Le jour se levait sur la ville Lumière. Le soleil commençait sa longue ascension et vint frapper les parois de la pyramide de verre, un vestige vieux de trois cents ans.
Paris se réveillait lentement. Les premières rames du métro commençaient à circuler. Les
rails de ce dernier se trouvaient dans les airs, suspendues à des grandes arches en verre
qui longeaient les grands boulevards vieux de quatre siècles.Le métro de la ligne 1 s'arrêta devant une immense esplanade où au centre se dressait la
pyramide de verre. Un homme, vêtu entièrement de noir, descendit d'un des wagons et quitta rapidement la station de métro. Il tenait fermement une mallette noire contre lui.
L'homme s'engagea sur la place. Son visage était fermé. En effet, un des clones nouveaux-nés qui venait d'arriver à l'internat avait eu un soucis lors de sa conception, au niveau du lobe frontal. Ce bébé pouvait devenir un danger pour la société. Moins de cinq minutes après l'appel de l'usine, il était en route pour l'internat afin de prévenir le directeur du danger potentiel d'un des nouveaux pensionnaires.
Après avoir traversé l'esplanade, il arriva à l'entrée principale du bâtiment. Au dessus de la
porte était inscrit :« Grand Pensionnat de Paris »
L'homme au costume noir la franchit et arriva dans un vestibule où trônait un bureau de
secrétaire. Il s'avança vers celui-ci. Une jeune femme y était assise. Elle adressa son plus
beau sourire à l'homme et lui demanda :- Bonjour cher Monsieur que puis-je faire pour vous ?
- Je veux voir le directeur, M. Acerbi, répondit-il d'un ton sec.
- Je vais le chercher. Veuillez patienter quelques minutes.La secrétaire fut étonnée de la mauvaise humeur de l'homme, car d'habitude c'était quelqu'un de charmant.
Elle revint quelques instants plus tard suivie d'un grand homme. Son crâne était parsemé de cheveux blancs et son visage ridé.
Les deux hommes se serrèrent la main et quittèrent le vestibule pour longer un couloir. Le directeur fût le premier à briser le silence :- Que se passe-t-il, Charles tu m'as l'air paniqué ?
- Hier soir, une dizaine de nouveaux-nés ont été amenés ici. Ce matin vers cinq heures j'ai
reçu un coup d'hologramme de l'usine d'où ils provenaient. Il semblerait que l'un d'entre
eux ait un dysfonctionnement au niveau du lobe frontal, celui du comportement.
- Mais cela veut dire que c'est une menace ! Je ne veux pas de ça dans mon établissement ! Supprimez-le , tonna M. Acerbi
- Calme toi ! Selon les médecins, il y a seulement 3% de risque que l'enfant ne réponde pas au conditionnement exigé par la société. A l'usine, ils lui ont donné le nom d'Eramus ,une référence au mot «erreur». Officiellement il porte le matricule 07115. Tout devrait se passer normalement, cependant je suis quand même venu te dire de faire attention et de garder un oeil sur lui. Quant à le supprimer, au prix que nous coûtent tous ces clones, ce serait bien de ne le faire qu'en dernier recours. Par exemple, s'il ne réagit pas à la puce à ses seize ans.- Si tu le dis Charles... Je te fais confiance.
- Ah oui, une dernière chose, aurais-tu un cachet de Trontium. Le dernier que j'ai pris ne fera bientôt plus effet et j'aimerais éviter d'attraper ce qui a décimé la population de cette maudite planète, râla Charles.
-Bien sûr viens avec moi, j'en ai dans mon bureau et tu prendras bien un verre avant de
partir, proposa M. Acerbi.Les deux hommes, plus détendus, continuèrent leur route vers le bureau du directeur.
Quelques étages plus haut, un bébé se réveilla et cria de toutes ses forces. Ce bébé allait changer le monde