Charline
Mes yeux papillonnent, agressés par le rayon de soleil qui les atteints de plein fouet. Je grogne et tourne la tête pour l'éviter. Je sens mes muscles raides et endoloris. J'ai l'impression qu'un marteau martèle ma boite crânienne. Comment ai-je bien pu me retrouver dans cet état?
Puis, ma mémoire revient par bribes. Je revois Christophe me plaquer contre le mur, alors que je le supplie d'arrêter. Je revois mon père en crise à l'hôpital se débattant et ne ressemblant aucunement à l'homme fort que j'ai connu. Et il y a aussi l'appel à Alicia.
Je me redresse d'un seul coup dans le lit. Les larmes coulent à flots sur mes joues, la pression dans ma poitrine se fait plus grande et plus douloureuse encore. Je n'arrive pas à calmer ma respiration. Puis, je vois Léanne entrer dans la pièce. Elle me sourit affectueusement, s'assoit près de moi et me caresse doucement les cheveux. Je me jette dans ses bras et elle me serre contre elle. Après plusieurs minutes, ma respiration se calme enfin. Je reprends lentement le contrôle de moi-même et me détache de mon amie.
- Comment vas-tu? me demande-t-elle avec un regard inquiet.
- Quelle heure est-il? je lui demande, afin d'éviter de répondre à sa question.
- Il est bientôt midi, nous sommes mercredi. Tu as dormis toute la journée d'hier et la nuit.
- Merci d'être restée avec moi, tu aurais pu partir, tu sais...
- Ne t'inquiète pas pour moi. Il était hors de question que je te laisse seule. C'est ce que font les amies, elles veillent les unes sur les autres.
Pourtant, celle qui était supposée être ma meilleure amie n'a rien fait et m'a laissée seule.
- Elena est venue aussi. Je l'ai convaincue de retourner chez elle. Elle avait prévu une sortie de chasse, je crois. Continue-t-elle en rigolant. Elle m'a dit de l'appeler si besoin, mais tu as dormi d'un sommeil paisible. Maintenant viens, tu dois manger.
- Tu me laisses quelques minutes? J'aimerais prendre une douche avant.
- Bien sûr. Je vais m'occuper de tout. Vas-y, prend ton temps. Dit-elle en quittant ma chambre.
Je souffle et observe ce qui m'entoure. Ma chambre est telle que je l'avais laissé avant de partir rendre visite à mon père. Rien n'a changé, et pourtant, j'ai l'impression que plus rien n'est pareil. Je me lève et prend les premiers vêtements qui me tombent sous la main, soit des leggings et un long chandail beige. Puis, je file sous la douche. Je prends mon temps et essaie de détendre mes muscles, sous le jet d'eau brûlante, seulement je n'y parviens pas. Je me décide finalement à sortir.
J'enfile mes vêtements, puis je décide de seulement attacher mes cheveux dans en un chignon flou sans même prendre le temps de les sécher. Je me rends ensuite à la cuisine et rejoins Léanne qui termine de mettre les pancakes sur la table.
- Tu arrives juste à temps, c'est prêt. Allez manges, tu en as besoin!
Nous nous installons à table et je dévore mon déjeuner avec appétit. Avec Léanne, nous passons la journée à paresser devant des films. Vers 18h, j'entends la sonnette de mon appartement. Je sursaute et laisse Léanne aller ouvrir. Elena entre avec des sacs de nourriture à emporter. Elles installent toutes les deux, les plats sur la table basse du salon. Nous commençons à manger tranquillement quand Elena décide de se lancer.
- Tu veux bien nous raconter ce qui s'est passé? Et tes bleus, d'où viennent-ils?
Je prends une grande inspiration et me lance. Je leur raconte tout ce qui s'est passé depuis l'accident. La pression pour ne pas décevoir mes parents, les messages de Christophe qui me culpabilise, la soirée en amoureux qui a dérapé, la crise de mon père à l'hôpital, et l'appel à celle que je considérais comme ma meilleure amie. Je suis en larme quand je termine de raconter mon histoire. Je vois leur visage choqué; elles ne s'attendaient visiblement pas à ça. Plusieurs émotions les traversent, la tristesse, la compassion et bien sûr, la colère. Non seulement envers Christophe, mais également envers cette fille dont elles ont déjà entendu parlée si souvent, mais qui a été lâche et sans-cœur. Léanne se lève et vient me prendre dans ses bras. Elena, quant à elle, s'agenouille devant moi et me prend les mains.
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So Much More
عاطفيةIls avaient tout prévu, sauf l'imprévisible. Charline est une jeune femme de 22 ans qui résume un parcours parfait en trois points: avoir un mari, une maison et un bébé avant ses 25 ans. Toutefois, un sentiment d'échec la taraude lorsqu'elle réalise...