Chapitre 6

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Il était perdu, il ne savait plus quoi faire. Quelques souvenirs lui revenaient, mais pas de bon.
Il se revoyait, au dessus d'une personne recroquevillé au sol, le visage en sang.
Il entendait son propre rire, lorsque les sanglots étouffés de la victime arrivaient à ses oreilles.

Et lorsque la silhouette fébrile parvenait à puiser dans ses dernières forces pour se redresser. Il n'hésitait pas à redonner des coups, avec ses poingts, ses pieds.
Il lui en envoyaient encore et encore.
Aux jambes, au ventre, aux bras, au torse, au dos, au visage.

Jusqu'à ce que le sang tâche ses vêtements, jusqu'à ce que la victime ne fasse plus un bruit, plus un geste.
Jusqu'à ce que toute son agressivité ne retombe, pour laisser place à la satisfaction.

La satisfaction de se sentir supérieur, d'avoir le contrôle d'une personne, de sa vie. Par peur de devenir personne, quelqu'un que l'on ignore, un personnage secondaire. Alors il prenait les devant, et découvrait un malin plaisir à torturer autrui.

Il ne regrettait jamais ses choix, ses actes, ou ses paroles blessantes. Car c'était cela le but, laisser sa marque de son passage dans le cœur ou dans l'esprit. Par tout les moyens, il ne voulait pas être oublié.

Pourtant, il revoyait le sourire de Mathéo. Lui, c'était son ami le plus fidèle, il n'avait jamais porté la main sur lui. Il n'en serait pas capable, on ne pouvait rien lui reprocher. Il était le garçon parfait dont tout le monde veut se rapprocher.

Mais alors... Pourquoi gardait-il ce goût amer au fond de sa bouche ?
Sa mémoire semblait si floue.
Si irréelle.

- Les gens de ton espèce, sans cœur, ne peuvent éprouver cette illusion d'affection. Rien de tout cela n'était réel. Tu ne peut apprécier quelqu'un s'il n'est pas plus fort que toi. Tu ne pourrai pas te lier d'amitié avec quelqu'un qui te remplacerai.

Ce fut de même avec Mathéo.
Une autre victime parmi tant d'autres. Il n'avait rien de différent, il fut maltraité par sa faiblesse à cause d'égoïstes tel que toi.
Voilà pourquoi ton être me dégoute, il ne peut pas exprimer de la pitié, si toi même est aussi faible et froussart pour ne pas te rendre compte de la débilité de tes actes.

Mathéo fut un exemple, comme on aurait pu en utiliser un autre.
Tout était faux.

Last wordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant