Voyant que j'avais fini de faire se que je devais faire, le garde reprit mon bras encore plus fermement que la première fois et m'obligea à me relever en le plaçant derrière mon dos et en tirant dessus. Je refermai les yeux tellement la douleur fut grande. Pendant un moment qui me sembla interminable, je pensai que mon épaule allait être arrachée de mon corps endolorit. Un cri puissant et sourd s'éleva autour de nous. Je ne sus pas si j'étais à l'origine de se cri ou si il provenait de quelqu'un d'autre. Peut-être Molly ? Une respiration saccadée sortait de la bouche de mon assaillant.
Il a peur ! Mais... De quoi ?
Sa respiration devenait de plus en plus forte et paniquée. Me demandant pourquoi, j'ouvrai lentement mes yeux. Le tableau qui se tenait devant moi m'horrifia. Le corps qui gisait au sol quelques secondes plus tôt c'était redressé sur ses jambes encore molles. Alex nous fixait avidement avec deux grands yeux noirs.
Noirs ? N'étaient-ils pas bleus ?
Ses cheveux, qui étaient devenus blond, avaient l'air de flotter dans la brise. Il tenait maintenant dans sa main gauche une longue épée. À ses pieds, aucune trace du bâton qu'il avait utilisé plus tôt. Cette nouvelle personne me terrifiait beaucoup plus que le garde qui me tenait toujours par le bras. À mon grand malheur, ce dernier avait l'air de vouloir m'utiliser comme bouclier humain. Il me tenait volontairement le plus loin possible devant lui. Alex, lui, avançait lentement vers nous en laissant trainer son épée à ses pieds. La lourde arme laissait une longue trace d'herbe coupé et de terre retournée. Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques mètres seulement de nous, je fus surprise de voir qu'il ne nous attaquait pas. Il restait là, sans bouger, à nous fixer. Je sursautai presque lorsqu'il se mit à parler.
«Laisse-la partir.» Dit-il comme seuls mots.
Ces simples mots me parurent amplifiés par une force que je ne pouvais voir. Il me semblait que le sol sous nos pieds avait tremblé. Les oiseaux c'étaient tus. Il n'y avait presque aucuns bruits autour de nous, seulement les pas lourds d'Alex et le glissement de son épée aiguisée sur le sol. Le garde aussi avait décidé de retenir son souffle. Son emprise sur mon bras diminuait de secondes en secondes, mais je préférais maintenant rester près de lui plutôt que d'aller me cacher auprès d'Alex.
«Je...Comment?» Commença le garde. «Tu étais... Au sol ! C'est impossible...»
Un sourire sournois se dessina sur les lèvres d'Alex et des flammes illuminèrent son regard. Il avait arrêté de s'avancer vers nous et son regard était plongé dans celui de l'homme, comme si il voulait lui dérober son âme et l'envoyer valser dans le néant pour toujours. Il leva enfin son arme, qui semblait vraiment lourde, vers la tête de l'intéressé. Ce dernier eu un léger mouvement de recul et me lâcha le bras du même mouvement. Je m'écartai aussitôt de la scène qui se déroulait devant moi. Le soldat semblait vouloir fuir et je comprenais très bien pourquoi - je ressentais le même désir que lui - mais il en était incapable. Il était figé par sa peur grandissante. Alex ne pouvait pas c'être remis d'une telle blessure à la tête aussi rapidement. Lorsque je m'étais approchée de lui quelques secondes plus tôt, il ne respirait plus. Maintenant, un filet de sang séché lui collait dans les cheveux et sur une partie du front plissé par la haine. L'Alex qui m'avait aidé à me sortir de la prison et même celui qui m'avait consolé cette dernière nuit avait complètement disparut. À sa place, un homme avide de sang et emplis de haine.
Il se remit alors à avancer d'un pas rapide vers le garde. Son épée toujours en main, chaque pas le rapprochait de notre assaillant. Alex n'était plus qu'à trois pas du garde lorsque je réagis. Pour une raison qui m'était inconnue, je m'élançai entre les deux jeunes hommes pour m'interposer et arrêter tout ce qu'il pouvait se passer ensuite. Je ne pouvais pas me permettre de laisser une autre personne mourir par ma faute. Me voyant faire ainsi, mon coéquipier s'arrêta net et me dévisagea.
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L'éveil
ParanormalTôme 1 «J'ai bien merdé...» «Tu n'es qu'une sale menteuse!» «Je vais très bien.» Suivez Annaïs lors de son périple dans des contrées infestées d'ennemis, et voyez ce qu'elle vit d'une vue intérieure, selon ses valeurs et traits de caractère biens pr...