Histoire fictive inspirée par la chanson Spring day de BTS
« Tu me manques »
Je regarde par la fenêtre ce ciel gris. L'hiver commence enfin et les flocons tombent pour recouvrir le sol d'un manteau blanc. Assis sur mon bureau, mon téléphone en main, j'aperçois la fine couche de glace qui se forme sur l'eau de ma piscine et que je vais encore devoir briser. J'ai beau essayé. Je n'y arrive plus. Je ne peux plus me concentrer sur ce que je faisais. Il me faut sa réponse. Parce que lui avoir envoyé ça fait qu'elle ne fait que plus me manquer. Je détourne les yeux de mes messages et observe la photo de nous deux posée dans le coin de mon bureau, éclairée par la lumière de ma lampe, bien encadrée. On a l'air de deux idiots avec nos deux grands sourires qui ressemblent plus à des grimaces qu'à autre chose. Mais on est beau. Cette photo date de plus de six ans mais je l'ai toujours gardée prêt de moi. C'est un cadeau qu'elle m'a offert un jour d'hiver comme celui-ci. Un jour juste après le nouvel an. Ce jour où elle voulait sortir après deux semaines de convalescences parce qu'elle c'était fait opérer de l'appendicite. Elle m'avait invité au ciné. Je l'avais invitée au restaurant. Elle a toujours était très forte. Je l'ai toujours vu sourire même quand ça n'allait pas. Et ce sourire est toujours le plus franc. Sauf quand elle voulait me cacher des choses. Mais elle ne tenait souvent pas très longtemps avant de m'en parler. Parce qu'elle est assez intelligente pour savoir que je le voyais et elle a toujours détester me mentir. Elle l'a même sur cette photo, qu'elle m'a offert un an après presque, pour mon anniversaire. C'est le plus beau cadeau qu'on ne met jamais fait. Même si on ne se voyait plus aussi souvent qu'avant on a toujours essayé de rester en contact. Comme maintenant. Mais le temps paraît passer plus lentement depuis qu'elle est partie encore plus loin. Il doit faire grand soleil où elle se trouve étant donné que là-bas, le temps est celui d'un mois d'août. Le temps qui passe est si cruel et les souvenirs ne font qu'accentuer la douleur qui règne dans mon cœur. Alors celui-ci court après sans jamais pouvoir l'attendre. Car elle est trop loin de moi maintenant. Je voudrais la rejoindre à l'autre bout du monde pour revoir son sourire. Je voudrais au moins la revoir une fois même si je sais que ça sera ensuite encore plus difficile de se séparer de nouveau. Je ne veux plus de cet hiver. J'aimerai y mettre fin parce qu'il me rappelle cet événement passé. Trop de nostalgie. Combien de temps je vais encore voir la neige tomber avant d'observer les jours de printemps avec elle. De pouvoir lui offrir son cadeau d'anniversaire en main propre. Celui que je veux lui offrir depuis maintenant trois ans. Une photo de nous encadrée elle aussi, le jour juste avant son départ pour sa nouvelle vie. Et comme la minuscule poussière qui flotte dans l'air de mon bureau, je me demande si je pourrais la rejoindre plus vite si j'étais cette neige qui tombe en ce moment dans mon jardin. Ces flocons de neiges qui s'éloignent petit à petit. Comme elle. Je relis mon message.
« Tu me manques »
Combien de temps vais-je devoir attendre avant qu'elle me réponde ? Dois-je vraiment passer des nuits blanches pour obtenir de ses nouvelles ?! Plus le temps passe moins elle répond rapidement comme elle le faisait quand nous étions encore au lycée. Je veux la voir. La rencontrer de nouveau. Parce qu'en trois ans elle a dû changer. J'aurai dû lui dire de rester. Même si c'est égoïste de ma part je le sais bien. J'aurai dû. L'implorer. La supplier. Plus longtemps. Encore un peu plus longtemps. Nous aurions pu voir les fils des hivers froids passé jusqu'aux printemps. Jusqu'à cette saison où les fleurs éclosent, chaque années. A ses yeux aurais-je beaucoup changer si nous nous revoyons ? Aura-t-elle beaucoup changer pour moi ? Je déteste ces moments où je me rends compte que le temps passe s'en qu'on se voit. De savoir que l'on change comme tout le monde. Mais qu'on ne puisse pas voir ce changement et le connaître. Je l'ai détestée un instant d'être partie aussi loin. De nous avoir quitté. De m'avoir laissé. Mais après tout je n'ai plus besoin de son soutien. Car je suis enfin en train de vivre de mon rêve. Et de le construire là, sur ces pages de brouillons qui ornent mon bureau. Je suis en train de l'écrit mon rêve. Ça y est ! Et c'est en partie grâce à elle. Parce qu'elle y a toujours crue. Alors je ne cesse jamais de penser à elle, pas même un jour, lorsque j'écris cette pièce de théâtre. Honnêtement elle me manque, mais parfois j'aimerai l'effacer comme un mot mal écrit sur le papier. Car ça serait moins douloureux et je ne t'en aurais jamais voulue. Alors j'essaye d'expirer dans la douleur de ton départ. Et de ton absence. Comme la fumée. Cette fumée blanche qui se forme dans l'air de l'hiver lorsque ton souffle chaud le transperce. J'ai voulu t'effacer. Mais je n'ai pas pu. Alors je t'ai laissé partir. Mais aujourd'hui si c'était à refaire, je ne le referais pas maintenant. Elle le sait. C'est ma sœur. Ma sœur de cœur. C'est plus qu'une meilleure amie. Alors j'attends ce matin où elle reviendra dans notre pays. Et alors il n'y aura plus aucunes obscurités, plus aucunes saisons. Je sais que l'hiver de mon cœur ne durera pas toujours. Car elle m'a dit qu'elle reviendrait. Quand elle ne savait pas vraiment. Peut être quand son rêve serait achevé. Car le construire et le réaliser ne dure pas pour toujours. Et il faudra bien qu'elle finisse par se reposer. Peut être que se seront les fleurs de cerisier qui l'attireront et que l'hiver de mon cœur enfin prendra fin.
« Tu me manques aussi frérot »
Attends encore un peu. Juste encore quelques milliers de nuits. C'est ce que je me dis maintenant parce que je sais que je la reverrai. Et que je serai toujours là pour elle. Je lui ai fais la promesse d'être là quand elle serait au plus mal. D'être près d'elle lorsqu'elle se ferait opérer de sa maladie. Ce jour là je viendrai à l'hôpital pour elle. Je serais là. Nous serons là. Pour elle.
