Chapitre 2

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Au même moment dans le bureau du directeur du pensionnat

- Bande d'incapables ! Vous n'êtes même pas fichu d'attraper un gamin de seize ans. Il vous a filé entre les doigts d'une manière... Stupide, tout simplement stupide, hurla Acerbi.

- Monsieur... Il a emprunté la porte « interdite». Je ne sais même pas comment il a pu être au courant de ce passage. Nous nous sommes dit qu'il était inutile de le suivre, car de toute façon personne n'est revenu de cet endroit maudit, essaya d'expliquer le chef de la garde, dont les mains tremblaient.

- J'espère bien pour vous, matricule 890714. Bien, tout ce que je veux c'est que cette histoire ne sorte pas de ce bâtiment. Il ne faut surtout pas que mes supérieurs soient au courant. Maintenant sortez et que personne ne me dérange.

Quelques secondes plus tard, le directeur se retrouva seul. Il se leva et se dirigea vers un
petit lavabo surmonté d'un miroir. Il actionna le robinet et se passa de l'eau froide sur le
visage. Lorsqu'il releva la tête, ses yeux croisèrent son reflet. « Je suis déjà dans la merde jusqu'au cou, il faut encore que ce sale gamin vienne me pourrir la vie.
Je n'aurais jamais dû accepter son arrivée ici », pensa-t'il. Si je n'avais pas suivi Jack dans ses histoires de pouvoir je serais toujours en compagnie de ma famille, en sécurité dans notre bunker protégé. Et non, il a fallu que je dirige cet établissement pourri. Pourtant j'ai quand même eu plus de chance, condamné à 30 ans d'exil avec un bon poste au milieu de ces clones qui obéissent au doigt et à l'oeil. Jack, lui, a été lâché dans la nature et dévoré par les monstres mangeurs de cervelle.

-Driiiiiiing !

La sonnerie de l'hologramme coupa le directeur de ses pensées. Il décrocha rapidement, puis un homme d'un taille d'environ trente centimètre, transparent et bleu apparu.

-Allo ici M. Acerbi, directeur du grand pensionnat de Paris.

-Bonsoir Monsieur le directeur, je suis le ministre des internats de France. Je vous appelle au sujet de la fuite d'un de vos pensionnaires, vers 19h30. L'avez-vous retrouvé ? questionna l'homme.

-Bonsoir Monsieur le ministre, les nouvelles vont vite, dites moi. Cela fait à peine deux heures et vous êtes déjà au courant, je suis très impressionné.

-Je ne vous ai pas appelé pour obtenir de vos flatteries, mais pour avoir des informations !
Je sais aussi qu'il était en possession d'un livre, chose absolument interdit dans notre société, et que si cette information devait malheureusement tomber dans les oreilles d'un
de mes supérieurs, vous risqueriez de passer un sale moment. Vous n'auriez pas envie de
finir dans le même état que votre ami Jack, n'est-ce-pas ? Vous allez donc répondre à ma
question : Avez-vous trouvé, oui ou non, le jeune garçon ? demanda le ministre d'un ton menaçant.

-Non...non...non, bégaya Acerbi, cependant j'ai actuellement déployé tous mes gardes afin qu'ils partent à sa recherche.

-C'est étonnant que vous me disiez cela, car on vient de m'avertir que tous vos gardes sont actuellement au repos. Je vous ordonne d'envoyer immédiatement le plus d'homme
possibles à la recherche de cette pourriture, hurla le ministre. Puis son image disparut .

Puis ce fût le silence. Le directeur était terrorisé, car il savait que les menaces que le
ministre avait proférées étaient bien réelles. Il risquait d'être donné en pâture aux monstres mangeur de cervelle. Acerbi appela immédiatement le centre de la garde et
ordonna le déploiement des troupes dans le passage « interdit ». La chasse à l'homme, ou
plutôt à l'enfant était lancée.

De retour dans le tunnel

Eramus posa enfin le pied sur la dernière marche de l'escalier. Il ne savait pas depuis
combien de temps il marchait, il avait perdu la notion du temps. Cependant son corps en
disait long sur son état de fatigue, il n'allait pas tarder à lâcher. Sa gorge était sèche et son
ventre émettait d'étranges gargouillis.
Ses muscles étaient raides et fatigués, ils ne
recevaient plus assez d'énergie.
Afin de garder la lumière, il avait dû arracher l'autre manche de son blouson. Le jeune garçon regarda autour de lui.
Sur certains murs le long du couloir, il y avait des restes de catelles blanches et trois ou quatre panneaux bleus avec un nom écrit dessus. Sur le dernier qu'Eramus avait pu lire il était écrit : « Saint-Paul ».
Puis les murs étaient redevenus entièrement noirs.

Soudain Eramus fut rempli d'une étrange sensation, cette sensation de ne pas être seul. Il
avait l'impression que quelqu'un l'observait. Par un élan de courage, il brandit sa torche et
hurla :

- Il y a quelqu'un ? Je sais que vous là dans l'ombre et que vous m'observez. Je ne vous
veux aucun mal, mais j'ai besoin d'aide.

Il entendit bouger devant lui et avança avec précaution. Puis il la vit. Une jeune femme avec une immense chevelure rousse se tenait devant lui. Elle s'approcha doucement du jeune homme. Leur regard se croisèrent. C'était toujours le silence entre les deux.

Bizarrement Eramus avait l'impression de connaître cette femme, cependant sa mémoire
lui faisait défaut et il n'arrivait pas à mettre de souvenirs en lien avec cette chevelure rousse, car oui c'était cela qui l'avait marqué en premier. La femme fut la première à rompre le silence :

-Je t'attendais Eramus. J'ai bien cru que tu n'arriverais jamais.

Le garçon resta bouche bée. Elle connaissait son prénom et elle l'attendait, depuis un moment apparemment.

-Mais...mais, comment connaissez-vous mon identité, bégaya le garçon.

-Ce n'est pas encore l'heure des questions, ce sera pour plus tard. Pour l'instant je dois te ramener en vie au QG. De plus, le directeur de l'internat a renvoyé les gardes à tes trousses. Tu es actuellement recherché dans tout Paris, expliqua calmement la jeune femme.

-Excusez-moi Mademoiselle, mais j'ai une petite question : est-ce...

- Les questions, c'est pour plus tard je viens de te dire. On est pressé. D'ailleurs bouges toi un peu, tu es beaucoup trop lent, le coupa la jeune femme.

Soudain des cris se firent entendre derrière les deux compagnons de route. Les gardes les avaient rattrapé beaucoup plus vite que prévu. La femme se retourna vers Eramus, éteignit sa torche en la lançant au sol, lui prit la main et lui hurla un seul mot : « COURS ».

Eramus rassembla ses dernières forces dans les mollets et suivit aussi vite que possible la
jeune femme qui filait à toute allure. Il entendait crier les gardes qui étaient derrière eux.

Sur tout le trajet, il eut une série d'embranchement qui leur permit d'échapper à leurs ravisseurs

Soudain devant ses yeux, une énorme porte massive se dessina dans la pénombre. Il entendit la jeune femme hurlait quelque chose puis un grincement assourdissant résonna
dans le long tunnel. La porte d'acier était entrain de s'ouvrir. Ils s'y engouffrèrent et
Eramus s'effondra sur le sol, épuisé.

Lorsqu'il se releva, la chose qui l'avait sous les yeux était inimaginable. Il surplombait une ville souterraine qui s'étendait à perte de vue. La jeune femme s'approcha de lui et
déclara : « Bienvenue dans la Cité de la Bastille. »

Matricule 07115Où les histoires vivent. Découvrez maintenant