Jérémie

Un jour tout commence

Ce que je fais là, je ne l'ai jamais fait pour personne.

Là est toute la nuance, tu n'es pas personne.

Toulouse, mois de Septembre, retour de vacances. Durant ces vacances j'avais fait le point. Je devais être seule et finalement je ne le fût pas de mes deux semaines de congés. Mes amis de Paris m'avaient rejoint pour passer des moments forts en rires et en amour, ils avaient malgré tout comprit que j'avais besoin de temps pour moi. Ils me laissaient vaquer à mes occupations seule, me laissaient méditer sur la plage, me laissaient écrire sur ma terrasse en pleine nuit à la simple lueur de l'éclairage de ville car j'avais réellement besoin de faire le point. Le retour de vacances est pour moi une occasion nouvelle de tout recommencer. Même si chaque jour nous offre cette possibilité, le fait d'être loin, sans mon téléphone et ancrée dans mes racines me permet réellement de prendre de nouvelles résolutions. Je me sentais neuve, et je ressentais que cette nouvelle année allait être riche en surprises.

Alors le retour au travail fût moins compliqué qu'il n'y paraissait, comme une petite fille j'étais impatiente et à l'affut de voir toutes les surprises que la vie allait m'offrir.

Célibataire depuis pratiquement 1 an, oui, je dois avouer qu'il m'arrive de traîner sur un site de rencontre. Toujours anonyme sachant pertinemment que les rencontres faites seront surtout là pour combler le vide quand j'aurais choisi de ne rien faire de mieux. Les garçons m'amusent, je passe plus de temps à les analyser socialement plutôt qu'à essayer de les séduire. Je m'ennuie de vous !

Alors je me concentre sur la seule chose que je maîtrise, mon travail, et dieu que je l'aime...

C'était une belle journée, comme toutes les journées que je passais en ce moment, je passais mon temps à sourire et à essayer de répandre autant que je le pouvais de la gentillesse, de l'amour et de la bienfaisance. Néanmoins il me manquait quelque-chose ... pendant que je pressais mon énième smoothie de la journée je commençai à me perdre dans mes pensées romantiques.

Mince ! Le téléphone qui sonne, je me presse d'essuyer mes mains pleines de jus et j'accoure près de lui. Ce moment fait toujours rire les clients derrière le bar, mes pas étant court et le bruit de mes petits talons faisant clic clic comme si je portais des escarpins de 12cm. Et non désolé les gars je reste juste féminine dans ma course je ne vais pas faire un plaquage à ce pauvre téléphone.

« Smoothiez Toulouse, Ella bonjour

_ Oui bonjour, Jérémie , je me présente je suis surveillant et j'aimerai organiser une prestation dans votre établissement [ ... ] »

Passons les détails professionnels de cette rencontre, lorsque j'ai raccroché ce téléphone j'ai tout de suite pensé que tu étais à mon goût. Une sorte de connexion a traversé le téléphone, comme si ton énergie avait dépassé le combiné.

Journée de travail finie, arrivé chez moi je me suis tout de même demandé si je pouvais tenter un petit texto... Non ! Beaucoup trop psychopathe. Je ne relève pas mais que cette conversation était plaisante...

Les semaines passent et cette conversation fût balayée avec les feuilles d'Automne déjà tombées. Je n'y pense plus mais je reste tout de même attentive et contemplative à tout ce qui m'entoure.

Je profite des derniers rayons de soleil d'Eté que la ville rose a à nous offrir. Nous sommes Samedi 30 Octobre et aujourd'hui je tiens la salle. En plein apprentissage du hygge Danois je tiens à ce qu'aujourd'hui la salle ressemble à un cocon et à un lieu de vie, je me lève sereine et très enjouée par cette journée. C'était sans compter ce qui allait m'arriver,

'Tu' allais arriver.

En plein apprentissage avec D. un membre de mon équipe, il passa la porte, lui, toi, quelqu'un. C'est à ce moment qu'il ne faut pas perdre pied devant ses équipes. C'était sans compter sur la délicatesse de D.

« Bonjour ! C'est la première fois que tu viens ? Dis-je en essayant de ne pas rougir

_Bonjour, oui c'est la première fois

_D'accord, alors tu dois remplir ce papier

_Le numéro de téléphone c'est pour quoi ? C'est obligatoire ?

_Euh non, enfin tu fais comme tu veux. Ne trembles pas, ne trembles pas

_C'est pour qu'elle t'appelle ce soir.

(Merci D. on peut enclencher le processus rougissement)

Et c'est à ce moment-là que tu t'es présenté. C'était toi, tu m'avais reconnu et je t'avais reconnu.