Chapitre 50

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Léanore Wilson – New York – 02 août 2017

Une douce chaleur sur le visage me réveille lentement. J'ouvre légèrement les yeux et un rayon de soleil provenant de la fenêtre m'éblouit. Je remontre automatiquement le plaid sur mes épaules avant de soupirer et de m'étirer. Je grimace en ressentant une vive douleur dans le dos. M'endormir recroquevillée dans le canapé n'était pas peut-être pas l'idée du siècle. Je soupire – encore – avant de me lever et prendre la direction de la cuisine. L'horloge digitale du four indique sept heure trente. Il est tôt et j'ai encore le temps avant de me rendre à la boutique pour voir Wilfried. Je me prépare un petit déjeuner tout simple avec un café au lait puis retourne dans le salon où j'installe tout sur la table basse. J'allume la télévision et me perds dans un feuilleton complètement niais, sur une chaine que je ne connaissais absolument pas.

Vers neuf heures, je quitte l'appartement et me rends à pied jusque chez Blass. Wilfried a tout simplement donné son nom de famille à la boutique. Je souris bêtement en voyant quelques vêtements de ma collection sur la devanture du magasin. Le volet métallique est toujours baissé de moitié mais la double porte en verre est ouverte. J'y pénètre et me dirige vers le bureau de Wilfried mais je suis stoppée par un jeune homme m'interpellant.

- Excusez-moi mais le magasin est encore fermé. M'apostrophe-t-il.

Il vient se poster face à moi en m'adressant un regard noir. Il pense sincèrement que je suis une simple cliente ? Alors qu'il y a clairement les photos du shooting de ma collection dans le magasin ? Je prends le temps de le détailler. Une carrure athlétique, les cheveux bruns coupés court sur le côté et une mèche plus longue coiffée vers l'arrière. Une barbe de trois jours entoure son visage carré. Mais le plus impressionnant chez lui hormis cette carrure imposante est son regard d'un bleu transparent et hypnotisant. On ne va pas se mentir, ce mec est clairement magnifique et ne laisse très certainement aucunes femmes indifférentes à son charme. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et me redresse pour me donner plus d'assurance.

- Le magasin n'ouvre qu'à dix heures aujourd'hui, je suis au courant. Je viens voir Wilfried avant l'ouverture.

- Monsieur Blass n'est pas disponible pour le moment, me répond-t-il sèchement, veuillez quitter ce magasin immédiatement.

Choquée par son attitude, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire devant lui. Il me fusille encore plus du regard mais celui-ci ne m'atteint bizarrement pas. Il ne me fait absolument pas peur. Il y a quelque chose de familier chez lui. J'essaie tant bien que mal de me calmer et de reprendre une attitude normale pour lui parler.

- Etant donné que j'ai rendez-vous ce matin, je sais que Wilfried est disponible. Ensuite, ce n'est certainement pas vous qui me ferez sortir de ce magasin. De mon magasin. Rajouté-je en insistant sur le déterminant possessif.

- Vous prenez vous rêves pour la réalité, Mademoiselle. Ce magasin appartient à Monsieur Blass. Maintenant, veuillez quitter ce magasin avant que je m'énerve ou que j'appelle la sécurité !

Est-ce que ce mec est sérieux ? Je crois que j'hallucine, ce n'est pas possible autrement. Autant je voulais rester calme, autant là, il commence sincèrement à m'énerver avec son air supérieur.

- Vous êtes vendeur ici ? Demandé-je calmement.

- Il m'arrive de venir en soutien pour Monsieur Blass quand ses employés sont malades. Ce qui est le cas aujourd'hui. Sinon, je suis un de ses principaux actionnaires. Mais je n'ai pas à ...

Save Me (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant