Chapitre 2

1.6K 135 22
                                    

Je marche gaiement vers mon travail, les oreillettes vissées dans les oreilles. A deux pas du salon je me fais accoster par deux jeunes habillés de jogging de marques. Je les repousse gentiment, ce n'est pas contre eux, mais je dois aller au travail, et puis, je ne fume pas alors je n'ai pas de briquet sur moi. Je continue mon chemin après leur avoir gentiment dis que je n'avais pas ce qu'ils veulent. Je fais cinq pas que je sens des bras m'entourer le torse par derrière. J'essaie de m'en défaire, mais l'autre a bien plus de force que moi. Je me sens tirer vers je ne sais où. Peu de pas plus tard je suis violemment poussé vers un mur dans une ruelle transversale. C'est quoi ce délire ? Juste pour un briquet que je n'ai pas ? Je regarde les deux gars avant d'en voir trois autres arriver. D'un réflexe débile je me recroqueville, les mains sur le visage pour éviter les coups qui tardent à venir. Bah, ce n'est pas ce qui est censé arriver ? Généralement dans les films, le gars se fait amener et tabasser dans la ruelle avant d'être dépouiller de son argent, et parfois laisser pour mort. Alors, pourquoi rien ne se passe ? Je relève la tête et vois les deux gars couchés au sol le visage en sang et les trois autres qui me regardent les bras croisés. Je croise difficilement leur regard dur et laisse un sourire gêné se poser sur mes lèvres. Je me remets debout et m'époussette.sssss

_ Sérieux... pourquoi on a dû aider un imbécile pareil ? Même pas capable de se défendre devant deux gamins ? Dit soudain un des gars.
_ On est obligé d'obéir aux ordres du chef hyung, si on ne le fait pas, tu sais ce qui nous attend ! Répond un second d'une voix plus dure.
_ Hum, merci les gars... Tenté-je d'ajouter mais ma voix sort hyper faiblement, je n'ai pas peur d'eux, non pas du tout ! Ils n'ont rien d'effrayant avec leurs gros bras et leur regards de glace. Je vais repartir maintenant...

Je pars en courant en entendant leur rire moqueur dans mon dos. Pas de ma faute si je n'ai pas les mêmes réflexes que certains ! Je ne sais pas me battre, et puis la violence ce n'est que dans les films et les livres ! Devant le salon, en nage, je suis plié en deux les mains sur les genoux. Je reprends lentement ma respiration puis ouvre le salon, tout juste à l'heure. Je m'installe dans le grand fauteuil et rejette ma tête sur le dossier. Je viens de me faire presque agresser puis sauver par trois gros balèzes. Et de quoi ils parlaient ? Obéir à leur chef ? Ils se prennent pour des yakuza ou quoi ?! Non, ça c'est dans les mangas japonais que je lis depuis mon enfance, ça n'existe pas en vrai ces trucs de fou ! Je me penche sur l'ordinateur et remarque que l'on a quelques mails non lu. J'ouvre alors ceux qui ne sont pas des publicités et les lis tranquillement. J'ai tout mon temps, tant que NamJoon n'est pas arrivé, c'est que les premiers clients n'arrivent pas tout de suite ! Un attire mes yeux, le nom d'expéditeur dresse légèrement les poils sur mes bras, et l'objet d'autant plus. Ce cher monsieur Jeon Je-M'en-Bats-Les-Noisettes souhaite avancer le prochain rendez-vous. J'ouvre le mail et manque de m'étrangler. Nan mais il se fou de ma gueule ou c'est comment ? « Mercredi prochain, je ne peux pas autrement » qu'il m'a sorti, et maintenant : « Je viens lundi pour un second rendez-vous, je refuse que vous ne me receviez pas ce jour-là, j'ai des obligations à la date préalablement choisie. Je vous donnerai plus de détails, en espérant que le dessin soit avancé. » Mais comment on peut être aussi casse couille ? Ce genre de clients, j'ai envie de les jeter par la fenêtre du quatrième étage d'un immeuble avec rez-de-chaussée ! Je lui réponds de façon plus que professionnelle qu'il peut venir quand cela lui sera possible le lundi qui vient, que j'ai des créneaux de libres. Je suis poli, moi ! Je regarde vite fait les derniers mails puis pars préparer le matériel pour ce matin, je chantonne en vérifiant ce que j'ai, j'ouvre une nouvelle boite de gants puis retourne à l'accueil.
Le reste de la journée se passe sans problème. J'ai bien sûr raconté mon étrange mésaventure de ce matin à NamJoon qui m'a regardé d'un drôle d'air. J'avais l'impression d'être le dernier des idiots. En sortant du travail je revois les trois gars de ce matin, j'avale ma salive difficilement et continue mon chemin ma tête baissée, je marche plus rapidement et passant près de la ruelle en me mordant la lèvre. Bah quoi, je n'ai plus le droit d'être inquiet ? Je relève la tête et regarde autour de moi avant d'entrer dans mon immeuble. Je regarde mon courrier et monte les escaliers quatre à quatre afin d'être au chaud le plus vite possible.

VKookMin - Tatouages et DragonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant