Un imaginaire en attente ...

Histoire 2 : Le Monastère

Pour ce bout d'histoire, je devais placer les mots : monastère, caillou, moniste (censé signifier : l'indivisibilité de l'être humain). J'ai fait de mon mieux !

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Au fin fond de la lande Irlandaise se trouvait un fameux monastère connu de tous les locaux. Connu et craint de tous. Il avait été érigé il y a des siècles, si bien que son origine se perdait dans l'enchevêtrement de chaque arbre généalogique de chaque famille. Le secret était bien gardé au fond des tombes des ancêtres.

Mais la peur a remplacé le secret. Par conséquent, il était rare d'entendre parler de ce vieux monastère. Dans les cas isolés qui se risquaient à l'aborder, il était impossible d'ignorer l'effroi qui suintait des voix tremblantes, tremblements qui se transmettaient généralement au reste du corps. Même pour juguler la curiosité des enfants on n'osait prononcer son nom. Cela était amusant car cette absence de remontrance et la paralysie soudaine qui touchait les adultes les effrayaient bien plus que n'importe quel avertissement.

Ce monastère qui imposait un joug de terreur sur la région, ce monastère aux allures de château fort à demi effondré, ce monastère aux alentours si bien gardés , ce monastère, comme vous l'aurez probablement deviné, n'est pas un simple monastère. Le monastère de la flèche sanglante, tel est son nom.

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Un soir, des nuages menaçants surplombaient le petit village de Raveloc. La plupart des villageois s'était réfugiés dans la seule taverne de ce coin du monde afin de passer un moment entre amis et voisins, évitant du même fait la pluie torrentielle qui s'annonçait. Et qui ne tarda pas d'ailleurs.

Les plaisanteries allaient bon train, une agréable odeur sortait de la cuisine, l'alcool coulait à flot et une vieille mélodie locale raisonnait dans l'air, apaisant le brouhaha constant des conversations. Une soirée simple et festive, telle était la vie à Raveloc. Pas de complications ni de fausses notes. Mais la quiétude ne peut demeurer éternelle en chaque lieu, telle semble être la dure loi de la vie. En effet, cette soirée à l'apparence ordinaire s'apprêtait à être chamboulée et il était possible que le paisible quotidien des habitants ne dure plus très longtemps.

La foudre tomba à proximité de la taverne, faisant sursauter l'ensemble de l'établissement. Dans le même temps, une silhouette s'était glissée à l'intérieur par la porte entrebâillée. Au grand bonheur de toutes les personnes suffisamment sobre pour le saluer. L'homme - car c'en était un - fut tiré à une table à laquelle on le pria de les informer sur les évènements du monde extérieur, les bonnes nouvelles - et les moins bonnes -, quelles inventions avaient été imaginées, les potins et ragots du royaume, ... en bref, toutes sortes d'informations auxquelles ce coin reculé du monde n'avait pas accès.

L'homme, bien que désemparé par l'agitation soudaine dont son nouvel auditoire faisait preuve répondit du mieux qu'il put à toutes les demandes. le chef en personne vint lui servir son repas - haricots, cuisse de poulet bien dodu, pommes de terre, le tout enrobé de sauce rendant le plat fortement appétissant - et l'inconnu le remercia avec plaisir. Il se sustenta avec lenteur, observant avec amusement l'énergie contenue de ses voisins de table qui attendaient avec impatience pour lui poser d'autres questions - questions dont la source était intarissable, semblait-il.

Après une gorgée de bière bien fraîche, il émit un grognement approbateur et fit signe au jeune de la tablée de se lancer. Hésitant, ce dernier s'éclaircit la gorge et l'interrogea : "Monsieur, que faites vous donc ici, au fin fond de la lande Irlandaise ?". Cette question était si intéressante que les autres conversations faiblirent, que le sifflement des fourneaux disparut. Même la musique avait ralenti. Tous guettaient la réponse de cet étranger aux allures de forestier endurci et au comportement intriguant que seul donne l'attrait de l'inconnu.

"Ce que je fais ici ? Je suis à la recherche de quelque chose. Une sorte de trésor. Avez-vous jamais entendu parler de la Roche Rod ? On en dit qu'elle est capable de miracle. Guérir des blessures. Communiquer à distance. Faire léviter de petits objets. Et le plus incroyable avec cette Roche, c'est que son apparence est celle d'une pierre, d'un banal caillou. Je n'ai pas la moindre idée sur la véracité de cette histoire. Mais je compte bien en percer son secret !"

Se penchant en avant, l'homme fit un clin d'œil aux curieux et souffla : "Cette réponse vous convient-elle ? ". La foule avait été pendue aux lèvres de cet apparent conteur né et un assourdissant concert d'exclamations positives lui répondit. On ne distinguait plus qu'une cacophonie de sons et de couleurs, mélange explosif pour cette taverne à l'atmosphère enflammée. Des commentaires fusaient, la plupart réclamant des précisions sur la quête de l'inconnu. L'homme réalisa qu'il devait y avoir peu de choses qui sortaient de leur routine quotidienne et que tout prétexte était bon à l'euphorie. Toutefois, il ne put qu'admettre que c'était là une réaction excessive.

Il s'éclipsa avant que la folie n'atteigne des sommets et partit se reposer dans l'une des nombreuses chambres que proposaient l'établissement. Il savait à quoi s'en tenir ; il ne devait pas doucher les espoirs bon enfants que faisait naître cette quête dans le cœur des villageois. Cette pierre est un trésor de superstition pour une raison très simple. Son dernier emplacement connu n'est autre que le fameux monastère de la flèche sanglante, cauchemar vivant pour les habitants de cette contrée.