L'aquilon tempête encore et m'entraîne en ce matin de germinal
Ses bourrasques aux parfums du printemps glissent et m'effleurent
Au pan d'incarnat sous mes prunelles échinées ses rafales et ses fleurs
Épanchent au creux de mes joues pétales et bordées virginales
Et mon visage embaumé d'avril épand ses floraisons langoureuses
Ses bosquets taris de fanures et diluviens de nuages éburnéens
De ce borée comme une aube et qui déchire au soliveau céruléen
Un caban de roses et d'aurore ivoirine aux confins de ses nébuleuses
Le ciel éploré se lamente aux perles opalines échancrées de ses limbes
Aubade emplie d'univers à ses chimères angéliques allées sous le vent
La brise algide et nautonière à ses larmes abîmées de peine et d'azur
L'empyrée n'est plus que fuligineux turquoise à l'ombragée masure
Ses panaches ont point sous mes paupières et brasillent au levant
Les futaies vernales arborent un brin de ses pleurs et de ses nimbes
On a décroché le ciel
Dans mon cœur
Et dans tes yeux ?