"Ici, rien n'a de sens."

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Les pas résonnent dans le couloir. Leurs bruits se cognent contre les murs, se tapent contre nos corps et essayent de trouver une sortie. Mais il y en a pas. A vrai dire, il y en a aucune. Des cris derrière les murs accompagnent ce silence de mort. Des pleurs aussi. Mais je ne suis pas inquiète, j'ai l'habitude. Tout ce vacarme provient des cellules derrière les portes que l'on dépasse, où des lettres et des chiffres sont inscrits, comme CK806. Cette suite je la connais bien, même très bien. C'est tout simplement celle de la mienne. De ma cellule.

Je suis accompagnée par quatre autres personnes, pour être sur que je ne prenne pas la fuite durant le trajet. En même temps, j'ai déjà essayée.  Je regarde vers la droite et croise le regards d'un des gardes. Il sursaute, surpris. Il y a de quoi. Les test qu'ont m'a fait subir se sont transformés en un espèce de mutation. Mes cheveux sont tombés et ont repoussés bleu, la couleur de mes yeux à pris celle de mon iris, si bien qu'on ne fait plus la différence entre les deux, ma peau a aussi pali. Tout ça, ce n'est que physiquement. Mentalement, je ne suis plus moi même. Chaque jour, je subit des spams et des brûlures de l'intérieur, comme si un incendie ce propageait dans tout mon corps. Alors je pleure. Je pleure parce que je souffre, parce que j'ai mal. Mais ce ne sont pas des larmes transparentes et limpide. Je pleurs des larmes noires. C'est un autre effet physique qu'on ces test sur mon corps. Des chagrins noirci pour la science.

Je baisse mon regards vers mes poignets. Ils sont rudement entourés d'un cercle bleu néon. Si je tente le moindre mouvement, cette menotte me transmet une énorme décharge électrique. Je soupire et un garde devant moi se retourne. Il ne sursaute pas mais prends un air horrifiée. La seule personne qui arrive à me regarder dans les yeux sans sourciller, c'est la directrice. Avec son petit air supérieur et ses lèvres pincées, son regard est toujours le même. Un mélange de dégoût, de pitié et de satisfaction en même temps. Et ça m'agace énormément. C'est d'ailleurs elle qui m'a convoquée dans son bureau. Et je me demande bien pourquoi... La plupart du temps c'est pour me faire une prise de sang, pour savoir si les tests donne de bon résultats, et c'est une fois tout les mois. Or, ma prise à été fait avant-hier. Ça doit être pour une autre raison...

Toc,toc,toc.

Les toquements sur la porte m'arrache de mes pensées. J'entends ça voit grinçante de l'autre côté nous demander d'entrer. Quand la porte s'ouvre enfin, je vois deux garçons face à elle. Le premier à les cheveux blonds terne avec les yeux cernés. Il est anormalement maigre et ces joues creusées en font l'effrai. Le deuxième à côté de lui est un petit peu plus musclé, et a des cheveux bruns et bouclés. Ces yeux ne sont pas de la même couleur. L'un est vert, l'autre est marron. Je remarque aussi que ça peau est hachée d'énormes cicatrices... C'est dingue, ils doivent couvrir sont corps à environ 80% ! Je n'avais jamais vue ça ! Ils portent tous les deux des tuniques blanche qui arrive au genou. Comme moi. Et leurs poignées sont liées par le même cercle bleu que moi. Ça doit sûrement être des cobayes. La directrice se racle un peu la gorge et les gardes me mettent face à elle. Un tailleurs bleu pastel longe son corps, et des talons noirs longe Ces pieds pour arriver aux chevilles. Ces rides autour de la bouche et à côté des yeux montre qu'elle n'est plus très jeune.
Elle fait alors signe aux gardes de déguerpiller de la salle et ferme la porte grâce à un petit bouton bleu sur son bureau.

- Bien. Si je vous convoque aujourd'hui, ce n'est pas pour une prise de sang ou une injection, ajoute-t-elle en insistant son regard sur le Blond Maigre. C'est pour vous faire part de quelque chose d'important. Nous allons vous tester. Tout les trois, ensemble.

La panique s'empare de moi. J'ai déjà entendue des histoires horribles, entre les les gardes par rapport à ça. Les résultats ne mènent jamais à rien. Quand nous sommes plusieurs dans une même salle, les test nous font produires plusieurs problème psychique dans notre cerveau, ce qui entraîne une grande violence les un envers les autres. Blessure sur certaine personne, comme des morsures profondes, griffures sur la peau ou autre. Il a aussi des homicides. Yeux arrachés à la main, coup jusqu'à la mort, ou encore suicide. On parle même de cannibalisme ! L'idée de me retrouver avec deux autres garçons que je ne connais pas me rends déjà folle. Quand on passe un test de ce genre, le plus souvent, c'est pour se débarrasser de nous. C'est sur que je ne dois plus servir à grand chose...

