Lieu : Rue. Heure : 14h30. État : Mitigé. Situation : A fuit de chez Sherlock.
Avant d'aller en cours il faut faire une chose essentielle : changer de tête. Du tout au tout. Le salon de coiffure est mon prochain arrêt. J'entre donc 10 minutes plus tard dans un salon près du quartier de la City et en ressort les cheveux courts et rouge, comme la rose. Il n'y a plus qu'à passer dans mon garage. Je loue un garage en centre-ville, ma caverne d'Ali Baba. Tous mes biens y sont réunis. Même dans ma feu demeure, je n'avais pas mon meilleur matos. Je me hâte de me changer en quelque chose de plus femme, de plus sobre, aux couleurs de Londres. : des tons sombres.
J'en ressort transformée. Une jeune femme qui sait qu'elle plaît a fait son entrée, voilà ce que je suis. Lentilles vertes naturelle mises, pc, enregistreur et partitions dans mon sac, je m'en vais pour mon école de musique, le Royal College of Music. Arrivée là-bas, plein de policiers. Ils sont partout. Ils recherchent quelque chose, ou quelqu'un. Dans tous les cas, le plus naturellement du monde j'entre dans l'école et me dirige directement au grand auditorium de cours pour l'enseignement de théorie. Je m'installe au fond et sors mes affaires pour prendre mes notes.
À peine 5 minutes après m'être installé, une voix insupportable, et criarde me gueule dessus :
« T'es qui toi ? »
Holly Mils. Pimbêche de première pour ne pas dire un autre mot plus vulgaire.
Très hautaine, égocentrique, aime l'attention, déteste qu'on s'oppose à elle, et me voit comme une rivale. Elle a sûrement un gros complexe d'infériorité et une peur féroce de la solitude. Par chance elle ne m'a pas reconnu. Autant en profiter. Je modifie donc ma voix et opte pour une plus douce et mature avant de répondre.
« Je viens ici en observation, car j'hésite sur le choix des écoles.
- Première fois que je vois ça.
- Disons que j'ai le bras long. »
Elle se retourne et s'en va pour les rangs vers le milieu, l'endroit le plus visible, bien-sûr.
Je soupire bruyamment atterrée par sa stupidité.
« Coucou toi. »
Je tourne ma tête pour voir celle de Thomas Geven tout près de la mienne.
« T'es bien le seul qui m'ai reconnu.
- C'est facile en même temps, tu as toujours cette bague. »
Ma bague, une claddagh toujours au petit doigt de ma main droite. Elle me vient de mon père. Je l'ai depuis mes 10 ans. Autant dire que je la chérie comme un de mes bien les plus précieux.
« Tu fuis encore la police ?
- Pas vraiment.
- C'es qui cette fois ?
-Moi. »
Et merde il m'a retrouvé.
