Chapitre 1

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La salle d'attente était pleine tandis que Serena vérifiait pour la trentième fois environ, ses vêtements et sa coiffure. Les femmes autour d'elles étaient superficielles et la dévisageaient de haut en bas d'un air catastrophé et limite, hautain. Mais la jeune femme était nerveuse du à sa maladresse. Elle était sure et certaine de ne pas être prise pour ce travail. Quand elle se regardait et qu'elle regardait les autres femmes autour d'elle, c'était évident que personne ne prendrait une fille aussi banale qu'elle. Elle se sentait si différente de toutes ces femmes réunies. Elle ne se sentait pas à sa place et se disait que l'humiliation serait grande. Surtout qu'elle se présentait à un roi. 

Quelle idée avait-elle eu encore ? Son contrat s'était fini il y a une semaine du à la mort de son patient tétraplégique alors qu'elle s'occupait de lui depuis bientôt six mois. Elle se sentait triste mais elle avait l'habitude, et elle avait été à l'enterrement pour soutenir la famille. Un poids qui la pesait chaque nuit. Perdre quelqu'un dont on s'occupe à plein temps est tellement dur, qu'à chaque fois, Serena avait l'impression de perdre une partie d'elle quand ils mouraient. Et puis, une semaine de vacance était suffisant pour elle, elle avait besoin de reprendre le travail.

Quand elle rentrait chez elle la nuit, elle se sentait perdue et étrangère dans son propre appartement. Alors reprendre le boulot plus vite, serait pour elle un échappatoire. En plus, pour la première fois de sa vie, elle avait osé prendre l'avion pour aller dans un autre pays que celui dans lequel elle vit depuis qu'elle est née. Rien que pour un travail qu'elle n'aurait sans doute pas.

Elle s'apprêtait à partir quand un homme en costume revint, une femme passant à vive allure devant toutes les femmes présentes, en pleurs et courant vers la sortie. Tout le monde la regarda partir, refroidies. 

Mon dieu, se dit-elle les yeux agrandis par la surprise. 

- Mademoiselle d'Ovidio ?

Serena eut une seconde d'hésitation, à moitié levée de son siège. Elle déglutit difficilement, le teint blanc. Elle se leva, emportant son sac à main et se présenta vers l'homme assez âgé. Il la regarda de haut en bas, souriant après son inspection. Puis ils se serrèrent la main chaleureusement. La jeune femme se détendit légèrement.

- Entrez, mademoiselle. Le Roi vous attend.

Il la laissa passer et la conduisit vers une immense porte au fond du couloir qu'ils traversèrent. Ils s'arrêtèrent devant elle. La jeune femme avait son cœur qui battait à vive allure, pourtant, elle n'avait jamais été du genre à stresser.

- Le Roi peut être très dur dans ses paroles alors ne le prenez surtout pas mal. Après votre entrevue, vous devrez signer un accord de confidentialité. Maintenant, veuillez entrer, annonça le conseiller. Je serai là le temps de votre entrevue.

La jeune femme le fixa un instant, choquée. Dur dans ses paroles ? Comment ça ? Ça ne pouvait pas être pire que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'à présent. Puis elle ouvrit la porte. Elle fit face à un bureau d'une taille assez conséquente, deux chaises de bureau, une bibliothèque fournie et le soleil étincelant de la grande baie vitrée qui lui fit plisser les yeux à cause des rayons de soleil.

- Je présume que vous être mademoiselle d'Ovidio ? Demanda une voix rauque au fond de la pièce.

Serena avança lentement dans la pièce pour trouver le Roi assis derrière son bureau en bois. Elle fut un instant estomaqué par la beauté de l'homme devant elle. Elle ne s'était pas attendue à ça. A vrai dire, elle avait postulé sans avoir regarder les images du roi du Google. Une bêtise à ne pas reproduire. Il faut toujours se renseigner. Le conseiller rentra à son tour et se posta dans un coin de la pièce.

- Oui. Enchantée votre majesté.

Elle fit une révérence quelque peu maladroite mais esquissa un sourire. Elle se redressa, essayant de ne pas paraître nerveuse. Le Roi haussa les sourcils puis lui pointa la chaise pour qu'elle s'asseye.

- Enfin une femme polie.

