Chapitre 4

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J'étais si contente d'avoir pu t'aider à faire le bon choix. Et en attendant que ta petite sœur se réveille, c'est moi qui t'encouragerais. De tout mon cœur, pour que tu tiennes ta nouvelle promesse.

Les semaines qui suivirent, nous voir devient de plus en plus une habitude. Nous allions soit à notre parc préféré, soit rendre visite à ta sœur à l'hôpital. Dès que je le pouvais, je lui apportais un bouquet de fleurs différentes. Et chaque fois, tu me demandais leurs significations.

Mais connaissances dans ce domaine t'intriguait. Il est vrai que je savais la symbolique de chaque espèce par cœur. Je justifiais cela par le fait que j'avais une bonne mémoire. Mais tu n'étais pas dupe. Tu te doutais qu'il y avait autre chose. Mais tu n'insistais pas. Tu me fis juste comprendre à demi-mots que tu patientais le temps qu'il faudrait pour que je me confie à toi. Ta sollicitude et ta discrétion me touchait.

Je me sentais coupable de ne pas réussir à t'en parler, alors que tu m'avais confie ton chagrin le plus secret. Mais tu ne semblais m'en tenir rigueur. Tu attendais simplement.

C'est pourquoi je décidais un jour de tout te raconter. La vérité était simple : depuis toute petite, me causait toujours des ennuis. Je disais toujours la vérité, quel qu'elle soit, et on m'en voulait pour cela. Très vite, les autres enfants avaient appris à me tenir à l'écart de leur jeux, me jugeant trop agaçante, a toujours dire ce que je pensais. J'ai donc grandi sans aucun véritable ami. Mes parents étaient très pris par leur travail, et même si je savais qu'ils m'aimaient, ils n'ont jamais remarqués quel point je me sentais seule. J'ai trouvé refuge dans les études et la lecture, mais ce qui m'avait le plus fasciné était la signification des fleurs. J'ai tout de suite était captivé par le message qu'une simple fleur pouvait receler. Elles ne mentent jamais, et disent toujours la vérité, aussi douloureuse soit elle. Tout comme moi.

Tu avais écouté mon récit sans intervenir. Et quand j'eus finis, tu n'avais rien dit. Ton regard parlait pour toi. Bien sûr, j'avais tu la partie te concernant. Comment aurais-je pu avouer que, la première que je t'ai vu, j'ai immédiatement ressentie le besoin de t'aider ? Alors que je n'avais eus quasiment aucune relation amicale depuis mon enfance, je voulais absolument aider un inconnu ? Je ne le comprenais pas moi-même. Mais te parler m'avait fait du bien. Je me sentais plus légère à présent. Je me rendais compte à quel point c'était agréable de se confier à quelqu'un. Je suppose que tu as ressenti la même chose lorsque tu m'as tout raconté au sujet de ta sœur.

Cependant, même si j'appréciais beaucoup ta compagnie, il était assez difficile de nous voir. En effet, nous n'étions pas dans le même collège, et nos emplois du temps respectifs étaient plutôt chargés. Néanmoins, nous faisions de notre mieux pour nous voir aussi souvent que possible. Ce qui m'attristait, c'était ce que je ne pouvais pas assister à tes matchs, mes horaires de libres ne collant pas celles de ton tournoi. Cela m'exaspérait d'autant plus que tu avais gagné tous tes matchs jusqu'à maintenant. Le prochain match était celui de ma finale des préliminaires. Et je ne pouvais toujours pas y assister.

Un soir, je venais de t'avouer que je ne pourrais pas, encore une fois, venir voir ton match. Et alors que j'allais m'excuser pour la dixième fois au moins, j'aperçus avec stupéfaction un sourire amusé se dessiner sur tes lèvres. Les mots que j'allais prononcer moururent sur mes lèvres, tellement j'étais étonnée. Tu te rendis compte que je te fixais sans rien dire, la mine stupéfaite, et tu me dis avec une pointe d'amusement :

- Désolé si je t'ai vexé, mais tes excuses me paraissent tellement superflues. C'est vrai que je suis un peu déçu que tu ne puisses pas venir me voir, mais je sais que ce n'est pas de ta faute. Et puis, je sais que tu m'encourages, même si tu ne me vois pas. Alors ne t'inquiète pas pour ça.

