Chapitre 5

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Cedric

Je marchais rapidement dans la noirceur. En arrivant, j’ai déverrouillé la porte et je me suis directement rendu à ma chambre. J’ai pris plusieurs vêtements et tandis que je fouillais dans un tiroir, mes doigts ont glissé sur un objet inattendu.

C’était le bracelet qu’elle m’avait offert. Il était de plusieurs tons de bleus, comme mes yeux. En regardant de près, on pouvait remarquer que les cordes étaient usées et un peu décolorées. Je l’avais porté pendant presqu’un an, puis j’avais réalisé qu’il allait se briser si je continuais à le garder à mon poignet, alors je l’avais enlevé et je l’avais caché, comme si c’était un trésor et que je craignais que quelqu’un me le vole.

Je n’avais pas envie de repenser à ce qui s’était passé la semaine précédente, mais je n’ai pas pu m’empêcher de rattacher le bracelet à mon poignet. En le contemplant, j’ai ressenti un besoin urgent de la voir, de tout lui dire. Mais j’ai vite réalisé que c’était impossible, alors j’ai pris mes affaires et je me suis dirigé vers la porte d’entrée. Alors que je m’apprêtais à sortir, un filament de poussière est tombé du plafond sur mes épaules. Étonné, j’ai levé les yeux et j’ai à peine eu le temps de me baisser que les poutres du plafond se sont écroulées sur moi dans un vacarme retentissant.

J’étais maintenant enseveli sous des morceaux de bois qui m’empêchaient de respirer. J’ai commencé à paniquer et je me suis débattu. À force de pousser les planches, j’ai fini par dégager ma tête du bazar infernal. J’ai pris de grandes respirations pour me calmer, mais après quelques instants, de nouveaux débris ont dégringolé du plafond et des bruits étranges se sont fait entendre dans le vide de l’appartement.

Et j’ai fait le lien.

Je me suis remémoré la nuit où des créatures étranges m’avaient attaqué. Je n’avais pas eu le temps de m’attarder sur l’incident avec le départ hâtif de mes sœurs et de ma mère et Fair qui avait occupé toutes mes pensées. Pour être tout à fait honnête, j’avais même réussi à me convaincre que ces hommes-lézards n’étaient que le fruit de mon imagination.

Mais j’ai aperçu un œil brillant dans le noir et j’ai compris qu’ils étaient revenus.

En faisant appel à toute la force qui me restait, j’ai dégagé tous les morceaux de bois qui se trouvaient sur moi et je me suis relevé en trombe. J’ai couru jusqu’à l’extérieur, mon sac sur l’épaule, et j’ai réussi à barrer la porte. Puis, j’ai continué de courir dans la rue. Je me suis retourné pendant une seconde et j’ai aperçu plusieurs silhouettes qui me suivaient. J’ai redoublé de vitesse, mais à bout de souffle, je me suis effondré sur le sol.

Et comme la première fois, une lumière blanche a tout envahi. Sauf que cette fois, j’ai perdu conscience.

J’entendais une voix qui me parlait doucement, mais mes paupières semblaient trop lourdes pour se relever.

- Cedric… Il faut que tu te réveilles, mon petit.

C’était une voix d’homme mûre. Je ne la reconnaissais pas. Mon père? Impossible. J’ai rassemblé toute ma volonté et mes yeux se sont ouverts.

Chemins entrelacésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant