Last Chrismas

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Après avoir prononcé son nom ma voix se craque.
Je baisse la tête.
Roger vient me prendre dans ses bras.
Il m'offre une douce étreinte.
Sa chaleur m'enveloppe et me calme.
J'essaye de respirer mais je n'y arrive pas.
Mon cœur s'affole.
Ma tête bourdonne.
Je vois flou.
Ça m'est insupportable.
J'ai besoin d'air.
Je m'écarte de Roger à contrecœur.
Je me tourne.
Je passe la voiture en revue.
J'ai trouvée l'objet de mes convoitises.
Une fenêtre.
J'essaye de l'ouvrir.
Mais je n'y parviens pas.
Je regarde partout d'un air perdu.
J'ai l'air d'une folle.
J'en suis consciente.
Mais je ne contrôle rien.
Mes émotions prennent le dessus sans que je puisse dire un mot.
Je panique.
Je regarde la fenêtre.
Je frappe dessus.
J'essaye d'ouvrir la porte.
Mais avant d'y parvenir je sens des mains m'attraper les hanches.
C'est Roger.
Je le sais.
Son odeur me parvient.
Son toucher me fait frémir.
Il vient m'assoir sur ses genoux en quelques secondes.
Je suis en face de lui.
Je rougis.
Mais je ne baisse pas les yeux.
A la place.
Je le contemple.
Sa beauté me laisse sans voix.
Il est sublime comme d'habitude.
Cette position me met quelque peu mal à l'aise.
Contrairement à ce que je pensais.
Même si nous sommes dans une voiture.
Ce n'est pas inconfortable.
Au contraire.
Mais malgré le confort.
Ma panique ne s'estompe pas.
Je baisse la tête.
Personne ne parle.
Je n'arrive toujours pas à respirer.
Mon cœur tambourine toujours autant.
Je sens les bras de Roger me quitter.
Je lève la tête , surprise et apeurée.
J'ai peur qu'il me laisse.
J'ai peur qu'il me vire de cette voiture.
J'ai peur d'être loin de lui.
J'ai peur de ne plus le sentir près de moi.
Ça y est.
Une nouvelle vague de panique bien plus puissante que la précédente me prend d'assault.
Je l'observe attentivement.
Je regarde ses yeux.
Ils sont magnifiques.
Je regarde sa bouche.
Elle est désirable.
Je regarde sa mâchoire.
Elle est sublime.
Je regarde ses mains.
Elles sont occupées.
Il tourne une manivelle.
Je met du temps à assimiler.
Mais c'est lorsque j'entend un couinement.
Que tout devient clair.
Il ouvre sa fenêtre.
Cela me fait sourire.
Il prend soin de moi.
Même si en ce moment.
Il galère un petit peu.
Il est mignon.
Une fois la fenêtre ouverte.
Je sens le vent frais du soir balayer mes cheveux.
C'est agréable.
Je prend une énorme bouffée d'air.
Roger fait de même.
Je sens son odeur.
Qu'est-ce que j'aime cette odeur.
Je positionne mes bras sur le rebord de la fenêtre et vient poser ma tête dessus.
Je lève les yeux.
Je regarde le ciel.
La lune est pleine et le ciel est parsemé d'étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres.
J'observe cet étendue infini.
C'est magnifique.
J'aimerai y aller.
Pouvoir compter le nombre d'étoles.
Pouvoir toucher le soleil.
Pouvoir regarder la Terre d'en haut.
Pouvoir traverser les galaxies avec elle.
Avec ma douleur.
Cette douleur qui ne me laisse jamais.
Cette douleur qui me détruit un peu plus chaque jour.
Cette douleur qui lui est associé.
À Roger Taylor.
Tiens en parlant du loup.
Je sens ses mains délicates se reposer sur mon corps tremblant.
Je repose mon attention sur lui.
Je me redresse.
Des flocons sont parsemés dans sa belle chevelure blonde aux reflets dorés.
Nous nous regardons.
Un combat silencieux a lieu en ce moment.
Les étoiles se battent contre le soleil.
Il me sourit.
Et doucement.
Il remet une de mes mèches derrière mon oreille.
Il se rapproche délicatement de moi et vient susurrer à cette dernière :

« - Désolée c'est une vieille voiture.»

Je ne peux pas lui répondre.
Notre proximité me perturbe.
Je n'arrive pas à parler.
Son souffle frappant ma nuque  me rend faible.
Mes mots restent coincés au fond de ma gorge.
Seulement ma respiration haletante résonne.

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