Après son post plus que perturbant, je ne décide de ne pas répondre. Je me sens basculer vers la lumière. Cette histoire me donne le vertige. Et puis je ne veux pas m'offrir à l'amour, il va encore me décevoir et me briser.
La semaine passe et chaque jour j'ai le droit à un poème.
Poème que je lis parce que je n'arrive pas à m'en empêcher. L'envie de lire est bien forte que ma peur dévorante.
Bien évidement, chaque jour je succombe un peu plus. Ces poèmes me transportent, me bercent et me font rêver. Je rêve de ce que pourrait être ma vie si je me décidais enfin à aimer. Si pour une fois je tenais quelqu'un nécessaire à ma vie.
Comme le disait Alfred de Musset : "La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, et vous aurez vécu, si vous avez aimé."
Pourquoi je ne laisserai pas tenter par ce beau rêve ? Car dans le fond je sais que j'en ai très envie. La chose qui me bloque et qui m'a toujours bloqué c'est la peur.
Elle m'a enfermé dans une cage sombre imprégnée de la solitude. Avec le temps je m'y suis malheureusement habituée. Et aujourd'hui je ne vois que par elle.
Il est peut-être temps que je brise les barreaux et que je vive tout simplement.
Jour 7,
Aujourd'hui c'est dimanche, et je me réveille en sursaut ! Un affreux cauchemar est venue m'extirper de mes songes.
[Je voyais mon inconnu me dire que j'étais l'amour de sa vie puis... Un cou de poignard dans le cœur...]
Je pose ma main sur ma poitrine pour m'assurer que je vais bien... réflexe inutile, si vraiment j'avais pris un coup de poignard je ne serais plus en vie...
J'essaie de me lever mais mes jambes tremblantes m'en empêchent. Ma respiration est saccadée. Il faut que je reste dans mon lit le temps que je me calme. J'en profite alors pour prendre mon portable et voir s'il y a un nouveau poème pour moi.
"Viens. Sur tes cheveux noirs
Viens. Sur tes cheveux noirs jette un chapeau de paille.
Avant l'heure du bruit, l'heure où chacun travaille,
Allons voir le matin se lever sur les monts
Et cueillir par les prés les fleurs que nous aimons.
Sur les bords de la source aux moires assouplies,
Les nénufars dorés penchent des fleurs pâlies,
Il reste dans les champs et dans les grands vergers
Comme un écho lointain des chansons des bergers,
Et, secouant pour nous leurs ailes odorantes,
Les brises du matin, comme des sœurs errantes,
Jettent déjà vers toi, tandis que tu souris,
L'odeur du pêcher rose et des pommiers fleuris.Théodore de Banville"
Il faut que je lui réponde quelque chose... J'entends une petite voix dans ma tête me donner l'idée d'un poème. Ne le connaissant pas vraiment je vais une rapide recherche et je poste un extrait de celui-ci : Moi je vis la vie à côté de François Coppée.
"Moi, je vis la vie à côté,
Pleurant alors que c'est la fête.
Les gens disent : "Comme il est bête !"
En somme, je suis mal coté.J'allume du feu dans l'été,
Dans l'usine je suis poète ;
Pour les pitres je fais la quête,
Qu'importe ! J'aime la beauté."Une fois le message envoyé je souffle un coup et je me lève. Ma journée ne démarre pas très bien.
Après un mâtiné des plus compliqués, l'après midi s'annonce bien pire. Mon inconnu vient de poster un nouveau message.
"Ô ma douce et belle Mina, te voir te débattre pour essayer de me repousser m'amuse beaucoup. Et cela me fait t'aimer encore plus. Quand commencera tu à comprendre ?"
Comprendre quoi ? Là j'avoue que sa question m'échappe.
Et puis je réalise que je me suis fait encore avoir... J'ai de nouveau ouvert une porte sur mes souffrances. À chaque porte qui s'ouvre c'est un risque pour moi. Stop, je ne veux pas. C'est déjà suffisamment déstabilisant et flippant de constater que mon cœur se laisse bercer par ces poèmes.
Je n'en veux pas qu'il y ai plus... Même si parfois je crois en avoir envie.Je me perds dans les méandres de mes pensées...
Le combat est engagé entre ma peur et mes envies.
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"Stances Amoureuses"
FanfictionUn jour, j'ai lu quelque part qu'on pouvait avoir "un ciel de désir, un monde de tristesse". Vivre avec ? J'en ai l'habitude... Mais que faire quand l'Amour veut me sortir des griffes de mes ténèbres ? * [MICHAENG] * "Stances Amoureuses" poème de la...