Mulan

I

{Avant-goût}

Je m'en souvenais comme si c'était hier ; tous les détails de cette journée cauchemardesque aussi insignifiant soient-ils, ne quitteraient jamais mon esprit. C'était un 12 octobre, le 12 octobre 2006. Il y avait un peu plus de 12 ans maintenant. Il faisait froid dehors, les arbres étaient nus et ce jour-là ; je m'étais levée étonnamment tôt. Le bruit du vent sur les volets de ma fenêtre avait eu raison de mon sommeil. Après un bol de mes céréales préférées, je me souvins être allé réveiller mon frère jumeau, Duncan ; dans sa chambre. Nous avions décrété que nous n'étions plus des bébés et que nous devions avoir chacun notre propre chambre. Je me rappellai à quel point j'avais hâte que mon père rentre pour lui montrer la nouvelle décoration de ma chambre. Après être allé voir mon frère ; j'étais retourné dans ma propre chambre, face à la sienne, et avais remplacé mon pyjama licorne par un haut vert, mon gilet rose préféré à fleur violette et mon pantalon bleu. A cette époque, mes gouts vestimentaires s'apparentaient à ressembler à un arc en ciel, mais j'aimais ça. Ils avaient, au fil de temps, bienheureusement évolués. Lorsque ce fut fait, j'étais descendu regarder la télévision avec Duncan. Je pourrai, aujourd'hui encore, décrire tous les épisodes que nous avions visionnés ce matin-là. Alors que nous allions passer à table, la sonnette avait retentit. Ma mère, Mirianne, les bras chargés de vaisselle m'avait semblée embêtée ; alors j'avais quitté la cuisine en criant de ma voix frêle et aigue due à mon âge « Je vais ouvrir Maman ». Ne lui laissant pas le temps de répondre, j'avais ouvert la porte. Deux hommes vêtus comme mon papa se trouvaient devant la porte, tenant leur couvre-chef d'une main sur leur flanc. Je vis leur regard se baisser vers le miens et se figer un instant. J'en vis un des deux se balancer d'un pied à l'autre visiblement mal à l'aise et l'autre déglutir, mais à cet âge je n'avais pas compris l'importance de ces détails. Il ne m'avait fallu qu'un instant pour comprendre que c'était des gens comme mon papa, des militaires. Mon cœur avait bondi de joie dans ma poitrine ; je cherchai derrière eux la présence, la carrure, la prestance qu'avait mon père. Tout en criant à ma mère « Maman ! papa est rentré ! ». Si j'avais su. L'instant suivant tout avait volé en éclat ; j'entendais encore ma mère crier inlassablement « non » et supplier ces hommes de lui rendre son mari. Tandis que les deux militaires s'étaient empressés de la soutenir alors qu'elle était sur le point de s'effondrer.

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[7 ans plus tard]

Quelques années plus tard, alors que nous nous étions remis comme nous l'avions pu de la mort de notre mari, père et héro. Ma mère et moi avions découvert une lettre sur le bord de la table du salon. Elle était à notre intention. Je l'avais ouverte, les mains tremblantes. Il fallait croire que j'avais pressenti ce qui allait suivre.

Cher Maman, cher Lily,

Je vous écris cette lettre avec difficulté. Je sais à quel point ces mots seront dure à lire pour vous, surtout toi maman. A l'heure où vous lirez cette lettre je serais dans une base à quelques heures d'ici. Je ne mentionnerai évidemment pas son nom pour que vous ne veniez pas me chercher. Oui, je m'engage maman. Pardonne-moi. Mais tout comme papa, je souhaite être Sniper. Ne m'en voulez pas, j'ai beaucoup réfléchi et mon cœur à prit le pas sur la raison ou mon devoir envers vous. Sachez que je n'ai pas pris cette décision pour vous faire du tort ; je l'ai fait pour moi, en l'honneur de papa et pour notre pays. J'espère que vous me pardonnerez un jour cette décision et que lorsque je rentrerais à la maison ; la porte me sera toujours ouverte.

Je vous aime, indéfiniment.
Duncan

Ma mère s'était effondrée dans mes bras. Ses larmes avaient coulé des heures durant. En affirmant qu'elle venait de perdre le deuxième homme de sa vie, son fils. Mon cœur s'était déchiré une seconde fois.

« Promets-moi, chérie. Promets-moi de ne pas me faire ça ! Je t'en supplie, ne me fais pas ça ; je n'y survivrai pas ! », m'avait-elle supplié le visage ravagé par les larmes, le regard meurtri, le corps tremblant, désemparée.

Je l'avais fait. J'avais promis à ma maman de ne jamais m'engager dans l'armée. Ignorant le déchirement que cette promesse avait causé au plus profond de mon être.

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