Quatre

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Je me réveillai doucement dans un lit confortable et recouvert de couvertures chaudes. Il me fallut quelques longues secondes pour analyser cette information.

Un lit?

Je me redressai vivement et regarda tout autour de moi pour y découvrir une grande chambre très bien rangée. Je ne savais pas où j'étais et je sentis mon cœur se serrer. Ce n'est qu'à ce moment que j'entendis deux voix familières au loin.

Alex! Thomas!

Je me précipitai hors du lit et bondit sur mes pieds. À mon grand étonnement, ma cheville ne me faisait pas mal. Les garçons avaient dût me donner des antidouleurs pendant que je dormais. Le sol était froid sous mes pieds et des frissons me parcoururent le dos. Je me dirigeai vers le couloir à pas feutrés et m'arrêtai au niveau de ma porte. Le corridor dans lequel ma chambre était située était plongé dans l'obscurité. Les rideaux avaient été tirés sur les fenêtres et toutes les autres portes avaient été fermées. Je comptai quatre portes avec la mienne. À quelques mètres de ma porte se trouvait un escalier qui semblait mener au rez-de-chaussée. Je m'approchai lentement du rebord pour jeter un œil sous mon emplacement.

Personne.

Une à une, je descendis les escaliers. Plus je descendais, plus les voix d'Alex et de Thomas devenaient fortes. Lorsque je mis le pied sur la dernière marche, celle-ci fit un grincement qui sembla résonner dans toute la maison. Je regardai rapidement autour de moi pour voir si quelqu'un m'avais entendu. Ce n'est qu'alors que mon regard croisa celui des garçons. Ceux-ci se trouvaient assis autour d'une grande table en bois et ils me fixaient comme si je venais d'interrompre une discussion importante.

Oups...

Je passai la dernière marche et me rendis à la table avec les garçons. Ils me fixaient avec tant d'intensité que je n'osais pas dire quelque chose. Ce fut Thomas qui brisa le lourd silence.

«Alors, bien dormis?» Me demanda-t-il. «J'espère que ton lit était plus confortable que le sol sur lequel tu as dormi pendant ses derniers jours.»

En guise de réponse, je m'étirai les bras, manquant de près le visage d'Alex. Ce dernier ne bougea pas d'un poil et me lança un regard énervé.

-Oui, j'ai très bien dormis, commençai-je. Où sommes-nous?

-Bienvenue chez moi! Lança Thomas. De tous les gardes du village, j'étais le seul qui n'a pas voulu dire où j'habite réellement lors de mes vacances. C'est donc pour cette raison que j'ai pensé à vous amener ici.

-À moins d'avoir été suivis, nous sommes certain d'être tranquilles ici le temps que ta cheville guérisse, ajouta Alex. Au fait, comment vas-tu ce matin?

Je baissai les yeux sur ma cheville quelques instants avant de répondre.

«Plutôt bien. Vous m'avez donnés des antidouleurs pendant que je dormais?»

Alex et Thomas se lancèrent un regard surpris. Étonnement, ils n'avaient pas l'air de savoir de quoi je parlais. Intriguée, je baissai les yeux en direction de mes pieds pour tenter de comprendre comment je pouvais marcher sans ressentir aucune douleur.

«Donc vous êtes en train de me dire que vous ne m'avez rien donné?» Dis-je enfin. «Alors expliquez-moi comment je peux marcher normalement se matin.»

Ils ne dirent rien. Ils ne faisaient que me fixer d'un air incertain. Mon sang se glaça dans mes veines et mon pouls s'accéléra.

Comment...?

Voyant ma panique monter, Alex pris mes mains dans les siennes et me regarda droit dans les yeux.

«Calme-toi.» Commença-t-il. «Ta cheville est sûrement engourdie à cause de toute la marche de hier. La douleur devait refaire surface bientôt.»

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