Vous ne savez pas comment je m'appelle

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Bonjour.
Je m'appelle..
Attendez. Je suis sur que vous ne savez pas comment je m'appelle.
Et vous ne devinerez jamais.
Je vais essayer de vous aider à trouver.
Je suis à Serpentard en sixième année.
Je suis toujours tout seul sauf quand les gens ont besoin de mes devoirs.
Dans ces moments là, je ne refuse jamais parce qu'il arrive tellement peu que les gens s'intéresse à moi que j'ai réellement besoin d'être le centre de l'attention quelques secondes.
En fait, je suis un peu la Hermione Granger de Serpentard, en garçon.  
Sauf que contrairement à elle, je n'ai pas la force de refuser lorsqu'on me harcèle pour récupérer mes copies.
Vous ne trouvez toujours pas ?
J'en étais sur.
Bon, et bien mes parents sont des Mangemorts.  
C'est pas glorieux, comme tout ce que ma famille entreprend.
Je suis timide, un peu maladroit et je vais souvent à la bibliothèque.
Les gens me traite d’intello.
Je mange le plus souvent, seul à la table des verts et argents.
Je ne suis pas bavard, je ne suis pas non plus très intéressant.
J'aime l’histoire de la magie, les potions et les sortilèges.
Je suis complètement nul à l'oral mais j'assure pas mal à l'écrit, sans me vanter bien sûr.
Les seules personnes qui semblent s'intéresser à moi pour autre chose que mon cerveau c'est Pansy Parkinson et Blaise Zabini.
Pansy à un caractère totalement opposé au mien. Elle est très franche, elle est forte et elle n'a peur de personne.
Je l'admire beaucoup pour cela et je l’admirerais toujours.
Blaise lui est un bon vivant, il profite de tout et semble toujours négliger ce que les gens pensent de lui. Il se déplace avec nonchalance partout. Il a beaucoup d'humour mais peut se montrer très sérieux aussi. En fait son caractère est composé de plusieurs facettes très différentes.
Ils sont mes seuls amis.
Pansy et Blaise traînent souvent avec Draco Malfoy.
Je ne l'avais jamais vraiment apprécié auparavant, il est arrogant, manipulateur et vantard.
Cependant, depuis le début de l'année, il semble différent : pessimiste, renfermé et complètement perdu.
Je sais ce qui lui arrive parce qu'il m'arrive la même chose à moi aussi.
Je nous croyais différent mais en fait nous sommes pareils tout les deux.
On nous a forcé tous les deux à devenir Mangemorts.
Et oui pas glorieux encore une fois.
Depuis que ça nous ai tombé dessus, on s'accroche tout les deux, on va ensemble aux réunions organisées par le Seigneur des Ténèbres.
On se console mutuellement, on pleure ensemble parfois.
Draco est devenu plus qu'un ami en fait.
Il est mon compagnon d'infortune, celui qui m'accompagne dans ma chute.
Et moi je l'accompagne dans la sienne.
Draco est plus sollicité que moi par Voldemort, on lui colle des missions dangereuses à la limite du suicidaire et on le charge parfois de meurtres ou de séances de tortures.
Quand il revient, il est brisé en un morceau de plus.
Il me raconte ce qu'il a dû faire, comment il l'a vécu.
Et il m'entraîne inconsciemment dans le cauchemar qu'est devenue sa vie.
Je ne lui en veux pas.
C'est la première fois que je suis aussi proche de quelqu'un.
J'aime bien cette sensation même si j'aimerais que cela se passe dans d'autres conditions.
Draco, Pansy et Blaise sont tout ce que j'ai.
Alors quand j'arrive dans la chambre de Draco, où il m'avait donné rendez vous pour me raconter une nouvelle fois ce qu'il a dû commettre, et que je tombe sur deux cadavres, mon coeur cesse de battre quelques secondes.
Je n'en crois pas mes yeux.
Ce n'est pas possible.
D'abord je vois Blaise, étendu par terre, les yeux grands ouverts et mes larmes commencent à couler.
Puis je vois le second cadavre, ses cheveux blonds presque blancs formant une auréole autour de son visage pâle, ses yeux gris fixant la Lune, Draco Malfoy gît sur le sol, juste à côté de son meilleur ami.
Dans sa main, l'arme du crime, la baguette de Blaise, c'est un suicide.
Je m’écroule par terre juste à côté d'eux, les larmes me brouillant la vue.
Je me retiens de hurler ma peine, ma rage, mon chagrin.
Ils m'ont abandonné, il m'ont abandonné.
Peut être que je ne comptait pas pour eux finalement.
Je passe une main timide sur la joue de Draco.
Il est froid comme la glace.
Et il est mort.
Je n'arrive pas à y croire.
Je suis seul.
Bordel, je me sens abandonné.
Mes larmes semblent intarissables.
J'ai déjà perdu Pansy, pourquoi fallait-il que je perde Draco et Blaise ?
Pourquoi ?!
Qu’ais-je fait pour mériter ça ?!
Je ne me retiens plus, je hurle.
J'entends le bruit des conversations du manoir Malfoy qui cessent à l'étage du dessous.
Mais je m'en fiche.
Je suis en colère d'être abandonné, une douleur physique se propage en moi tellement ça me fait mal de les avoir tous perdus, je suis plus triste que jamais.
Je vois quelque chose de blanc qui se distingue sur le bureau d'ébène de Draco.
Je m'approche.
C'est une bout de parchemin déchiré.
Je le prend d'une main tremblante.
“Je suis désolé Théo”  
Et tout en bas du petit papier, une signature.
“Draco.”
Je sers ce petit bout de papier chiffonné contre moi en laissant couler mes larmes.
Draco est désolé.
Moi aussi je suis désolé.
Je suis désolé de ne pas avoir été la pour l'empêcher de partir.
Je suis désolé de ne pas avoir pu m'occuper mieux de lui.
Je suis désolé de tellement de choses qu'il m’est impossible de toutes les nommer.
J'aimerais remonter le temps mais dans ma situation mieux vaut peut être l’avancer.
Je ne me sens déjà plus vivre depuis qu'ils sont tous partis.
Je déplie le petit mot de Draco et l’étale sur mon torse à l'aide de ma main.
Puis je dégaine ma baguette.
Je m'appellais Théodore Nott.

a death can hide another (recueil d'OS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant