Si Tu Le Dis [BXB]

🍁 Chapitre 1 🍁

~~~ MATTHIEU ~~~

- Eh ! Matthieu !, m'interpelle quelqu'un.

Je me retourne pour voir qui m'a appelé, et je soupire en apercevant Anthony et tout son petit groupe d'amis arriver vers moi. Je commence à en avoir assez de devoir les supporter tous les jours.

- Quoi encore ?, je lui demande.

- Dis-moi..., commence-t-il, elle t'intéresse encore ? Tu la veux toujours ?

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas de quoi il me parle. Mais qu'est-ce qu'il me veut encore ?

- De quoi tu parles ?

- Bah voyons, de ma bite !, s'exclame-t-il.

Ça fait rire toute sa petite bande de potes, mais pas moi. Au contraire, je deviens aussi rouge qu'une tomate. Il est vraiment sérieux là ? Il ne m'aime pas ; ça, je le sais, et je peux même le comprendre, mais il n'est pas obligé de me ridiculiser comme ça, devant tout le lycée ! J'ai l'habitude de ces piques, qu'ils me lancent à longueur de journée, mais ils le font toujours assez discrètement. Enfin, jusque-là, ils le faisaient.

- Mais ça ne va pas la tête ?!, je signe, pourquoi tu me dis ça ?! Et puis devant toute la cour en plus ! Non, mais vas-y, crie-le plus fort !

- Euh, il a mimé quoi lui ?, le questionne un de ses amis.

- Il me demande quand il pourra l'avoir !, lui répond Anthony en pouffant, je crois qu'il est encore plus salope que je ne le pensais !

Lui et ses amis rigolent de nouveau, et je deviens encore plus rouge qu'avant, à la fois sous le coup de la gêne et de la colère.

- Non, mais c'est une blague ou quoi ?! Tu te fiches de moi, c'est ça ?!

- Tu pourras la sucer après petite chienne, ne t'inquiète pas !

Ils rient encore plus. Quelle bande de couillons ! J'espère qu'un jour, ils se retrouveront dans la même galère que moi. J'aimerais tellement voir leur tête à ce moment-là !

- Tu n'es qu'un crétin !, je m'emporte, je ne sais même pas comment j'ai pu être ami avec un garçon comme toi !

- Euh, déjà, on n'a jamais été ami, me dit-il en grimaçant, l'air dégoûté, tu n'étais qu'un bouche-trou, ne rêve pas ! Tu crois quoi ? Personne ne pourra jamais être ami avec un pédé comme toi !

Ma bouche s'entrouvre, tandis que j'écarquille les yeux. Il fait exprès de crier haut et fort que je suis gay ! Et en plein milieu de la cour de récréation en plus, devant tout le lycée ! D'ailleurs, les gens commencent à se rapprocher de nous et à nous encercler, comme quand il y a une bagarre. Apparemment, ils veulent du spectacle. Les gens sont si bêtes, parfois.

- Ah oui, reprend-il, pour tous ceux qui n'ont pas entendu ou qui ne l'auraient pas encore compris, ce petit fils de pute de muet est pédé ! Décidément, rien n'est normal chez lui !

La majorité de la foule éclate de rire, et ma main part toute seule sur la joue d'Anthony. Je suis content, je viens de lui mettre une belle gifle, et devant tout le monde. En plus, elle a claqué bien fort. J'espère qu'il aura la marque de ma main pendant longtemps.

Il s'arrête immédiatement de rire, et cligne plusieurs fois des yeux avant de me lancer un regard meurtrier. Il s'avance vers moi et me balance son poing dans la figure. Par miracle, j'arrive à l'esquiver en me décalant sur le côté. Malheureusement pour moi, il m'en donne un deuxième, que je ne vois pas venir, et que je me prends en pleine mâchoire.

Je fais quelques pas en arrière en titubant. Je sens un truc chaud couler sur ma lèvre... Mince, je crois que je saigne.

- Eh bien, tu ne dis plus rien là, hein !, rajoute-t-il.

Il rit à sa connerie, et la foule l'accompagne. Ma petite poussée d'adrénaline redescend, et les larmes me montent aux yeux. En fait, il a raison. Je ne suis qu'un fragile, un putain de pédé. Il a raison de m'humilier, je ne mérite que ça.

Je me tourne et pars en courant vers les toilettes. Je ne peux pas rester comme ça, et pleurer en plein milieu de la cour, devant presque tout le lycée. De toute façon, je ne suis qu'un lâche.

~~~ Point de vue extérieur ~~~

Matthieu part en courant en direction du hall du lycée.

- Putain, dit Anthony en se massant la joue, apparemment les muets ne sont que des tapettes.

Un jeune brun se fraye un passage jusqu'à Anthony. Il lui donne un coup de poing dans le nez, et un coup de genou bien cadré dans l'entrejambe.

- Mon frère aussi est muet, déclare le nouveau venu, tout comme Matthieu. Tu penses que c'est une tapette, comme ton père ?

Anthony ne dit rien. Il est plié en deux, les mains sur ses parties intimes, et gémit.

- Je te parle, bouffon, rajoute le brun.

- N... Non...

- Ce sont des excuses, ça ?

- Pa..., commence Anthony, pardon...

- Je préfère. Maintenant, fais attention à ta chatte, la prochaine fois que tu t'en prendras à Matthieu.

Le garçon part lui aussi en direction du hall du lycée, en laissant Anthony par terre. Un des amis de ce dernier vient l'aider à se relever, et l'emmène à l'infirmerie, pendant que la foule se disperse en murmurant tout bas.