— C'est une pure folie, murmura Zelda, nous sommes tous complètement fous.
— Toi la première répliqua son frère, concentré sur une console de la salle du générateur. Maintenant tais-toi, je dois me concentrer. Il reste à peine cinq minutes.
Ses neurones fonctionnaient à toute vitesse, le Wollion réfléchissait en silence à toutes les possibilités. Dans quelques minutes Phoebos serait inséré dans le générateur et prendrait le contrôle du vaisseau. Il diffuserait toute sa puissance dans les entrailles du monstre de métal et lui donnerait ainsi vie. Un gigantesque robot vivant, voilà ce dans quoi ils se trouvaient tous. Il y avait tellement de priorités que Lyros ne savait pas laquelle choisir. Il devait empêcher le vaisseau de les détecter comme des intrus, le basculer en mode survie et couper tous les systèmes dans les zones inutilisées. Il devait également établir les communications avec la passerelle de commandement où se trouvaient Athénor et l'abruti, Ulys.
— Trois minutes, déclara Zelda en jetant un coup d'œil à sa montre.
Comme personne n'avait pensé à emmener de communicateur ils n'avaient pour le moment aucun moyen de communication. La parade fut de se donner deux heures pour tout préparer, et le laps de temps touchait à sa fin. Ne restait qu'à prier que chacun ait fait sa part du travail.
— Quarante-cinq secondes.
Lyros reçut comme une décharge électrique, il se leva d'un bond, et s'approcha de Zelda. Elle était aussi peu rassurée que lui et tenait Phoebos entre ses mains. Elle l'avait libéré de sa chaîne, mais elle le conservait contre son cœur.
— Tu crois qu'il va m'en vouloir ? demanda-t-elle à son aîné.
— S'il est comme moi, répondit Lyros, il est heureux de t'aider.
Zelda lui sourit et déposa un baiser sur sa joue couverte de fourrure bleue.
— C'est l'heure, annonça-t-elle, c'est maintenant ou jamais.
La jeune femme prit une grande inspiration, Lyros ouvrit le générateur, un grand pilier qui plongeait dans les entrailles du vaisseau, et elle y inséra l'âme. Rien ne se passa. Puis, Zelda sentit la force de Phoebos prendre possession des lieux. Tout s'éclaira.
— Par tous les hauts-mentors ! s'écria-t-elle. Tu savais que c'était un gouffre ?
A présent que tout était lumineux elle voyait très nettement l'espace dans lequel elle se trouvait, et surtout le néant. La pièce était immense, seulement traversée par la petite passerelle sur laquelle ils se trouvaient. Deux consoles et le grand pilier du générateur habillaient le centre, pour le reste ce n'était que du vide.
— C'est pour laisser un peu de liberté à l'âme de ce que je sais, allez Zelda ! On s'arrache, je ne peux pas contrôler les systèmes de survie d'ici ! dit Lyros alors qu'il l'entraînait vers la sortie. Nous faisons trop de bruit, on va nous repérer !
— Les gardes vont nous tirer dessus ? Est-ce que le vaisseau va résister ? Ils vont tuer Phoebos ?
Le Wollion ne lui répondit pas mais accéléra le pas. Sous eux, le vrombissement caractéristique des propulseurs se fit entendre. Ulys faisait décoller le vaisseau. C'était la seule solution possible, mais il demeurait un problème de taille : le hangar était verrouillé.
Une voix résonna dans les haut-parleurs de la coursive.
— Athénor à la salle des moteurs, Lyros tu m'entends ?
Le Wollion se jeta sur le premier communicateur qu'il vit et appuya sur un bouton argenté.
— Athénor c'est Lyros ! L'âme a fusionné mais je dois aller dans la salle de contrôle des machines pour couper les systèmes annexes. Qu'est-ce qu'il se passe en haut ?
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Silverdeath
Science FictionDes humains, des aliens, des robots, une guerre et une galaxie à sauver, ou presque. Probablement le pitch le plus classique en SF. ----