Je n'ai plus que d'amers souvenirs flous de nos discussions qui avaient l'air si fantastiques, de nos flirts timides qui avaient réveillé en moi une passion maintenant cachée sous des litres de déception et de rage.
Pourquoi donc a-t-il fallu que tu partes sans raison claire, je suis si inintéressante que cela ?Tu m'avais assuré tes sentiments, tu m'avais promis le ciel et au lieu de cela, je me suis sentie privée de lumière. Tu sais, cette lumière qui fait s'insinuer en toi une chaleur réconfortante quand tu es près de ton soleil.
Je n'avais plus rien de ceci, je me retrouvais dans une nuit froide que même la lune a abandonnée.À présent, je me moquais bien de toi. Tu pouvais très bien avoir disparu de la surface de la Terre, je n'en aurais plus rien à faire. Et puis même si on venait à se revoir, je ne sentirais rien d'autre qu'une envie de te frapper de toutes mes forces. Et là, je pourrais faire une croix sur mes pleurs inutiles pour un imbécile de ton genre.
Je me ferais le grand plaisir de te faire souffrir autant que quand tu as brisé mon coeur, mes espoirs et moi...
Si un jour tu essayais de revenir vers moi, dis-toi bien que ma confiance en toi est à jamais partie vers les confins de la galaxie. Aux pieds de l'univers que nous avions construit, un monde beau, sans peurs. Et surtout détruit.
Si tu savais comme tu m'as fait souffrir et pleurer, ou alors peut-être que tu n'en avais rien à faire, tu étais simplement parti car je ne représentais rien pour toi.Toi, le garçon le plus attentionné, bienveillant et amusant que je n'ai jamais rencontré. Aurais-tu pu infliger cela à quelqu'un ? M'infliger cela à moi ?
Je me suis rappelé ton sourire éclatant, un de ceux que l'on ne peux décrire qu'avec des simples mots, tes yeux brillants d'assurance, qui d'un regard, t'enveloppe dans un voile d'aisance.Tout ton être m'avait fait prisonnière, tu étais devenu mon addiction.
J'étais dépendante de toi, je ne vivais que pour te voir, entendre ton rire tinter près de mes oreilles. Mais à présent, le souvenir même de ce bruit qui paraissait doux et cristallin, je le vois comme un écho fantomatique de nos joies désintégrées. Quand je me remémore ton image, tout ce qui me vient est le dégout et la colère que j'ai tissé envers toi.
Toi qui avais su faire vibrer tous les parcelles de mon corps, toi qui avais pu inspirer mes songes et réaliser mes rêves de bonheur.Je t'ai aimé, tu es parti. J'ai pleuré, tu n'es pas revenu. J'ai hurlé, et tu n'as plus rien représenté.
Ancienne passion, devenu désastre passé.
J'ai cru que tu avais disparu à jamais, j'imagine que cela aurait été mieux si nos chemins ne s'étaient pas recroisés plusieurs mois après ton départ.Le hasard est-il donc toujours si cruellement dur ? Pourquoi la réalité de nos existences a su nous rattraper ?
L'infortune a voulu que je me retrouve sans le savoir à l'endroit même où tu as été retenu tout ce temps. À l'instant où j'ai lu ton nom sur la porte de cette chambre d'hôpital, je ne saurais dire ce qu'il s'est produit au fond de moi. C'est comme si toute la haine accumulée s'était transformée en plomb, et que des millions de souvenirs tranchants avaient commencé à lacérer ma tête de toutes parts. Un espoir de te retrouver tel que nous étions à fait frissonner mes membres engourdis par le choc. Toutes mes résolutions étaient parties en fumée.
Sans que je me contrôle, ma main a abaissé la poignée. Ce n'est que lorsque j'ai posé mes yeux confus sur ton corps, que j'ai compris. Nous ne serons plus jamais les mêmes, puis-je encore dire nous ?
Tout est devenu différent quand cette foutue maladie avait toqué aux portes de ton organisme.Tu m'as aperçu presque au moment même où je suis entrée dans la pièce, tu semblais attendre mon arrivée depuis des millénaires. Un faible sourire s'était glissé effrontément sur tes lèvres autrefois insolentes, tes yeux ne gardaient qu'une pâle lueur de ta légendaire assurance.
J'ai pensé que mes jambes allaient lâcher tant j'en étais déstabilisée. J'ai puisé la force de faire quelques pas et j'ai posé la simple question qui me brûlait la langue.《Pourquoi ?》
Tu avais très bien compris ma question, c'est alors que tu as répondu d'une voix douce et rassurante, bien que mélancolique.
《Je ne voulais rien de tout ça, je ne voulais pas te cacher cela. Mais c'était beaucoup trop dur d'annoncer une aussi mauvaise nouvelle à la personne qui compte le plus dans ma vie. Je ne voulais pas que tu t'inquiètes, je préfèrais encore que tu me haïsses. Apparemment c'est trop tard pour essayer de te cacher la vérité à présent.》
Je ne sus pas quoi dire, tu avais cette douleur qui traversait maintenant ton visage. Je devinai immédiatement la raison de cet éclair de souffrance, c'était ma présence.
Tu te sentais partir, et ton coeur s'accrochait au mien du mieux qu'il le pouvait. Je ne rendais ton envol inévitable que plus difficile.
Toute mon âme avait été déchirée en pièces, mais voulant paraître sereine, je me suis approchée encore plus et j'ai déposé le plus doux baiser que le monde ne connaîtra jamais sur tes lèvres. Dans ce geste, j'ai voulu te transmettre toutes les émotions qui avaient un jour pu faire naître des sourires sur les visages et des lumières d'espoir dans les esprits.
Tes yeux se sont fermés pour la dernière fois et avant de t'en aller, un délicat murmure s'est échappé de ta bouche.《Je t'aime.》
Ce fut les paroles les plus belles et les plus cruelles qui n'ont jamais atteints mes pensées.
Je t'ai aimé, tu es parti. J'ai pleuré, tu n'es pas revenu. J'ai hurlé, mais tu avais rejoint les étoiles pour toujours.
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Ce jour là
Short StoryUne histoire simple, ne se finit pas forcément simplement. °•°•° Au départ, j'ai écrit cette nouvelle pour un concours sur Wattpad. J'espère qu'elle vous plaira.