— Allez, mec, viens avec moi, ça va te détendre un peu. Tu travailles trop, t'es à cran !
Il a raison. Mais avec la nouvelle collection de prêt-à-porter qui arrive dans quelques mois, c'est impossible de ne pas l'être. Comme une impression que rien ne va. Des détails qui peuvent paraître sans importance, mais qui font toute la différence. C'est inconcevable de laisser la moindre chose au hasard. Tout doit être parfait ! Toujours !
Assis dans mon fauteuil en cuir noir, je regarde Aléandro faire des va-et-vient. Si ça continue, il va me rendre fou. Il finit enfin par s'asseoir dans le siège, en posant les pieds sur mon bureau en acajou.
— Hey ! Vire tes pattes de là !
Il ricane.
— Tu vois, tu pars au quart de tour. Ça fait longtemps que t'as pas tiré un coup, toi.
— En même temps, ma fiancée est à l'autre bout de la Terre, ralé-je, n'aimant pas tellement étaler ma vie privée.
— Et alors ?
Je l'observe en arquant un sourcil. Il le fait exprès pour m'énerver cet abruti ?
— Décompresse mec. Tu n'es pas obligé de toucher, tu peux seulement regarder. Personne ne saura que c'est toi.
J'avoue que sa proposition est alléchante. Ça fait un moment que je n'ai pas mis les pieds au Dolce. Passer incognito, ayant un masque pour unique atour, et s'abandonner dans les bras d'une femme qui vous donne sa nuit contre un peu de plaisir. C'est un lieu où l'anonymat est de mise, même les plus grands de ce monde viennent voler quelques heures d'obscures folies.
Je me lève d'un pas décidé, tandis qu'un sourire s'affiche sur le visage de mon associé et meilleur ami.
— Attends-moi dans le parking, je me change et j'arrive.
Une douche plus tard, j'enfile mon costume de rigueur, avant de rejoindre Aléandro. Dans l'ascenseur qui mène au sous-sol, j'en profite pour réajuster ma cravate noir dans le miroir. Il a raison, un peu de distraction me fera le plus grand bien. Les portes s'ouvrent, je m'avance en direction de ma Maserati. Avant que mon corps ne soit violemment projeté au sol.
***
Dire qu'il fait sombre est un doux euphémisme. C'est carrément noir, le black-out total. Je ne sais même pas si je suis encore vivant ou mort. Allongé sur une surface dure, je perçois de l'agitation autour de moi. Des voix indistinctes, des bips, des pas. Je m'efforce d'ouvrir les yeux, mais du plomb semble s'être posé dessus. Et cette putain de douleur qui me comprime le crâne ! Je hurle, personne ne m'entend. Je voudrais bouger, mais j'ai l'impression d'être dans un étau, bloqué de partout. Un grand froid me saisit pendant que mon cœur s'affole. Tout tourne, je m'enfonce avant de tomber dans le néant.
***
Mais qui peut allumer la lumière ? Bon sang, ce n'est pas possible ! Cette obscurité va me rendre dingue ! Je tâte ce qui m'entoure. Du métal froid, des tuyaux collés à mon bras, et le silence. Un silence, effrayant. Tandis que ma respiration demande un effort surhumain, la panique me submerge. Je m'agite, je crie.
Où suis-je ?
Pourquoi est-ce qu'il fait noir ?
Pourquoi personne ne me répond ?
Une douleur me foudroie tout à coup. La pointe d'une aiguille rentre dans ma peau.
Plus rien.
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Derrière le masque. (SOUS CONTRAT D'ÉDITION ART EN MOTS)
RomanceEros est le seul héritier de la famille Fiorini. Arrogant, il dirige son empire comme sa vie d'une poigne ferme. Il n'a confiance en personne et mène une vie impossible à tous ceux qui l'entourent. Jusqu'au jour où sa vie sombre dans le noir, remett...