Sunny

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Je me souviendrais toute ma vie de ce moment.
Ce moment où j'étais chez Roger , en pleurs.
Lui qui ne savait pas quoi dire , ni quoi faire.
Je voulais partir , lui il voulait moins.
Il me regardait , je le sentais.

« - Comment tu t'appelles ?
-...
- Ho je te parle.
-...
- Si tu veux pas me répondre ça va être simple tu dégages.
- Je ne sais plus..
- Tu ne sais plus comment tu t'appelles ?
T'es conne ou quoi ?
T'as pas de papier ?
- J'en sais rien.
- Tu es immigrée ?
- Non , je viens de Londres.
- Bon...si tu ne te souviens plus de ton prénom alors...»

Sa phrase fut coupée par un bribe de mélodie.

«Sunny, yesterday my heart was filled with rain »

Cette mélodie avait retentit dans nos oreilles comme une évidence.
Il m'a regardé en souriant et m'as juste dis

« - Sunny.»

Je m'en souviendrais toute ma vie.
Ce jour où Roger Taylor m'a redonné une vie.
Ce jour où je me suis inconsciemment attachée au diable en personne.
Mon cœur se sert et mes yeux s'humidifient.
Je dois arrêter d'être aussi fragile que ça.
Allez , reprends toi en main.
Je plonge ma main dans le linge et en sort un pantalon.
Un pantalon de Marc , je le plie mais ma main touche un objet contentant.
Je fourre ma main dans la poche quand une boîte tombe.
Un petit coffret rouge en velours.
Non , ne me dite pas que c'est ce que je pense...
Seigneur non.
Je tiens la boîte d'une main fébrile mais ne l'ouvre pas.
Je refuse d'y croire , si ça se trouve c'est un tout autre objet qui se trouve à l'intérieur.
Je remets la boîte dans la poche du pantalon et le fourre dans la valise déjà pleine de Marc.

Je peine à calmer mon cœur , il bat si vite...
Je ne veux pas me marier.
Du moins pas encore.
Je vais prendre une douche et m'habiller puis j'irais faire quelques courses.

Je prend une douche rapide et m'habille simplement. Un col-roulée rouge bordeaux en laine et un pantalon blanc avec mes Doc Martens noires. J'attache mes cheveux en une petite queue de cheval.

Je vois que Claire et Wyatt ont laissé un double des clés sur la table de la cuisine avec un mot.

« Nous sommes partis chez des ami qui habitent loin.
Il y a du poulet au frigo si jamais tu as faim ce midi.

                                        Wyatt et Claire. »

Bon , maintenant je vais au magasin prendre quelques en-cas pour le trajet de ce soir.
Nous mangerons avec Wyatt et Claire puis partirons dans la nuit.
En sortant je ferme la porte à clé et pars à pied  en direction du centre.
30 minutes de marches plus tard ,j'arrive devant de grands immeuble colorés.
New-York est une ville énergique et remplie de bonnes ondes !
Dans la rue les gens sont heureux.
Même si le froid glacial nous congèle tous.
Je marche tout en zieutant les rues à la recherche d'une épicerie.
Mais mon regard se pose sur une affiche accrochée au mur du trottoir d'en face.

« QUEEN CONCERT
    AU CBGD
13 novembre
8 p.m to 11 p.m »

C'est ce soir.
Mais ce soir nous partons , et je ne dois plus reparler aux personnes de mon passée.
Je continue ma marche et entend un bous de conversation.

« - Le drummer ? Un sacré bon coup ! Je me le suis tapée avant- hier chez moi.
Qu'est-ce qu'il est douée avec ses doigts ! Je peux te dire qu'elles en ont de la chance ces baguettes !

