- Tu sais, je crois que toute la douleur est partie. Ou, alors elle est tellement présente dans mon piètre organisme truffé de trous plein de vide de mon cœur que je ne la sens vraiment plus du tout.

- Elle te manque cette souffrance ?

- Non. Elle était inutile de toute façon, elle détruisait mes sens et anéantisait mon corps.

- C'est de la douleur physique que tu parles là, et la souffrance morale, alors ? Elle ne te manques pas ?

- Il y a une chose que tu ne sais pas, ce n'est pas parce que mon corps est en miettes que mon âme a été éjecté. Elle vit toujours en moi, mais compressée contre les parois de mon corps écrabouillé. Elle gémis parfois, quand elle n'a plus assez de place pour respirer. Et, l'entendre suffoquer à l'intérieur de moi et la pire des douleurs que je n'ai jamais ressenti.

- Comment la vie a pu te faire ça ?

- Elle me déteste, je te dis. Elle hurle mes maux à tous pour qu'ils me ruent de coups et finissent par me mettre à terre. Elle cogne mon âme jusqu'à ce qu'elle rende sa dernière goutte de sang. Je suis couvert d'ecchymoses intérieurs, rempli d'hémorragies internes sanglantes. Je ne suis que le reflet d'un être massacré par le vie.

- Et tes pensées, elles en disent quoi de tout ça ?

- Elles me martèlent de mots pour me faire comprendre qu'il serait tant de trouver un médecin pour soigner mes blessures en trop grand nombre.

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