Ta remarque me rassura, j'étais soulagée que tu ne sois pas vexé :

- Merci de ne pas m'en vouloir. Le jour du match, je penserais à toi, promis. Je suis sûr que tu gagneras. Et quand tu seras en finale, compte sur moi pour venir te voir par tous les moyens. Même si je dois sécher les cours.

Ta réaction me déconcerta au plus haut point. Tu plissas les yeux, et éclata de rire. C'était la première fois que je te voyais rire, mais cela ne m'empêcha pas de me vexer :

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, marmonnais-je en boudant. Je t'annonce que je vais sécher les cours pour venir voir ton hypothétique finale, et toi tu me ris au nez.

- C'est juste que je suis surpris. La Miss Parfaite que tu es sécherait les cours pour venir voir mon humble match de football ? Je suis touché, ajoutas-tu en t'esclaffant de nouveau.

- Sachez monsieur, que je ne suis pas une « Miss Parfaite », comme vous dites, juste une élève qui fit correctement son travail, répliquais-je, vexée. Et puisque mon idée ne semble pas vous faire plaisir, je préfère m'en aller, ajoutais-je en me levant, la mine offensée.

Je n'avais pas ait un pas que tu m'attrapas le bras et me rassis gentiment :

- C'était une simple plaisanterie, dis-tu en te retenant de rire. Je ne te savais pas si susceptible.

- Susceptible toi-même ! rétorquais-je avec mauvaise humeur. Et je te rappelle que...

Tu posas ta main sur ma bouche pour me faire taire, et ajouta avec un air malicieux :

- Pour me faire pardonner, je voudrais te montrer quelque chose auquel je tins beaucoup, et dont je n'ai jamais parlé à personne. Est-ce que cela te va ?

J'hésitais un instant, puis dévorée par la curiosité, je hochais la tête à contrecœur. Tu enlevas ta main, et mon agacement s'évanouit lorsque je vis la chaîne que tu sortais de ta veste. A l'extrémité pendait un pendentif argenté en forme de chaussure de football. Visiblement, tu la tenais bien cachée, car je ne l'avais jamais aperçu jusqu'à maintenant. Tu l'a tins un moment serré dans ta main, avant de déclarer :

- C'est un cadeau que m'a fait ma sœur, juste avant la finale de l'année dernière.

- Tu veux dire le jour où...

- Oui. Elle disait qu'il me porterait chance, et qu'il le permettrait de gagner. Tu as vu comme ça lui as réussi..., ajouta-tu avec un sourire amer.

Sentant ta tristesse revenir à grands pas, je te secouais vivement le bras :

- Je t'interdis de dire cela ! Ta sœur te l'a offert car elle t'aime, et voulait que tu saches qu'elle t'encourageait de tout son cœur. Et puis, tu as gagné tous tes matchs jusqu'à maintenant, non ? Si ce n'est pas une preuve, je veux bien manger...euh... mon pull, ajoutais-je en disant la première chose qui me passait par la tête.

Ma véhémence réussi à t'arracher un sourire :

- Et si je perds le prochain match, qu'est-ce que tu feras ?

- Eh bien, répondis-je très sérieusement, si tu ne veux pas que je meurs par étouffement, tu as intérêt à gagner ce match. E si tu perds, mon fantôme te le feras regretter jusqu'à la fin de tes jours, crois-moi !

Tu t'esclaffas :

- Entendu, je ne voudrais pas avoir le fantôme d'une Miss Parfaite sur le dos jusqu'à la fin de ma vie, répondit-tu avec un air moqueur.

- Ne m'appelle pas comme ça !

Malgré nos chamailleries, j'étais heureuse de voir que ta mélancolie disparaissait un peu plus chaque jour. Aujourd'hui, nous avions fait un grand pas puisque tu avais ri pour la première fois. Et la confiance dont tu faisais preuve envers moi me touchait énormément. Ta présence me rappelait à quel point c'était rassurant d'avoir quelqu'un sur qui compter.

Notre confiance réciproque envers l'autre était la marque de notre amitié. Car oui, c'est ce que tu étais à présent. Mon ami. Mon premier véritable ami.


A Jamais et pour l'Éternité [ Inazuma Eleven ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant