rien qu'un rêve

Une naissance peu commune

Amélie marchait, elle marchait lentement. A vrai dire, elle avançait sans but précis, vers un endroit inconnu. Autour d'elle, tout était d'un blanc immaculé, il n'y avait pas une poussière, pas un cheveux. Les murs et le sol de ce long couloir en carrelage étaient impeccables. Des portes bleu dotées d'une vitre et d'un nombre passaient à intervalles régulières devant elle. 165... 166... 167...

Une odeur horrible flottait dans les airs, même une forte dose d'eau de javel n'arrivait pas à faire partir l'odeur qui dégouttait tant Amélie, C'était une sorte d'étrange mélange de sang et de maladie, un peu comme chez le médecin mais en beaucoup plus fort et beaucoup plus répugnant.

Amélie avait toujours détesté les hôpitaux et à vrai dire, elle ne savait même pas ce qu'elle faisait là. Elle se rappelait plus que de choses floues. Elle ne savait pas pourquoi elle s'était retrouvée là avançant sans vraiment savoir pourquoi.

Quelque fois, un patient ou un médecin passait et elle les saluait timidement mais ils ne répondaient pas, elle avait envie de savoir ce qu'elle faisait dans cet hôpital.

Une porte l'attira, elle n'était pourtant pas différentes des autres, le même bleu froid, la même vitre et la même poignée mais elle intéressait tellement Amélie que celle-ci décida de l'ouvrir et elle y trouva un nouveau né qui dormait dans le berceau de verre. Elle s'approcha du bébé et vit une lettre glissée entre deux plis de la couverture.

Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait pris la lettre et l'avait dépliée, Elle lu:

<< Je suis tellement désolée, je ne peux pas m'occuper de ce bébé, elle ne sera pas heureuse avec une mère comme moi et un père qui l'a abandonné, s'il vous plait, veillez sur elle. C'est ma fille et je veux qu'elle vive heureuse. >>

Une larme coula le long de la joue d'Amélie, elle pourrait reconnaître cette lettre même déchirée, c'est celle que sa mère biologique avait laissé avec elle à l'hôpital, l'abandonnant par la même occasion.

Elle avait lu et relu cette lettre pendant toute sa vie comme si elle allait trouver une famille au milieu de deux lignes. Une boule au ventre, elle sortit de la chambre 182 pas après pas et s'en alla en marchant tout en comptant soigneusement chacun de ses pas.