- La chance , il est trop beau !  Et puis sa voix , à en donner des frissons !! »

Tu rêves Sunny , elles ne sont pas en train de parler de ton Roger.
Elle ne parle pas du Roger que moi je connais.
Du Roger qui lorsqu'il te fais l'amour te fais te sentir belle et aimée.
Te fais te sentir belle et désirée par le p'us beau des hommes.
Pour lui , elles ne sont que des moyens des distractions.
Alors que moi....et bien moi aussi j'en étais un.
Je regarde les filles et vois qu'il s'agit de deux petites poufs.
Les filles qui se maquillent tellement qu'on dirais qu'elle font exprès de se maquiller autant pour que  leurs parents ne les reconnaissent pas.
Roger tu es descendus bien bas.
Je vois enfin une épicerie et y rentre.
Je fais le tour des rayons et trouve enfin celui qui m'intéresse : confiseries.
Je prend toute sortes de bêtises et enfourne tout dans mon cadis , je prend également deux ou dix paquets de chips.
Plus qu'une boisson et on est bon.
Je rentre dans le rayon et....John.
Dites-moi que je cauchemarde.
Il est trop mignon , il a un petit pull avec des motifs de flocons.
Attends....c'est celui que je lui aie offert.
Il regarde en ma direction et je me retourne pour être dos à lui.
Aidez-moi.
J'entends des pas se rapprocher.
J'ai peur.
Ne bouge pas Sunny.
J'essaye de reprendre difficilement ma respiration.
Quand soudain je sens une main sur mon épaule.

« - Excusez-moi vous savez où sont les pistaches ?
- Non monsieur.
- Vous allez bien ? Vous m'avez l'air stressée.
- Hum...je , non c'est le froid ne vous en faite pas. »

Je  repousse sa main et sors du magasin.
Je vais à la caisse , paye mes achats et sors.
Il pleut .
Et forcément je suis à pied sans parapluie.
C'est fou comme ma journée commence bien.
Quel était le pourcentage de chance pour que je croise un ami de mon ex en train d'acheter des pistaches à 8 h du matin.
0,0055%.
Je me retourne et vois John a la caisse.
Ok pas grave j'y vais.
Ça se soigne une pneumonie.
Je marche alors sous la pluie, les cheveux trempées , mon pull commence à sentir le chien mouillé et mon pantalon me colle à la peau. J'ai les articulations gelées.
Je n'en peux plus.
Quand soudain une ombre apparaît au dessus de moi.
Un parapluie.

« - Vous êtes folle de vous trimbaler comme ça par ce temps !
- Laissez-moi s'il vous plaît.
Je ne vous aie rien demandée.
- Excusez-moi si je vous aie fais peur.
Mais...je tenais à vous dire que votre pantalon est transparent maintenant...
-...»

Je sens mes joues chauffer.
Non ce n'est pas possible.

Un brut strident retentit.
Un y a eus un éclair.

« -Voilà qu'il tonne maintenant. Vous habitez loin ?
- Hum...oui assez. Je dois me dépêcher dans ce cas. Au revoi-
- Je ne vous laisserais pas partir Mlle.
Pas par ce temps.
- Merci pour cette délicate attention mais je suis une grande fille. Ce ne sont pas deux ou trois gouttes qui vont me tuer. Sur ce bonne journée. »

Je pars avant de lui laisser le temps de répondre.
Il n'a pas vu mon visage , mais il a vu ma culotte.
Au moins il ne connaît pas mon identité.
Mais la couleur de ma culotte , si.
Je presse le pas et le vent glacial  me brûle le visage.
Je marche près du bord du trottoir , quand une voiture roule dans une flaque.
Je me prend une vague.
J'entends le rire de John au loin.
Ce rire si doux...
Il arrive en courant et manque de glisser.
Moi ? J'ai froid , je vois trouble et  je suis gelée.
Il met sa main sur mon épaule.

« - Vous ne seriez pas contre une tasse de thé ?

- ....j'accepte votre invitation monsieur.

- John Richard Deacon née le 19 août 1951. »

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Salut les enfants.

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