Chemins entrelacés

Chapitre 1

Cedric

L’alarme de mon cadran a retenti dans le silence du matin, me réveillant en sursaut. Je me suis assis sur mon lit, la tête dans mes mains. J’avais rêvé d’elle cette nuit… Chassant son beau visage de mon esprit, je me suis levé et je me suis rendu dans la salle de bain pour sauter dans une douche brûlante et revigorante. Aujourd’hui était un jour important, je devais être à mon meilleur. Je ne pouvais pas la laisser me déconcentrer et semer le doute dans mon esprit. De toute façon, elle ne pensait sûrement plus à moi depuis tout ce temps…

Ma douche finie, j’ai enfilé des bermudas beiges et une chemise de jean aux manches retroussées. J’ai regardé mon reflet dans le miroir : yeux bleus, cheveux bruns, taches de rousseur. Je savais que j’étais beau, mais je n’y prêtais pas vraiment attention. Je suis descendu à la cuisine : ma mère était déjà derrière le comptoir en train de préparer le déjeuner.

- Bon matin, mon cœur!

- Bon matin, maman…

- Tu as bien dormi?

J’ai repensé à mon rêve et au sentiment étrange et agréable qui l’avait accompagné, comme si elle était là pour vrai, comme si nous étions de nouveau réunis.

- Oui… Et toi?

Ma mère, Elena, était une femme assez robuste aux longs cheveux bruns et aux yeux aussi bleus que les miens. Elle portait souvent des vêtements colorés qui correspondaient parfaitement à sa personnalité dynamique et pétillante. Je l’admirais beaucoup de m’avoir élevé seule.

- Oui! Je suis tellement excitée pour le Conseil! J’espère que tout se passera bien pour toi, mon chéri, tu le mérites vraiment.

- Merci, maman.

Je me suis assis à table tandis qu’elle me servait des œufs et du bacon. Elle a pris place en face de moi et nous avons échangé quelques banalités sur la météo, qui était toujours agréable peu importe la saison. Nous habitions un petit appartement près de la plage, à Santa Monica. Ma mère travaillait pour une compagnie de marketing qui avait ses bureaux dans le centre-ville de Los Angeles et j’allais à l’école dans le quartier.

Alors que je mangeais tranquillement, mon téléphone cellulaire a sonné. Je l’ai sorti de ma poche et j’ai constaté que c’était un message de Serena, ma petite amie. J’ai soupiré bruyamment en replaçant le téléphone à sa place et j’ai continué de manger. Ma mère m’a regardé suspicieusement.

- Qui est-ce?

J’ai baissé les yeux sur mes œufs, honteux de mon comportement.

- Serena.

Je n’ai pas pu observer la réaction de ma mère, mais j’ai senti l’atmosphère s’alourdir.

- Vous vous êtes disputé? a-t-elle questionné.