Chapitre 5

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J'entrai prudemment dans l'endroit délabré regardant aux alentours.

- Nick ?! Hurlai-je, chose complètement stupide mais je m'en fichais. Les agresseurs pouvaient me tomber dessus.

J'entendis un son étouffé et devinai que c'était lui.

- Je ne t'entends pas t'es où ?!

Un silence suivit puis sa voix retentit clairement.

- Ne montes pas les escaliers vas-t-en ! Maintenant ! S'époumona-t-il.

- Trop tard..

Une voix masculine éraillée s'éleva dans mon dos, la seconde d'après je sentis un métal froid entrer en contact avec la peau de mon cou.

- Tu sens bon la vanille dis donc. Poursuivit l'homme de sa voix désagréable à entendre.

- Où est Nick ? Demandai-je d'une voix sévère.

Il ricana laissant échapper son haleine de chacal tandis que je retins mon souffle. 

- Ton copain ? Nick, abruti. Pensai-je. Il est entre les mains de mon collègue. L'homme se décala légèrement et s'approcha de ma tempe où son souffle s'écraisait à un rythme régulier. Mon collègue va s'occuper de lui, il va le tuer de la même manière qu'il a tué ma soeur !

À chacun de ses mots, il appuyait sa lame qui s'enfonçait un peu plus dans ma gorge. Mais sans qu'il ne s'y attende, je lui assénai un violent coup de coude dans les côtes lui faisant lâcher son arme. J'éloignai son petit couteau ridicule d'un coup de pied et sans tarder je sortis mon poignard pour le lui planté dans le ventre en plein milieu. Je touillai un peu ma lame dans son ventre, histoire de découper un maximum de ses boyaux, avant de l'enlever d'un coup sec.

Il poussait des gémissements de douleurs, son sang dégoulinant partout.

- Espèce de déchet, tu as salis mon poignard ! Dis-je rageuse.

Tranquillement, j'essayais ma lame sur son t-shirt avant de me lever.

- Allonges-toi tu perds beaucoup de sang mon vieux !  Je plaquai mes mains contre mes joues affichant une expression faussement choquée. Ne connais-tu pas la règle des trois A ? Allonger, Appuyer et Appeler. Oh..Tu ne peux pas appeler c'est vrai. Dis-je moqueuse. Bon voyage en enfer !

En partant monter les escaliers, je ne pris pas la peine de le contourner et marchai sur sa jambe en y mettant tout mon poids. J'avais entendu son genou émettre un craquement alors que je riais. C'était grisant.

Je le laissai donc agoniser au sol pour retrouver Nick. Je poussai une porte à moitié arrachée pour la troisième fois et tombai sur mon ami enchaîné à une chaise les bras et les jambes liés. Je ne voyais pas son visage, il avait la tête baissée. Un homme se tenait à ses côtés un air mauvais en guise d'expression.

- Tiens, une fillette. S'exclama-t-il d'un air diabolique.

Nick releva vivement la tête étonné de me voir là.

- La fillette elle t'emmerde ! Crachai-je avec rage.

Il rit comme son imbécile de collègue probablement mort.

- Vas-t-en de là Ruby ! il va te tuer !

Sois content chéri je viens te sauver.

- Pas si je le tue avant. Dis-je accentuant sur le dernier mot.

- Mademoiselle est courageuse..comme c'est mignon. Répliqua-t-il avec lenteur.

Un poignard entre les mains, il sentit sa lame et avec un regard reptilien il me fixait comme si je n'étais qu'un bout de viande. Mmh flatteur.

- Ruby bouge ! Cria Nick lorsque notre ennemi esquissa un mouvement.

Je fis la sourde oreille et continuai de fixer cette homme que j'avais grandement envie d'abattre. Avec rapidité, il lança son arme dans ma direction et le hurlement de terreur de Nick qui suivit me procura des frissons. La lame fendit l'air en sifflant et passa à quelques centimètres de mon oreille avant de se planter dans le bois effrité dans un bruit sec.

- Raté ! Le taquinai-je avec la ferme intention de le tuer après avoir remarquer les petites égratignures sur le corps de mon ami.

- Tu penses vraiment pouvoir faire quelque chose contre moi ? Tu es haute comme trois pommes ! Fit-il remarquer visiblement amusé.

Je dégainai mon révolver et le pointai vers lui mais malgré mon geste dangereux il était secoué de rires. Agaçant.

- Je n'hésiterai pas à te descendre de sang froid. Le menaçai-je alors que ses rires redoublaient.

- Ah oui ? Dit-il avec un sourire mauvais.

Avant même qu'il n'esquisse un mouvement vers Nick, je visai sa tête et tirai sans hésitation. En une fraction de seconde, Nick reçu une giclée de sang sur le visage tandis que l'homme tombait raide mort.

- Heurk !  S'exclama le brun en grimaçant. J'ai son sang partout, c'est répugnant !

Je riais en détachant les liens et chaînes qui le retenaient.  Il avait ce don de se mettre dans le pétrin.

- Tu m'expliques ? Demandai-je en haussant un sourcil.

- Tu te souviens de cette fille qu'on a brûlé dans la forêt ?

Je m'en souvenais même très bien. Elle avait menti sur Nick en disant qu'il l'avait violée inventant pleins d'autres mensonges. Mais ce qu'elle ne savait pas c'était que les gens qui nous causaient du soucis disparaissaient mystérieusement. Nombreux sont ceux qui ont disparu mystérieusement sans laisser de traces.

- Quand je lui ai cassé la nuque elle a hurlé alors je l'ai tué et il se peut que ces mecs m'ont vu alors voilà ils m'ont choppé chez moi, tu connais la suite. Il haussa les épaules et se massa les poignets.
Il faut qu'on se débarrasse de ce corps. Ajouta-t-il.

- Oui et de l'autre aussi.

- Comment tu es venue jusqu'ici ?  Me demanda-t-il, curieux.

- À pied. Répondis-je sarcastique.

Il me pinça le flan après m'avoir traiter d'idiote. Je poussai un petit cri et lui lançai un regard noir.

Une fois les corps entassés dans un coin pourri de la grange, on s'assura qu'aucune trace de notre passage n'a été laissé.

- On repart comment maintenant ?

- J'ai récupéré les clés de voitures de l'imbécile qui m'a kidnappé.

On se rendit alors dehors où un 4×4 noir se trouvait. Décidément on s'était tous donné le mot pour opter pour le noir.

- Qui conduit ? Interrogea Nick faisant mine d'être sérieux puis il éclata de rire. Ah oui, tu ne sais pas conduire et tu n'as pas de permis !

Pour toute réponse je lui tapai dans le tibia avec mon pied droit avant de monter du côté passager.

- Aoutch ! Ça fait mal connasse ! Cria le brun en se frottant l'endroit douloureux.

Il monta à son tour non sans me froudroyer du regard.

- Bien fait. Bon fais vite je dois reprendre mon rôle de Camille la ringarde.

- Je vois que tu aimes ça, être ringarde. Se moqua-t-il.

- J'aurais dû laisser cet homme te torturer un peu plus, crétin.

Son rire mélodieux s'éleva dans l'habitacle et me berça tout doucement. Je ne savais pas ce que je deviendrai sans lui.

RubyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant