Ces innombrables petits villages traversés par les rails, tu ne les vois pas. L'Histoire que charge leur murs de pierre, tu ne la connais pas. As-tu déjà emprunté ces tunnels laissant passer les trains remplis de citadins ? Nous observons par la fenêtre ce que notre quotidien n'est pas. Au loin les passants arpentent des chemins éclairés par la lumière du matin. Les arpenterais-tu avec moi ?
Et ces vieux cimetières recouverts d'un léger manteau blanc, as-tu les mêmes chez toi?
Au dessus de l'orphelin la jolie grisaille le reconforte, tout autour les carrières creusées dans la montagne dessinent son paysage.
Cette évasion passagère, cette neige éphémère, c'est comme du coton déposé sur leurs branches fragiles. J'aimerais que tu vives ces moments. Car dans quelques heures tout aura disparu. Tout est si volatile. Bientôt la belle et dense brume aura laissé sa place au printemps. Et moi je t attends depuis trop longtemps.