1 - Parfum exotique

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Il est 14h, c'est un lundi. J'ai mal. La chaise sur laquelle je suis assise me crée une douleur au bas du dos que j'ai de plus en plus de mal à supporter.

《 Comment s'appelle le procédé utilisé au vers 3 ? Oui ? Exactement c'est une personnification. Bravo. 》

Sa douce voix grave ne fait qu'aggraver la douleur. Chaque muscle de mon corps se sont crispés à l'entente du bravo qui ne m'était destiné. Je lève la tête et croise son regard. Ses prunelles brunes semblent porter en elles la pureté divine. Je ne me sens pas bien. L'envie de quitter la pièce se fait vivement sentir.

《 Monsieur ! Elérina se sent mal, elle peut sortir ?
_Bien sûr, tu l'accompagnes ? 》

Le bras de mon amie me soulève lentement tandis que ma vision se floute. J'aperçois néanmoins les yeux de mes camarades me fixer comme un carnivore devant sa proie. Je prie pour ne pas tomber quand nous descendons les escaliers. Notre professeur, tel un chevalier servant nous rejoint et, de ses vaillantes mains, m'emporte dans le sein chaleureux de son cœur. Il survole chaque marche de pierre avec aisance et grâce tandis que mon amie nous suit, un peu en arrière. Il me regarde et me sourit affectueusement. Je ne me sens vraiment pas bien. Un voile obscure recouvre mes paupières et un silence assourdissant berce mes oreilles.

Il est 14h, c'est un lundi. Tout va bien. Pour une fois depuis le commencement de cette année maudite, je vais bien. Il n'y a point de soucis, ou du moins rien de grave, faisant de l'ombre au tableau colorée de la vie que je mène. Je rentre dans la salle de classe en souriant chaleureusement à l'aube de mes jours. Il a l'air épanoui également. Cela rajoute un soupçon de bonheur à mon cœur. Je m'assois au deuxième rang, mon amie à mes côtés. En sortant mon classeur rose, je regarde à travers la fenêtre. Quel spectacle incroyable ! Un tourbillon de petits oiseaux virevolte dans le ciel bleu. Ils sont éclairés par un léger rayon de soleil, cette même lumière faisant des reflets argentés sur les dalles de la place en dessous d'eux. La si belle voix grave que j'aime tant se fait faiblement entendre dans la pièce. Je tourne la tête vers le porteur de cette voix. Il a l'air de vouloir nous annoncer quelque chose. Je me demande bien ce que cela peut être. Ma voisine me questionne à ce propos : aucune idée.

《 J'espère que vous avez passé un bon week-end. J'ai une excellente nouvelle à vous annoncer. Votre classe a gagné le concours d'écriture et vous avez tous comme récompense un pass pour le célèbre parc d'attraction frontalier. Félicitations !

Une voix féminine s'éleve.

_Monsieur, quel texte nous a fait gagné ?
_Très juste, il faut remercier une personne en particulier.

Toute la classe retient son souffle.

_Elérina, bravo et merci à toi ! 》

Mon sang stagne une demi seconde dans mes veines avant de repartir vivement. MON texte, celui que J'AI écrit et qui vient de MES pensées a été élu "Meilleur texte" du concours. Je n'arrive presque pas à y croire. Mon petit ange commence à applaudir et tout le monde le suis. Wow c'est incroyable.
Néanmoins, toute cette attention soudaine crée au fond de moi une sorte de malaise. Ces sourires faux blessent mon âme et ces regards stupéfaits également. Les battements de mon cœur s'accélèrent. Je ne me sens pas bien. Je crois que si je n'agis pas je vais s'évanouir. D'un seul coup et par je ne sais quelle force, je me lève et m'enfuis hors de la salle. Je cours le plus vite que je peux à travers les couloirs et les escaliers jusqu'à ce que je me retrouve dans un coin isolé du lycée, à côté des toilettes. Je replis mes genoux contre moi et laisse mes larmes dévaler les pentes de mes joues.

0H YE5 !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant