Chapitre 3

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Mardi. Je dois encore m'habiller de façon ringarde comme le disait si bien Nick. À cette pensée, je levai les yeux au ciel. Supporter neuf heures de cours, qu'avais-je fais pour subir ça ? 

Au secours.

Mon père devait me conduire au lycée, c'était son tour. Et comme par hasard le crétin de Nick ne pouvait s'empêcher de m'appeler à ce moment précis. Mes parents ne savaient pas que je le fréquentais et ne le sauront jamais d'ailleurs. Mon père me jeta un coup d'il ayant remarqué que mon portable vibrait.

- Tu ne décroches pas ?

Quel fouineur celui-là !

- Non, je n'ai pas le temps, je me dois de rester sérieuse dans mon travail scolaire et ne jamais être en retard. Cet appel risque de me déconcentrer. Débitai-je comme une automate.

Cet homme souria, sûrement fier du sérieux dont je faisais preuve.

- Je suis fier de toi ma chérie. Passes une bonne journée. Répondit-il les yeux pétillants, yeux ridés au passage.

- À ce soir. Lancai-je, un sourire crispé au visage.

J'attendis qu'il parte pour regarder mon téléphone qui ne sonnait plus. Je m'apprêtais à rappeler Nick lorsque je reçus un message de sa part.

" Kidnappé. Hors de la ville, hangar"

Dans quoi s'était-il encore fourré ?! Quoi qu'il en soit je savais où il se trouvait, il n'y avait qu'un seul hangar délabré à l'extérieur de la ville. Ses ravisseurs auraient au moins pu être un peu plus intelligents.

Le problème était que je ne pouvais pas sécher les cours de cette manière, pas après ce que j'avais dit à celui qui me servait de figure paternelle. Alors à contre-coeur je me dirigeai à l'intérieur du lycée. Mon premier cours était anglais et en arrivant devant la salle,  la plupart des élèves étaient déjà présents, y compris Victoria.

- Tiens ! Voilà madame Je-sais-Tout !

La grande blonde aux yeux bleus, perchée sur ses dix centimètres de talons, avançait vers moi de sa démarche provocatrice attirant tous les regards par la même occasion.Elle voulait me prendre pour cible ? Eh bien on allait jouer ! Avec une idée fleurissant dans mon esprit je la regardais sans flancher.

- Qu'est-ce que tu me veux Raiponce ? Demandai-je.

Quelques gloussements s'élevèrent du petit groupe d'élèves qui s'était rassemblé autour de nous pour ne rien manquer.

- Fais bien attention à ce que tu dis binoclarde. Cracha-t-elle appuyant bien sur son insulte.

Cette fois j'entendis des "ouuh" et des ricanements à la fois. Ridicule.

- Sinon quoi garage à bites ? J'insistai sur mon injure comme elle l'avait fait précédemment, la regardant intensément dans les yeux.

Sa bouche s'entre-ouvrit sous la violence de mes mots puis son visage se décomposa en une forme enragée tandis que les autres riaient ou affichaient des expressions choquées.

Je pouvais presque voir son état déchaîné à l'intérieur d'elle. Sa répartie l'ayant quitté elle décida de passer par la violence physique.

Tout ce que je voulais. Just perfect. Quoi ? J'étais sensée avoir anglais juste après, autant s'échauffer.

J'aperçus sa main parfaitement manucurée voler vers mon visage avec une certaine rapidité. J'étais capable de l'esquiver sans effort mais le problème était qu'il fallait savoir souffrir un peu pour obtenir ce qu'on veut. Alors je laissai sa main me gifler violemment tandis que je me projetai volontairement contre la porte de la salle, totalement dans l'exagération. Je poussai un cri aigü qui traduisit ma douleur car j'avais réellement mal. Salope.

Notre prof d'anglais arriva précisément à cet instant, son regard confus passant de moi à l'autre blonde qui n'avait pas décoléré. Je n'avais rien contre les blondes, mais elle, je la détestais.

- Mademoiselle Stuart de quel droit vous permettez-vous une telle violence ? Gronda la prof avec froideur. Dans le bureau du proviseur. Tout de suite.

Je jubilai intérieurement en faisant des efforts surhumains pour ne pas sourire. La prof glissa son regard de glace sur chacun mes camarades puis les réprimanda pour "non assistance à une élève harcelée".

C'était le moment de sortir le grand jeu. Je me levai donc péniblement en reniflant faussement. Pas très sexy. I know.

- Rends-toi à l'infirmerie, tu as la joue et la tempe écarlates. M'ordonna la prof d'une voix douce.

Je hochai honteusement la tête laissant échapper une unique larme de mon oeil gauche. Je me lançais des fleurs mentalement pour mon jeu d'actrice parfaitement exécuté. Je retins un rire de justesse avant de me rendre à l'infirmerie.

Si je tardais trop, Nick n'allait pas resté en vie très longtemps.

RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant