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AMARIAH

JE reviens de la place du marché. En ava nt de ma maison, je vois deux hommes affublés d'armures, de casques et de boucliers ainsi que des lances à la main. Mon cœur se met à battre plus vite en reconnaissant les soldats du roi. Je me précipite vers ma mère. Elle est à genoux en train de les supplier.

" Qu'est-ce qui se passe ?" demandais-je en posant mon panier au sol et en regardant ma mère.

" Amariah ne te mêle pas de ça," dit-elle en prenant ma main. Ses longs cheveux noirs s'échappent de son foulard qu'elle porte puisqu'elle est veuve. Son visage normalement calme est tordu par l'inquiétude.

" Vous n'avez pas payer les impôts que vous avez promis au roi, " dit l'un des soldats d'une voix bourrue.

" Laissez-moi une dernière chance-" essaie ma mère.

Elle se fait interrompre brusquement. " Ça suffit ! Vous avez eu assez de temps. "

Le soldat à la voix bourrue allait tirer le bras de maman pour qu'elle se lève, mais je me place entre eux. Mes yeux plantés dans les siens. Je ne peux pas les laisser faire du mal à ma mère. Mon petit frère a besoin d'elle. "Prenez-moi à sa place." déclarais-je sans réfléchir aux conséquences.

" Amariah, non !" s'exclame ma mère en tirant sur ma main alors qu'elle est toujours sur ses genoux.

" Mama, Yvan a besoin de toi. Reste ici avec lui."

" Mais-" encore une fois, elle est interrompue.

" Prenez-moi à sa place," répétais-je en faisant tête au guerrier.

J'allais regretter ce choix, mais c'est le seul que j'ai. Un des gardes me prend les bras m'obligeant à lâcher la main de ma mère. Il me pousse brusquement pour avancer. J'entends les sanglots de mama et ça me brise le cœur. Je retiens les larmes qui menacent de monter dans mes yeux. C'est une bonne décision, pas vrai ?

Plus tard, on arrive dans le palais. On marche dans un long couloir, nous nous arrêtons devant une porte ornée d'or de part et d'autre. Deux soldats en garde à vous se tenant droit comme des i ouvre la lourde porte. Dans la grande pièce règne le silence. Aucun serviteurs n'est dans les parages. Je remarque un homme richement vêtu d'une tunique et d'un sarábara – pantalon – avec des magnifiques broderies en or sur les manches et le col de la tunique. Il est assis droit sur son trône en faisant ressortir tout sa majesté. Son visage dur est fermé et ses yeux sont fixés sur moi. C'est le masílias. Le soldat qui me tenait me donne un coup qui me fait tomber sur mes genoux. Je sers les dents pour ne pas lâcher un cri de douleur. Mes yeux fixés sur le marbre blanc du sol, j'entends la voix grave et autoritaire du roi. " C'est elle que vous avez ramenés ?"

" Elle s'est portée volontaire à la place de sa mère, mon roi, " explique l'un des gardes.

" Bien brave de sa part. Allez l'enfermer dans un cachot, " ordonne-t-il en gardant le même ton autoritaire. "Tu es bien jeune, pourtant."

Des mains se poses sur mes poignées et me tirent pour que je me lève. Les soldats me traînent jusqu'à la porte d'ébène qui s'ouvre. À ce moment, je croise son regard. Un brun sombre et profond qui attire comme un trou sans fin.

Sandchóra's Days and NightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant