Après trois ans

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Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,

Je me suis promené dans le petit jardin

Qu'éclairait doucement le soleil du matin,

Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Belles journées, souris du temps,

Vous rongez peu à peu ma vie.

Dieu! Je vais avoir vingt-huit ans,

Et mal vécus, à mon envie.

Ainsi, toujours, vers l'azur noir

Où tremble la mer des topazes,

Fonctionneront dans ton soir

Les Lys, ces clystères d'extases!

Avec grand bruit et grand fracas
Un Torrent tombait des montagnes :
Tout fuyait devant lui ;l'horreur suivait ses pas ,
Il faisait trembler les campagnes.
Nul voyageur n'osait passer
Une barrière si puissante :
Un seul (1) vit des voleurs, et se sentant presser (2),
Il mit entre eux et lui cette onde menaçante.
Ce n'était que menace, et bruit, sans profondeur ;
Notre homme enfin n'eut que la peur.
Ce succès lui donnant courage,
Et les mêmes voleurs le poursuivant toujours,
Il rencontra sur son passage
Une Rivière dont le cours
Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille
Lui fit croire d'abord (3) ce trajet fort facile.
Point de bords escarpés, un sable pur et net.
Il entre, et son cheval le met
A couvert des voleurs, mais non de l'onde noire :
Tous deux au Styx (3) allèrent boire ;
Tous deux, à nager malheureux,
Allèrent traverser, au séjour ténébreux,
Bien d'autres fleuves que les nôtres.
Les gens sans bruit sont dangereux ;
Il n'en est pas ainsi des autres.


Source: http:/www.la-fontaine-ch-thierry.net/Thorryvier.htm

L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frissonne; au fond du bois, la clairière apparaît;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt?

Sous une lumière blafarde
Court, danse et se tord sans raison
La Vie, impudente et criarde.
Aussi, sitôt qu'à l'horizon


Mélange; Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, RonsardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant