Si Tu Le Dis [BXB]

🍊 Chapitre 28 🍊

~~~ MATTHIEU ~~~

Je rentre chez moi après cette journée de cours ennuyeuse. Je suis crevé. Le seul côté positif, c'est que j'ai appris qu'Anthony dégage de ma vie, et rien que ça, ça me comble de bonheur.

Mais bon, maintenant que je sais qu'il est gravement malade, je ne peux pas m'empêcher d'avoir de la peine pour lui. Même s'il m'a humilié, violé, et que j'ai voulu me suicider à cause de lui, il ne mérite pas d'être enfermé dans un asile psychiatrique. Personne ne mérite ça. J'espère au moins que ça lui servira, et qu'il guérira.

J'ouvre la porte de mon appartement, et vois ma sœur assise à table, la tête entre ses mains. Je vais m'asseoir à côté d'elle, et elle me regarde d'un air désolé.

- Matthieu..., murmure-t-elle, j'aimerais tellement être une bonne sœur...

Je fronce les sourcils et la prends dans mes bras pendant un moment, en la serrant fort contre moi, puis je la lâche en me levant de table.

- Tu es une super sœur, Emma. La meilleure.

- Non !, me contredit-elle en secouant la tête, je n'ai pas su te protéger... Je m'en veux tellement... Et on va perdre ce putain de procès...

- C-Comment ?, je signe, t'es sûre qu'on va le perdre ?

- Mais oui ! Tu vas m'être enlevé, alors que t'es majeur dans à peine plus d'un an !

- Et... Il n'y a pas une autre solution ?

- Non !, s'exclame-t-elle, je ne peux plus payer ni le loyer ni l'avocat, j-je ne gagne pas assez..., bégaye-t-elle, même en cumulant tous ces petits boulots, on n'a plus rien...

- On doit bien pouvoir trouver de l'argent quelque part !, je signe en me mordant la lèvre inférieure.

- Darius !, s'écrie-t-elle, tu peux lui demander qu'il te prête de l'argent ? Son père est riche ! On le remboursera dès que ce sera fini.

- Mais je ne peux pas lui demander ça ! Il va penser que je veux seulement son argent, et je risque de le perdre...

- Si on a pas cet argent, tu VAS le perdre !

- Mais... D'accord, je cède, je vais lui en parler.

Je me mords de nouveau la lèvre inférieure, car je sais qu'elle a raison. Mais ce n'est pas Darius qui me fait peur, je suis sûr qu'il acceptera. Ceux qui m'inquiètent, ce sont ses parents. Sa mère dira forcément non, et son père... je ne sais pas trop comment il réagira. Et je ne veux pas que mon petit ami ait des problèmes par ma faute.

Je prends mon téléphone et vais dans ma chambre. J'appelle Darius en vidéo, et il répond quelques secondes après, torse-nu et assit à son bureau.

- Coucou bébé !, s'exclame-t-il avant de perdre son sourire, bah, qu'est-ce que t'as ? Pourquoi tu fais cette tête ? T'as des problèmes ?

Je lève les yeux au ciel en souriant. Je trouve ça tellement mignon quand il s'inquiète pour moi.

- Darius... On va perdre le procès...

- QUOI ?, s'écrie-t-il, en manquant de tomber de sa chaise.

- Attends, écoute-moi. On pourrait avoir une chance de le gagner, mais... on a besoin d'aide...

- Qu'est-ce que tu veux ? Dis-moi ! Je ne veux pas que tu partes !

Il a les larmes aux yeux, et je retiens les miennes à grande peine. Je me mords de nouveau la lèvre, puis je le fixe pendant quelques secondes.

- O-On a besoin d'un peu d'argent..., je lui explique, mais on vous remboursera tout dès que ce sera fini !

- Je vais voir avec mon père, je ne te promets rien... Je vais tout faire pour qu'il accepte. Hors de question que je sois loin de toi une nouvelle fois.

Il se lève et me lance un bisou, puis raccroche. Je me laisse tomber sur mon lit, en passant mes mains sur mon visage. J'espère vraiment qu'il va réussir à convaincre son père, parce que sinon, je suis fichu. Si je me retrouve loin de ma sœur, de mes amies et de Darius... J'aurai absolument tout perdu.

Au bout d'un moment, je retourne avec ma sœur, qui est toujours attablée. Je la serre dans mes bras, puis décide de préparer le repas de ce soir.

Une fois que j'ai fini, je prends ma douche. Nous mangeons avec ma sœur, puis quelqu'un vient sonner à la porte. Je me lève et vais ouvrir, et tombe sur la mère de Darius. Elle me pousse et entre dans l'appartement en criant.

Je la regarde d'un air étonné, sans réagir, et je sens une main sur mon épaule. Je me retourne en sursaut, mais suis rassuré par le beau visage de Darius.

- Désolé, me dit-il en pouffant, ma mère est devenue hystérique quand mon père a accepté de vous prêter de l'argent. On dirait une folle.

Je souris comme un imbécile et serre fort Darius contre moi. Je lève la tête et vois que son père nous regarde depuis le seuil de la porte. Je me dirige vers lui et lui serre vigoureusement la main puis le remercie pendant au moins deux bonnes minutes.

Ensuite, je me retourne et me rends compte que l'hystérique est toujours en train de s'embrouiller avec Emma, et que Darius essaie de s'interposer. Je me dirige vers elles, et la barge se tourne vers moi.

- Toi !, dit-elle en me pointant du doigt, tout ça, c'est de TA faute !

Suite à ça, elle sort de chez nous en claquant la porte.

- Non, mais elle est taré !, s'exclame Emma, excusez-moi, mais votre femme n'est pas comme tout le monde ! Elle a un pète au casque !

Je donne un coup de coude à ma sœur, et celle-ci s'avance vers le père de Darius pour le remercier.

- Merci, reprend-elle, grâce à vous, on a une chance de rester là.

- Non, vous allez rester là, nous dit-il en appuyant sur le "allez", je vais vous prêter quelques-uns de mes avocats. Vous verrez, ils sont géniaux.

Mon sourire s'étend jusqu'à mes oreilles. J'espère vraiment qu'on va gagner, comme ça, je pourrais rester avec Darius.

- Vous voulez boire quelque chose ?, lui propose ma sœur.

- Non, je dois rentrer retrouver ma femme.

Je me tourne vers Darius, et lui fais une moue triste.

- Tu ne veux pas rester ?

- Papa, je peux dormir ici ?, lui demande-t-il, s'il te plaît...

Le père de Darius soupire, mais accepte quand même, puis il s'en va. Je remercie Darius une nouvelle fois, et le conduit dans ma chambre. J'ouvre mon armoire et lui sort un caleçon, ainsi qu'un T-shirt.

- Je suis content que tu restes dormir. Je veux profiter un maximum de toi... Tu sais, au cas où on ne gagnerait pas...

- Ne dis pas ça !, s'exclame-t-il en me donnant une petite tape derrière la tête, on va le gagner, ce putain de procès.