MERCREDI 6 NOVEMBRE :
13h42 : Calum serre ma main dans la sienne, m'entraînant hors du bus. Nous voilà donc dans le centre de Sydney, avec ses habitants, ses bars, et ses magasins même si ça m'étonnerait fortement qu'on soit là pour ça.
- Calum, tu vas finir par me dire ce que tu veux me montrer?
- Patience, on devrait y arriver!
Je ris légèrement, le laissant me guider entre les immeubles, sans même me laisser le temps d'observer la ville qui m'entoure. Pas que je n'y soit jamais allée, mais je m'y sent encore perdue. Elisabeth m'a déjà emmenée dans le centre quelques fois pour faire les boutiques ou manger mais je dois encore prendre mes repères. Si changer de ville est désorientant, changer de ville ET de pays est encore pire .
On passe entre deux immeubles, s'élançant sur le bitume et on se retrouve dans une partie de la ville qui m'étais jusqu'ici inconnue. Il y a bien moins de monde et bien plus de végétation. Ici, les centre commerciaux laissent place à de plus petites boutiques, les grandes places à de grands parcs, la grisaille urbaine à un paysage bien plus paisible et naturel.
- Je connaissais pas, c'est mignon ici …
- Oui j'aime beaucoup ! C'est moins genre « moderne-pollution-stress ». C'est là qu'on se retrouve avec le groupe le mercredi après-midi, dans ce parc.
- C'est beau, c'est plus tranquille. Bon, tu m'emmènes voir quoi ?
- Aha ! Le suspens est à son comble !
On franchit les grilles métalliques du parc. Je lit sur un panneau qu'il s'agit en fait du Jardin des Plantes de Sydney. Vraiment superbe, j'aime beaucoup ce genre d'endroits...
- Les voilà ! Dit-il en montrant un petit groupe du doigt d'un air enthousiaste.
Parmis eux, je reconnais Michael. Non. Il n'a pas fait ça. Dites-moi que non.
Je me raidis sur place, cessant de marcher d'un coup sec.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? Viens ! C'est mon groupe, je vais te les présenter !
- Je peux pas... Je murmures, presque inaudible.
- Quoi ?
Je le regarde en secouant doucement la tête, désemparée, les larmes se regroupant au bord de mes yeux. Je me sens pas bien. Comme si ses amis aspiraient tout l'oxygène sans rien me laisser. Je suffoque, j’étouffe, je dois m'échapper, m'enfuir, sortir la tête de l'eau pour reprendre ma respiration.
- Je peux pas ! Je lui cries presque avant de m'enfuir à toutes jambes.
14h15 : Je cours aussi vite que ma respiration saccadée me le permet. Des larmes d'angoisse et de frustration ornent mon visage et je commence à m’essouffler. Si d'habitude je ne suis pas endurante, la panique qui m'habite m'a fait oublier les minutes et les kilomètres durant cette course folle. Je m'arrête dans un petit parc pour enfants désert et m'assieds sur une balançoire.
Quel cauchemar... Je suis tellement faible ! Pourquoi il a fallut que je refasse une crise d'angoisse ?! J'éviterai pas la civilisation pour toujours. J'aurais du essayer de me contrôler ! Et puis merde pourquoi j'ai encore flippé devant lui alors que ce midi tout allait parfaitement ? Et pourquoi j'ai pas eut cette réaction avec Emily et ses amies ? Maintenant c'est fini c'est sûr. On s'était pourtant bien rapprochés ce midi. Encore une fois j'ai tout ruiné.
Mon rythme cardiaque ralentit peu à peu et mes sanglots se font plus rares. Je décide de sortir mon portable. 3 appels manqués de Calum, 1 de Michael, et une bonne quantité de SMS.