- Mais ne vous inquiétez pas, continue la directrice, ce n'est pas pour nous débarrasser de vous, dit-elle en me regardant, comme si elle avait lu dans mes pensées. Au contraire, vous êtes mes meilleures cobayes !  Vos résultats sont plus que bien, ils sont prometteurs !

Ces yeux s'allument tout d'un coup d'une lueur étrange, et son sourire s'agrandit. A ce moment précis, elle fait peur. C'est sûrement elle, finalement, la plus folle d'entre nous tous... Elle reprends soudainement avec un petit air dramatique :

- Vous êtes notre avenir, notre dernier espoir ! Pourquoi voudrions-nous vous tuer ? Ça n'aurait aucun sens...

- Mais ici, rien n'a de sens...chuchote tout bas le Blond Maigre.

On se retourne tous vers lui.

- Qu'as tu dit ? demande la directrice en fronçant les sourcils.

- J'ai dit, dit-il d'un air sur de lui, ici, rien n'a de sens ! Enfermer des gamins n'a pas de sens, leur faire des putain de test qui les détruits de l'intérieur n'a pas de sens, les laisser s'entretuer entre eux n'a pas de sens et les regarder se laisser mourir en a encore moins !  On ne sait même pas pourquoi vous faites ça ! On est au courant de rien !

Il regarde maintenant droit dans les yeux la directrice avec une telle haine, les poings attachés mais serrés, prêt à donner un coup à n'importe quelle moment.

- Regardez-moi ! reprend-t-il en criant. Mon corps se vide de son sang tout les jours, j'en vomis !

- Mais, nous le remplaçons chaque mois, répond-t-elle du tac au tac. Je ne vois pas où est le problè...

- Par du sang qui se videra demain ! Ce n'est qu'une boucle infernal, sans fin ! Regardez-nous deux secondes.

La directrice nous scrute un par un. Puis le Blond demande :

- Que voyez-vous ?

- Des humains en train de sauver l'humanité. Des héros, répond-t-elle fièrement.

- Alors nous n'avons pas la même vision des choses...je ne vois la que trois misérables humains transformés  en monstres par votre faute ! Des humains qui ne connaissent ni la vie, ni l'amour mais connaissent bien trop la souffrance, la peur et la haine !

Un silence s'installe dans la salle, mais le Blond Maigre continu de serrer les poings, et de tenir le regards de la directrice avec toujours autant de haine. Elle, elle a l'air très calme.

- Bien. Très joli discours, dit-elle avec une fausse admiration. Mais bon, en attendant, à part me faire perdre mon temps, rien n'a changé. Enfin bref, trêve de plaisanterie, merci bien pour cette petite animation, bien que courte, mais il est temps de vous ramener dans vos cellules !

Elle appuie sur le même bouton bleu qui se trouve sur son bureau, et la porte d'entrée s'ouvre en deux.

- Gardes ! ordonne-t-elle.

C'est alors qu'une dizaine d'hommes et de femmes armés entre dans la salle et nous prennes en main.

- Ramenez- les dans leurs cellules, dit la directrice avec un sourire gagnant au coin de la bouche.

Et juste avant de sortir, elle ajoute :

- Une dernière chose à rajouter B2Z05 ?

Le Blond Maigre se retourne alors et réplique :

- En attendant, vous prétendez sauver l'humanité mais vous ne faites que la détruire.

Petit à petit, le rire gagnant de la directrice s'évapore comme un fantôme. Et je vois pour la première fois de la peur dans ces yeux. Je lis dans son regards comme dans un livre ouvert. Elle est soudainement terrifiée, comme si elle redoute quelque chose. Le Blond Maigre lui sourit de toutes ces dents. Mais ce n'est pas un sourire gagnant, c'est un sourire sincère. Un vrai sourire.

Pendant qu'on longe les couloirs accompagnés des gardes, notre regards se croise tout les trois et on se sourit mutuellement. Je verse une larme. Elle n'est pas noir cette fois. Elle est pur est transparente. Une larme de joie. Voilà ce que c'est. Une larme de joie. Une larme pleine d'espoir. Oui, l'espoir qu'il y ai peut être finalement une putain de chance de se barrer d'ici. Enfin.

EscapeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant