Valentine's (Love) Hate Note

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Valentine's (Love)* Hate Note

(*les mots ou phrases entre parenthèses sont censés être raturés par Tristan)

Elianor,

J'ignore pourquoi je t'écris cette lettre – lettre que je n'enverrai jamais et surtout que tu ne liras jamais. Personne n'en connaîtra l'existence. Je ne l'écris que pour moi. Pour mettre les choses à plat. Pour la brûler. Éventuellement. Ou probablement pas. Qu'est-ce que ça peut bien faire ?

J'ai à peine commencé que je regrette déjà mon geste. Mais peut-être parce que je suis de retour à Londres, que c'est la Saint Valentin, que j'ai cru t'apercevoir flâner dans les rues de la capitale... j'avais envie de poser des mots sur ce qui s'est passé entre nous. Des mots que j'aurais dû te dire six ans plus tôt.

Je ne cesse de ressasser le passé. Parfois j'aimerais avoir le pouvoir de l'altérer, de tout effacer. Gommer notre rencontre. Celle qui a tout changé. À jamais. Un prélude au chaos qui allait s'ensuivre. Pour tout avouer, je ne me rappelle plus vraiment l'heure ou même le jour où je t'ai vue pour la toute première fois. Je n'ai aucun souvenir du quand, ou du comment. J'ai essayé de lutter. Si tu savais comme j'ai essayé de te sortir de ma tête. Ton image me hante et je n'arrive pas à m'en délivrer. Tu restes présente. Je te cherche malgré moi dans la foule. Et je m'attends chaque seconde à reconnaître ta voix, ton sourire, tes cheveux. Tu es nulle part et partout à la fois. Tu persistes comme un air de musique qui me poursuit. Tu deviens un obstacle qu'il m'est impossible de surmonter. Un cauchemar qui borde chacune de mes nuits.

J'ai toujours cru que je pourrais tout te pardonner, mais je dois bien me rendre à l'évidence et reconnaître que ça n'a jamais été le cas. J'aimerais être capable de te punir, de te faire souffrir autant que ton absence me détruit, autant que ton manque me dévaste.

Est-ce que tu penses à moi ?

Souvent ?

Parfois ?

Rarement ?

J'espère que mon souvenir est le pire de tes supplices.

Es-tu réellement là ?

Dans la même ville que moi ?

Rien que l'idée de t'avoir revue... mon cœur... ma respiration... j'ai l'impression que le monde a cessé de tourner. Chaque moment que nous avons partagé et que j'ai tenté d'occulter : nos discussions et nos secrets, les rires et les larmes, notre seul et unique baiser. Tout m'est revenu en mémoire et m'obsède plus que jamais.

M'as-tu oublié ? Comment est-ce possible quand pas une seule seconde ne s'écoule sans que ton souvenir ne traverse mon esprit ?

Je convoite ta présence. Ton corps. Ton odeur. Ta voix.

Je veux entendre ton rire.

Je veux oublier ton visage.

Je te veux près de moi.

Je te veux loin de moi.

L'idée que tu sois si proche me fait péter les plombs.

Chaque inspiration que tu prends est une tentation.

Chaque expiration que tu exhales une torture.

Avant toi, je ne savais pas qu'on pouvait désirer quelqu'un de cette manière. Le ressentir dans ses bras. Ses jambes. À chaque pas. À chaque battement. Est-ce que tu sais qu'un cœur peut se briser de différentes façons ? Que cela dépend de la manière dont il a été lâché, abandonné ? Tu as tiré en plein dans le mien, le brisant en un million de débris éparpillés un peu partout. Les débris sont si petits qu'ils sont devenus invisibles à l'œil nu. Mais la douleur qu'ils infligent est toujours présente. Putain, oui. Elle est toujours présente.

Tu étais l'idée que je me faisais de la perfection, Elianor Louise Luttrell. Tu étais devenue une drogue. Un besoin. Une contrainte. Une servitude. Une nécessité. Et pas une seule fois, je n'ai contemplé l'envie de m'en libérer.

Je crois que je t'aime toujours, Elianor. Et je me demande, chaque jour qui passe, si tu m'as vraiment aimé aussi. Même si tu souhaiterais que ce ne soit pas le cas... Parce que ce type d'amour ne disparaît pas. Il ne s'estompe pas. Je ne suis pas sûr que tu en sois digne. Non, en réalité, j'en suis convaincu. Tu ne l'as jamais mérité. Cela a-t-il de l'importance quand je sais que tu me détestes sûrement ?

Je n'en aurais jamais fini avec toi.

Dis-moi comment cesser de t'aimer, parce que je n'en ai pas la moindre foutue idée.

Je ne peux pas te laisser continuer à me consumer, et pourtant je n'arrive pas à te résister.

(Je crois que je t'aime toujours, Elianor.)*

Je t'ai toujours aimé, Elianor.

Je t'aimerai toujours.

Je t'aime avec tout ce que je suis.

Je t'aime avec tout ce que je possède.

Les sentiments se sont emmêlés.

La frontière entre l'amour et la haine n'existe plus.

Je te hais quand je t'aime.

Je t'aime quand je te hais.

Mais peut-être que, plus qu'autre chose, je te hais.

- Tristan


(*les mots ou phrases entre parenthèses sont censés être raturés par Tristan)

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 27, 2019 ⏰

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