la sépare du ponton. Erin jette un dernier regard au bateau, tout en pensant aux deux hommes mort à l'intérieur. Décidément, son nom ne cessera jamais de la suivre.

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