Antonin est là dans le salon
et je regarde ses boucles tendres
et la terre sous ses onglesj'aime sa façon de traiter
les fleurs comme s'il s'agissait
d'objets précieux.Hier, quand je lui ai ouvert la porte
Il m'a longtemps regardé
ce n'était pas comme à la jardinerie
là son regard était assuréIl m'a parlé
les yeux brillantsavec le désir de s'ouvrir
sans confidence ni aveudans un élan
inexplicable, simplisteIl m'a dit
«J'ai eu peur
parce que tu vois
tu as fuis»J'ai souris et nous
avons continué à parlé
c'est là qu'il m'a proposé
son aideNous coupons les tiges
des fleurs trop grandesIl replace une mèche
derrière son oreilleil me parle
de quelques passages de son adolescence qu'il raconte sans détails
et de son père et de sa mère
du petit appartement qu'il occupait dans le 20e arrondissementIl cite un peu Céline,
un de ses modèles de vertune dis rien aussi
existe juste
Je le regarde
Antonin et sa douceur
Les mains dans la terreEt à travers ses histoires
je remarque l'enfant immuable
qui est en lui si vivantIl est tard Antonin prend sa veste
et s'apprête à partir nous n'avons pas prévu de se revoir. Je ne veux pas ça.
Je sens la dépendance s'installer un peu mais je l'ignore prête à prendre le risque. Je l'arrête et le retiens.Il se retourne
et tout doucement de ses doigts
commence à tracer le contour
de mon visage, de mes clavicules
je ne veux pas m'abandonner,
je ne veux pas me perdre
dans la facilité et pourtant
je le laisse faire, je le laisse
évaluer tous les plis et
tous les fragments.je prend sa main
et m'arrête devant la chambre
comme poussée par le hasardet alors dans l'intimité d'un faisceau lumineux, nos corps se mêlent
se reconnaissent, se retrouvent.
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Le pot de fleur
General FictionMégane vit seule dans un appartement blanc sans décoration ni aucune fantaisie. N'osant pas affronter le monde extérieur, elle s'invente une relation avec une plante verte.