« T'es l'enfant terrible que j'aurais voulu être. »
J'sais que je ne suis pas éloquent, toi aussi d'ailleurs. On fume pour ne pas parler, pour ne pas se rendre compte du fossé qui se creuse petit à petit chaque semaine chaque mois entre toi et moi . On le fait disparaître comme le sel sur le trottoir lors des jours de neige.
Pas assez bien, bien trop tard.
Tu sais Mathilde je t'aime bien, t'es pas prise de tête. Tu cherches pas à te mettre dans les cases parce qu'au fond ça te fatigue. Moi aussi ça me fatigue « gay, homo, hétéro ». Au fond c'est des mots jetés en l'air qui blessent bien plus qu'ils en ont l'air alors pourquoi quoi on ne retiendrait pas « Homo Sapiens » ou tout simplement nos prénoms ?J'estime, que l'on n'est pas encore assez cons pour ne pas évoluer dans ce sens. Ou peut-être que l'on n'aura pas encore le temps pour ça, que l'on sera tous submergés par l'eau lorsque la banquise aura fondu. J'sais pas, mais au fond je m'en fiche de tous ça. Avoir une descendance ça ne m'intéresse pas et puis je suis pas mal égoïste. Et mon égoïsme en ce moment songe à vous voir périr. Tu n'aimes pas ce côté de moi je le sais bien, mais j'peux pas m'en empêcher c'est plus fort que moi.
Je t'aime bien Mathilde, mais oublie ça.