Chapitre 6

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Raphaël

- C'est terminé! Tout le monde range ses crayons.

Un brouhaha s'élève dans la salle qui était plongé dans un silence studieux. Les enfants se lèvent et comparent, entre eux, le dessin qu'ils ont fait. J'aide certains à ranger, et d'autres viennent me voir pour me montrer leur œuvre d'art.

- Monsieur Krokmou, monsieur Krokmou, j'ai fait un dessin pour toi!

- Il est magnifique Noah! C'est très gentil, je vais l'accrocher sur le mur.

Je me redresse après m'être agenouillé auprès de lui et vais afficher son dessin avec les autres déjà présents sur le mur. J'adore ces enfants, même s'ils m'ont affublé d'un surnom ridicule. J'ai eu la brillante idée de leur faire visionner le film « Dragon ». Ils ont immédiatement été charmés par Krokmou, le dragon de l'histoire, qui est également devenu notre mascotte en plus d'être mon surnom.

Une fois les crayons et la plupart des papiers rangés, je dirige les enfants vers leur petit vestiaire. J'aide certains à nouer les lacets de leurs souliers, d'autres ont des bandes velcros et parviennent à les refermer seuls. Puis, les parents arrivent au compte-goutte.

- Monsieur Evans? Dit une voix féminine derrière moi.

Je me retourne et vois une femme qui attend.

- Je suis Valérie la maman de Noah.

- Bonjour.

- Je voulais savoir si tout se passait bien avec lui. Vous savez, avec le divorce qui vient d'être prononcé et la garde partagée, je m'inquiète.

- Je comprends, soyez en assurée. Je n'ai observé aucun changement dans son comportement dernièrement. Je vais porter attention et vous aviserai s'il y a quoi que ce soit.

- Merci beaucoup. Dit-elle en mettant sa main sur mon épaule.

Je lui souris en retour et tente de faire abstraction du contact de sa main qui me dérange pour me concentrer sur ce qu'elle dit. Ce n'est pas la première fois que des parents divorcent, et ce n'est jamais facile pour personne, particulièrement pour les enfants. Je vais garder le petit Noah à l'œil et être présent pour lui s'il en a besoin.

Chaque enfant me salue de la main avant de partir. Une fois qu'ils ont tous quitté, je retourne dans mon local et termine de ranger le matériel. C'est fou comme ces petits, de 3 ans à peine, peuvent mettre le bordel aussi rapidement. Mes collègues passent me souhaiter un bon week-end, et je quitte la crèche à mon tour.

Je prends la route pour rejoindre Sam qui est probablement déjà à l'entrainement, à l'heure qu'il est. Je mets donc l'air climatisé à fond dès que je suis arrivé dans ma voiture. Nous sommes en août et en pleine canicule. Tout le monde est impatient de quitter le travail pour partir en week-end, ce qui occasionne beaucoup d'embouteillages.

J'arrive finalement après quarante minutes coincé dans le traffic. Et dire que le trajet ne me prend généralement que vingt minutes.

Malgré le peu de temps que j'ai passé à l'extérieur, je sens déjà la sueur coller mon chandail à ma peau et l'air climatisé me fait frissonner quand j'entre dans l'établissement. Je file directement au vestiaire pour me changer. J'enfile un short de sport noir et un t-shirt gris. Je dépose mon sac dans un casier, et vais rejoindre Sam en prenant avec moi mes gants et ma bouteille d'eau.

J'arrive dans la salle de combat et dépasse une jeune femme qui vient également d'entrer dans la salle. Je soupire et secoue la tête. Encore une autre de ces filles faciles qui n'ont aucun amour propre.

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