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    L'EAU  brille à cause des rayons du soleil qui la touche

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L'EAU brille à cause des rayons du soleil qui la touche. La jeune fille s'approche plus du bord du bassin en pierre blanche et sa réflexion se fait plus nette. Ses yeux bruns observent son reflet. Ses longs cheveux noirs tressés tombent sur ses épaules et encadrent son visage à la peau brune. Elle ramène ses cheveux derrière ses épaules et ses boucles d'oreilles dorées brillent alors qu'un rayon de lumière les éclaire. Elle se redresse et se penche pour prendre le vase d'eau en céramique. Elle le plonge dans le bassin et sa réflexion se brouille pour disparaître. Elle le soulève pour l'en retirer et le cale entre son avant-bras, son bras et son ventre. Habituée au poids du vase remplie, la jeune fille fait son chemin entre les femmes et les jeunes autour d'elle. Ces dernières discutent quand quelques-unes l'arrêtent.

" Amariah, comment va ta mama ?" demande l'une d'elle, son vase d'eau sur la tête, le tenant d'une main.

" Très bien, la voici qui arrive," répond-elle en regardant sa mère faire son chemin vers elles, un panier dans le creux de son bras.

" Gebah Soukhyr," salue sa mère quand elle arrive à leur hauteur.

Elles discutent un instant. Le vase commençant à peser, Amariah change de bras. " Adah, ta fille est magnifique," complimente une d'elles en direction de la jeune fille. " Tu devrais la marier. Elle a l'âge et je suis sûre qu'un garçon du pays tombera sous son charme."

" Merci, mais je préfère qu'elle se marie avec un homme qu'elle aura choisi," répond Adah. " Amariah, va devant, je te rejoins plus tard."

Les femmes fixent Adah comme si ce qu'elle a dit était absurde. À Sandchòra, c'est très rare que les parents laissent leurs filles choisir le mari qu'elles veulent. Le choix du fiancé par les géniteurs est une pratique qui se fait depuis déjà des siècles.

Amariah acquiesce à l'ordre de sa mère, puis elle se met en marche, sa longue chevelure se balançant dans son dos à chacun de ses pas. Soudainement, des bruits de pas réguliers sur le pavé de la rue se font entendre derrière elle, elle a tout juste le temps de s'écarter pour voir un char tiré par un cheval portant un drap blanc avec le symbole royal brodé en or. Un soleil. Un astre important dans le pays.

La jeune fille aperçoit une chevelure d'ébène flotter à l'air ainsi que la traîne d'une robe bleue avant que le char ne disparaisse au tournant. Amariah n'a pas le temps de penser à qui ça pouvait être qu'une voix dans son dos lui fait tourner la tête. " Tu as besoin d'aide ?"

Adem prend le vase des mains d'Amariah sans qu'elle ne réponde. Il avance sur le chemin et elle le rattrape. " Je sais. J'arrive toujours au bon moment. Regarde-moi ces bras, tu aurais fait tomber le vase avant d'être arrivé à la moitié du chemin."

" Bien sûr, Adem," dit Amariah d'un ton sarcastique.

À Sandchòra, presque tout le monde se connaît et c'est ce qui fait la beauté de ce pays gouverné par un roi qui sait en prendre soin.

LE roi explique pour la énième fois à son fils son devoir en tant que prince et celui qu'il devra accomplir une fois qu'il sera souverain. Le jeune homme écoute attentivement debout en face de son père. Un homme autoritaire dont la patience est d'or, mais qu'il est préférable de ne pas abuser.

" Ezar, tu m'écoutes, j'espère," dit le masílias en regardant son fils droit dans les yeux. " Je veux t'aider."

" Oui, père. Je vous promets d'exceller dans ce rôle qui me sera bientôt attribué."

En fait, Ezar a des doutes sur sa capacité à remplir ce rôle. D'abord, il doit se trouver une femme – qu'il aime – pour ensuite, être couronné et trouver le respect et la confiance du peuple que les hommes avant lui avait forgé.

Un coup à la porte lui fait tourner la tête. Le serviteur et bras droit du souverain pénètre dans la salle, derrière lui, une servante attend les yeux vers le sol.

" Désolé de vous interrompre, sa Majesté, mon masílias, mais c'est l'heure des essayages du prince Ezar," annonce le serviteur.

" Bien, Gabriel," dit le roi avant de se retourner à son fils, " nous reprendrons plus tard, Ezar."

Le jeune prince sort de la pièce derrière le fidèle de son père. Ils parcourent silencieusement les longs couloirs éclairés par les quelques ouvertures de fenêtres. Finalement, ils s'arrêtent devant une porte et entrent. Des tissus colorés sont éparpillés un peu partout dans la pièce. Des voix surgissent soudainement et ils remarquent enfin la reine et la couturière. Cette dernière disparaît derrière le paravent, puis en sort.

" Ezar, mon chéri, viens donc," dit la mère du prince en le tirant par le bras. " Merci, Gabriel."

Le serviteur sort. La malíssa pousse son fils derrière le paravent. " Essayez l'un des ensembles, prince Ezar," dit la couturière, de l'excitation dans la voix. Visiblement, elle est fière de son travail.

Ezar sort un peu après. Sa mère lâche une exclamation devant la beauté de son fils dans le vêtement royal, mais ce dernier fait une grimace qu'il s'empresse de dissimuler en se grattant la tête. Il n'est pas particulièrement fan de la couleur verte. Il retourne derrière le paravent et les essayages se suivent.

Plus tard, il rejoint sa sœur. Il remarque que sa robe bleue, sur laquelle sa chevelure noir ébène repose, est assortie avec la dernière tenue qu'il a essayé plus tôt. Delilah pousse légèrement son frère du coude en riant.

" Pourquoi fais-tu cette tête, Ezar ?"

" Les essayages sont un signe de l'approche du couronnement et de mon mariage."

" Tu devrais être heureux de diriger ce beau pays dans quelques temps avec une belle femme à tes côtés."

C'est vrai, ce pays était beau. Les habitants chaleureux et respectueux de la famille royale. Peut-être ce n'était pas si mal.

Sandchóra's Days and NightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant