Mars.

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Pathétique. C'est pathétique.

Voilà ce que je me disais quand on me parlait d'amour. Je suis cette fille qui rigole tout le temps, la super pote. Assez marrante, plutôt jolie. Un peu populaire au lycée, qui dragouille et qui n'a que des histoires sans lendemain. Des flirts avec les beaux gars qui débarquent dans sa vie. Mais, vous n'avez là que la surface.
Pour vous éclairer, chers confidents, je vais devoir expliquer un peu mieux qui je suis. Voilà donc :

Pleurer devant un film écœurant ? Très peu pour moi. C'est pathétique.

La St Valentin ? Vos cadeaux débiles, vos petits chocolats en forme de cœurs qui dégoulinent de niaiserie ? Pa-thé-tique.

Les ruptures ? Pourquoi tout le monde en fait des caisses ? C'est... ouais, t'as bien deviné. Je trouve ça pathétique, pathétique, pathétique !

Vous savez, je me disais bien que l'amour ça pouvait être autre chose. Je savais que je serai amoureuse un jour. Je savais que je tiendrai vraiment à quelqu'un. Mais ça ne serait pas une histoire comme celles que je viens de vous décrire. On serait un couple, mais aussi potes, on se taperait des barres, on se taquinerait, on s'enverrait des pastèques pour rire. Mais on s'embrasserait aussi, sur la bouche et dans le cou, on s'aimerait peut-être. Mais vraiment fort.

Et, vous savez, quand on me parlait des ruptures, quand je voyais tous ces gens en faire des tonnes sur leur supposée douleur, tous ces artistes se décrire comme « brisés », tous ces « amoureux en miettes » étaler aux yeux de tous leur soi-disant mal-être, je trouvait ça, comment dire ? Hum...Pathétique.

Comment peut-on être aussi mal pour de l'amour ? Franchement ça me faisait bien rire et je voyais tous ces gens comme des cons complètement désespérés qui étaient prêts à tout pour de l'attention.

Et peut-être ai-je un peu raison, non ?

J'ai fini par réaliser que même si je suis quelqu'un qui déteste montrer ses faiblesses, ce n'est pas le cas de tout le monde. Même si j'avais toujours du mal à le comprendre.

Mais je n'arrivais pas à saisir qu'on puisse se sentir réellement mal, au plus profond de soi. Surtout pour de l'amour.

Puis, comme vous vous en doutez bien, il y a une chute à ma merveilleuse histoire. Je rigole rien qu'en écrivant ces mots, voyez-y de l'ironie, c'est préférable.

Moi qui pensais ne jamais avoir mal, j'ai été servie. Bien entendu. Karma hein ? Ah, sarcasme, quand tu nous tiens...

Je suis tombée sur une paire d'yeux marrons, en voyage scolaire. On était en Italie, tout le monde sait que l'Italie est un pays... ma foi for sympathique en terme de physionomie masculine.

Mais non. Celui que j'ai repéré était français.

Ce gars là, pourtant, n'était pas le plus beau que j'ai eu dans ma poche. En revanche, il dégageait un truc. Vous voyez, ce fameux charme, comme ils l'appellent, qui te scotche la bouche ouverte quand il passe. Quand il vanne. Quand il te regarde. Sans déconner, vous savez maintenant à quel point je trouve ce genre de descriptions ridicules. Mais c'était vraiment ça.

J'avais l'habitude d'avoir un petit faible pour des garçons. Donc jusqu'ici, rien d'anormal.
Vous vous demandez alors : mais, ma biche, comment t'as pu être mal à cause de ce gars ? En une semaine ?

Là est tout le problème. Il m'avait repérée aussi.
C'est drôle, ça sonne mélodramatique quand j'écris ça ! Pathétique, toujours, hein ?

Disorder Où les histoires vivent. Découvrez maintenant