II : La plume dans l'encrier

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L'endroit était exhaustivement remplie, l'odeur hardie de l'alcool se faisait sentir jusqu'au coin de la rue, elle ne rivalisait vainement point avec le chahut terrible retentissant dans mes tympans. Les moeurs de ce pub n'avait pas fluctué à première impression, néanmoins je m'y plaisait dans ce lupanar. Mes amis tous éméchés, étaient assis au fond de la salle, notre coin habituel.

- Effy ! dégringola Pandora en accentuant la dernière syllabe de mon surnom.

À présent leurs grands yeux luisants se braquaient à l'unanimité vers moi.

- Où est Cook ? m'empressais-je de demander.

Matty regarda furtivement JJ, qui lui se donnait un mal fou à impressionner une jolie pimbêche blonde avec un tour de magie. Apparemment ils hésitaient tous à me répondre.

- Je pense qu'il est sorti, daigna à confesser Matty.

Ils n'avaient quand même pas osé le livrer à lui même dans des conditions pareil ?

- Quoi ?! Vous avez laisser Cook ivre à en crever tout seul ? m'exclamais-je.

- C'est pas de notre faute, tu sais très bien qu'il est incontrôlable... justifia Pandora.

Furieuse, je me tournai aussitôt vers JJ.
Il en avait fini avec la bimbo, elle lui avait tourné le dos l'air répugné.

- Et toi alors ! Tu n'étais pas censé le surveiller ?

- Non ! Cook est assez grand pour se débrouiller... répliqua t-il en rangeant ses cartes.

Pendant un instant il eut un blanc complet puis soudainement tout le monde partit dans un fou rire. Cook assez grand pour se débrouiller ? Laissez moi rire...

- Effy, assis-toi et trinquons à ton retour parmi les non-exclus de la société ! déclara Matty en me tendant un verre.

Je le saisis et nous levâmes nos verres en coeur pour finalement engloutir leur contenus en un bref cul sec.

Plus tard, Matty nous avoua avoir rajouté une substance illicite dont le rôle était de nous enivrer dans un état total d'euphorie, je vous parle bien sûr de la "pilule de l'amour" : l'ecstasy . Le meilleur est que mélangé à de l'alcool ses effets se multiplient, bravo Matty !

Une demi-heure après nous nous retrouvons à danser au rythme de la musique et à planer dans les airs tel des aigles royaux dans les cieux. Je me sentais si bien, je prenais tout le monde dans mes bras et les embrassais un par un, je me sentais si légère et invincible. Tout autour me paraissait instantanément plus attrayant ; les lumières s'altéraient en halos phosphorescents, les ombres se métamorphosaient en tâches sombres et profonde, le temps paraissait ralentir nous emportant au loin, ailleurs dans un autre univers. Perdue je ne me souvenais même plus mon nom, seul l'instant comptait, je veux faire ce que je veux, regarder l'avenir sans me retourner. J'avais oublié à quel point cela me faisait un bien fou, c'était semblable à un tourbillon panaché de bonheur euphorique, rêver les yeux ouverts.

Brusquement un fracassement se fit entendre, un type longeait à dos sur le sol le nez ensanglanté. Je me rapprochai maladroitement de la foule qui l'encerclait et me rendis compte avec stupeur que le type en question était Cook.

Il se releva, les débris de verre avaient égratigné sa peau. Puis machinalement il s'en prit à un espèce de motar barbue en enchainant des coups sur sa figure, le motar en question cogna le crâne de mon ami sur le sol dur et ferme du pub. Dans l'immédiat JJ et Matty vinrent à la rescousse de Cook qui se faisait malmené.

- Dégagez sales mômes ! cria le barbu. Ce fils de pute s'est tapé ma fiancée !

- Ah ouais ! Dîtes à votre fiancée de camoufler la grosse verrue qu'elle à au cul, c'est dégoutant ! nargua Cook en lui crachant sur la figure.

Guns and Roses [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant