𝑷𝒓𝒐𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆

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« L'homme courageux n'est pas celui qui n'a jamais peur, mais celui qui accepte de faire silence en lui. » Henri D'Hellencourt

La différence entre le lâche et le courageux, c'est que le premier choisit de se noyer dans ses peurs, tandis que le second les étouffera de ses doigts ou du moins, essayera. Milanca avait agi lâchement, il y a de cela deux ans et elle continuait ainsi, parce que ses démons restaient à la surface, tapagant à l'intérieur, à la recherche d'une lueur paisible pour la faire vibrer jusqu'à l'écraser. Elle suffoquait rien qu'en pensant à la cruauté qu'était son passé. Tracés au fer chaud, tâchés de sang, les visages d'antan l'empêchait de trouver sommeil. Elle ne pouvait vaincre l'impensable. Pas seule.

Alors des pensées prenaient forme, lancinantes, lui implorant d'abandonner. Milanca se demandait par moment s'il n'aurait pas été mieux qu'elle se noie, elle aussi. Disparaître avec ses problèmes, c'était un bel avenir, non ?

Alors, pourquoi, à chaque pas qu'elle accomplissait, le doute l'assaillait et la douleur s'amplifiait ? Pourquoi ses cicatrices se prolongeaient jusqu'à édifier une cloison entre son cœur et sa raison ?

Sa peine était muette, comme pouvait l'être un oiseau à la naissance et face au constat qu'il était dans l'incapacité de voler pour rejoindre les siens. Les ailes coupées, Milanca avait perdu de sa jovialité intérieure.

Personne ne pouvait se douter que derrière le jolie sourire d'une jeune adulte se cachait un plus sombre dessein. Une fleur se fanait pour arborer la couleur obscure du sang. Les horreurs d'hier s'enterraient dans un cri d'agonie interdit et arrêter celles de demain relevaient à tomber dans un déni d'illusions soporifiques. Ce qui s'était produit demeurait un mystère pour l'âme déchirée et un fléau pour ce qui restait à venir.

Le cauchemar et l'horreur faisaient marche vers sa tombe et, bien entravée dans l'étau de son destin, elle ne pouvait que sombrer un peu plus, pleurant au désespoir d'une aide jamais venue. La chasse était ouverte et elle était l'appât.

1- 𝑻𝑹𝑨𝑸𝑼𝑬́𝑬 : 𝑒́𝑐𝑙𝑜𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant