14 février 2011, j'ai quinze ans.
« ... et là il a commencé à bafouiller, et à gesticuler dans tous les sens, tu comprends, le grand Min Yoongi, déstabilisé par un nouveau.»
Je ris, fier de mon histoire, mais tu n'interviens pas.
Tu ne m'écoutes pas, sûrement dans tes pensées.
J'ai l'habitude de ton silence, c'est pourquoi je ne t'en veux pas. Je ne t'en voudrais jamais.Et je tourne mon regard vers lui.
Le fameux, l'exquis, l'extraordinaire Jungkook.
Entouré de sa bande d'amis pleine de gosses de riches, de petits génies, d'une petite foule pleine de gens que nous ne serons jamais.Pourtant, il semble sentir mon regard peut-être trop insistant sur sa personne puisqu'à son tour, il se met à nous observer.
Enfin, plutôt à t'observer toi, puisque ses yeux dérivent vers ton torse, s'arrêtant sur tes longues jambes. Son regard déshabille ton corps, re dessine tes courbes. Il te dévore des yeux.
Je me gratte la nuque, gêné.
Tu daignes enfin sortir de ta rêverie.Tu suis mon regard, et ton sourire se fait narquois.
Je rougis, et te frappe le torse, chose qui n'a pas l'air de te faire de l'effet, puisque tes yeux restent braqués sur lui.
Comme toujours.Et moi je t'observe le regarder.
Il n'en perd pas une miette. Je peux même l'entendre rire, d'un rire clair et cristallin. Un rire mélodieux. Un rire magnifique. Comme lui.
Vous semblez être dans votre bulle, dans un autre univers, seulement tous les deux.
Une autre dimension où je n'ai malheureusement pas ma place.
Le soir, tu vas à ton casier, chercher comme chaque vendredi ton cahier de maths.
Lorsque tu reviens, tu as l'air distant, perdu.
Je te demande, inquiet, ce qui ne va pas.
Ton sourire est énigmatique.
J'ai un mauvais pressentiment.Un morceau de papier attire mon attention.
Avec précaution, je le prends dans mes mains.
Mes doigts tremblent, c'est une lettre d'amour.Ce qui me trouble encore plus, c'est qu'elle est signée par un certain JK.
Je suis là, mais plus pour eux.