La jeune femme arqua un sourcil curieux. Elle sentait nue devant lui et tira sur sa jupe noire, vérifiant si elle ne remontait pas trop. Ses cheveux auburn qui lui arrivaient un peu après les épaules, lui collaient à la nuque de façon désagréable. Elle mourrait de chaud à cause du stress.

- Vraiment, votre majesté ?

- Absolument. Vous êtes la première.

Sa voix était très sensuelle. Serena n'avait jamais entendu un timbre si particulier. Surtout qu'il avait un petit accent assez exotique. Il la regarda fixement, n'ayant jamais vu une femme aussi belle. Lui était bronzé, avec des cheveux noirs très bouclés qui avaient l'air incroyablement doux, une mâchoire puissante. Ce qui la marqua le plus était la dureté de son regard, ses yeux noirs ornés de longs cils. Quand il se déplaça, elle vit qu'il était en chaise roulante. Ses deux jambes ne bougeaient pas d'un seul centimètre. Paralysées sans doute.

- J'énumère votre profil et vous me dites si il y a une quelconque erreur, ce que je doute fortement vu les compétences de mes espions, commença-t-il en lisant son dossier avant de la regarder dans les yeux. Vous vous appelez donc Serena d'Ovidio. Italienne, née à Rome en 1994. Vous avez un frère jumeau, qui est chirurgien. Et trois autres frères militaires. Vous avez fait des études d'infirmière et d'aide-soignante. Vous êtes diplômée avec mention. La meilleure de votre classe depuis l'enfance. Ce que je lis dans votre dossier est excellent et très prometteur. Votre casier judiciaire est vierge.

Il s'arrêta un instant, plus sérieux qu'auparavant avant de planter son regard dans le sien. Serena sursauta presque, la bouche sèche. Le Roi semblait extrêmement sévère. Elle avait l'impression d'être une criminelle devant lui.

- Êtes-vous mariée ?

Elle manqua de s'étouffer tandis que le roi était très sérieux. 

- Bien évidemment que non ! Répondit-elle en faisant une grimace.

- Ni de copain ?

De nouveau, elle secoua la tête de gauche à droite.

- Me connaissez-vous personnellement miss d'Ovidio ?

De nouveau, il la regarda de manière plus appuyée, surement pour la déstabiliser. Mais la jeune femme ne se laissa pas faire.

- Je vais être honnête votre majesté. Non. Je n'ai jamais entendu parler de vous, et je n'étais jamais aller dans votre pays à part aujourd'hui. J'avais besoin d'un travail et je suis venue. C'est tout.

Serena reste muette de stupeur après avoir fini de parler. Le roi quant à lui, sourit, les bras croisés.

- Parfait ! Si vous travaillez pour moi, ce serait pour environ 1 an. Le contrat n'est pas limité. Il se peut que ma convalescence dure plus longtemps ou moins. J'ai lu également que vous vous y connaissiez en kinésithérapie, c'est excellent. Vous habiterez ici, dans mon palais, 24h sur 24h auprès de moi pour mes soins. Tout ce que vous avez besoin de savoir, est que je suis paralysé des deux jambes mais que j'ai besoin de rééducation pour pouvoir remarcher.

Tout d'un coup, il se pencha et sortit de son tiroir, une arme qu'il posa sur le bureau comme si de rien était. Son regard sondait celui de la jeune femme qui tressaillit légèrement. Cependant, elle ne se laissa pas démonter et soutint son regard, déterminée. Le conseiller quant à lui, soupira en passant une main sur son visage, l'air exaspéré par la tournure de la situation.

- Avez-vous peur de mon arme, mademoiselle d'Ovidio ? Susurra le roi avec un sourire machiavélique sur le visage. Parce que les femmes avant vous, ont eu peur elles...

Serena regarda le flingue puis le roi, indifférente.

- Absolument pas. Je sais même tirer si vous voulez connaitre mes expériences. J'ai fait énormément de sport de combat et tout ce qui va avec. Alors non, je n'ai pas peur. Je suis même rassurée.

Le conseiller relâcha son souffle et regarda la jeune femme d'un œil nouveau. Elle défiait son roi avec insolence et détermination. Le roi Malik, lui, sut que c'était elle qu'il allait engager.

- Je vous embauche, miss d'Ovidio. Tachez de ne pas me décevoir, j'ai horreur de ça. 

Une attirance incontrôlable - Souverain du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant