Je suis désormais moi aussi ligoté à une des chaises, à coté des deux autres garçons. Quand les gardes referment la porte, on se retrouve tous les trois dans la grande salle blanche. Personne n'ose rien dire. Si bien que le silence devient inquiétant. Même pesant. J'ai l'impression que le temps c'est figé. On attends que quelque chose ce passe, mais rien. Tout d'un coup, une voie prends la parole. Mais ce n'est aucun de nous trois. Je la reconnais, et la reconnaîtrait entre toutes. Cette voie grinçante ne peut que être celle de la directrice. Mais pourtant, elle n'est pas dans la pièce...
- Bonjour mes cobayes préférés ! Je pense que vous ne savez pas ce qu'il se passe... Que vous ne comprenez pas dans quelle situation je vous ai mise... Alors, je vais vous donner quelques indices. Est ce que vous vous rappelez de votre convocation dans mon bureaux hier ? De notre fabuleuse discussion, et du discours peu glorieux de B2Z05 ? Du projet que je vous ai fait part ?
Oh non. Pas ça.
- Vous êtes à la première partie de l'expérience ! Vous allez voir, elle est très simple... Cela consiste a vous enfermer dans une salle, tous les trois attaché pour éviter la violence physique. Le liquide que nous vous ont injectés mes infirmières est tout simplement un prototype du vrai remède afin d'observer les réactions humaines.
Je repense alors à Mme Lignon. Elle a raison, il faut que je suive tout ce que la directrice me dit de faire, et bientôt je serais libre. Il faut que je chasse cette idée de m'en aller, de m'enfuir. Elle reprend :
- Nous avons noté que lorsque les caméras vous observent ou des micros vous écoutent, votre corps produit des hormones qui engendrent la colère. Si bien que nous avons décidé qu'après mon explication, vous serez seul, et que personne à part vous trois n'auras accès à la discussion que vous avez eu. Compris ?
Nous faisons tout les trois "oui" de la tête. Je regarde le Brun Musclé qui fronce les sourcils, comme si quelque chose dans tout ça le déranger.
- Des questions ? demande la directrice.
- Oui, moi, réponds-t-il.
- Je vous écoute...
- Que doit-on nous dire ?
- C'est simple, vous vous présentez, parlez de tout et de rien ! Ce n'est pas important le contexte de la discussion, nous ne sommes qu'interressés par vos réactions.
Nous nous regardons tout les trois.
- Bien. Je pense que vous avez compris le concept n'est-ce pas ? Je vais alors couper toutes caméras et micros possible dans 3, 2,...
Nous n'avons même pas le temps d'entendre le 1. Ça y'est. À ce qu'elle dit, plus personnes nous observent, nous écoutes ou autre. Nous sommes seul. Même si j'ai du mal à y croire.
On se regarde tout les trois, sans rien dire. Soudain, le Brun maigre prends la parole.
- Pensez-vous vraiment que la directrice dit la vérité ?
Il hoche un sourcil. Bien sûr que non. Mais il y a une petite voix dans la tête qui me dit de jouer le jeux...
- Bien sûr que oui, je réponds avec insistance.
Les deux garçons captent très vite et le Blond Maigre enchaîne de manière très naturelle :
- C'est évident voyons. Et vous savez quoi ? On vas en profité...
Limite j'ai l'impression qu'il ne se soucie pas que la directrice nous observe ou alors, nous écoutes. Ou aussi bien les deux.
- Que veut-tu nous dire par là ? demande le Brun Musclé.
- On en a marre de toutes ces expériences, et de vivre dans l'insouciance. On ne nous explique rien, on ne sait rien, et si on reste les bras croisés, on ne sauras jamais rien. Or, je suis curieux. Et même si on le qualifie de vilain défaut, je ne peux pas m'empêcher de me dire, quelle histoire cache-t-il derrière tout ça...
Je fronce les sourcils. Où veut-il en venir ?
- Il vas falloir que vous m'écoutiez attentivement, continue-t-il. Je vais réaliser votre rêve le plus demandé, le plus fous, et le plus incroyable... Nous allons nous échapper.
Je le regarde en essayant de lui indiqué qu'on est contrôlé en ce moment même, mais, il n'a pas l'air de comprendre. Si il déballe le plan maintenant, on est dans la merde.
- Faites moi confiance...
Nous demande-t-il, en nous regardant très sérieusement.
- T'es malade ? je lui réponds. Si on se fait chopper on est mort ! M-o-r-t !
Et ça, je le pense vraiment.
- Ce seras la même chose à la fin, si on reste cloîtré ici !
- L'infirmière m'a pourtant dit que si j'obéissais, on seras tous bientôt libre !
- Mais mon infirmière a dit exactement la même chose !
- Moi aussi, réponds le Brun Musclé.
- Tu vois ? Tu ne comprends toujours pas ! On se fait manipuler ! Depuis le début !
- ...
- Alors il est temps d'organiser un plan pour se barrer d'ici.
Le Brun Musclé et moi nous le regardons avec insistance pour qu'il comprenne qu'on est sûrement pas seul. Mais il n'a l'air de rien voir et nous dit :
- Faites moi confiance. J'ai réfléchi à tout ce plan depuis des années, j'ai pensé à tout de vous inquiétez pas, clin d'oeil.
L'inquiétude laisse place au doute. Et les questions fusent... Sait-il vraiment le risque qu'il prends à nous dévoiler le plan ici ? Est ce qu'on est vraiment observés ? Ou écoutés ? Est ce que c'est le sérum qu'on nous a injecté qui me rends comme ça ? Pourquoi je me pose plein de questions tout d'un coup ?
- Pour commencé, il faudrait déjà faire connaissance, continue le Blond Maigre. Moi c'est Séraphin. Je suis ici depuis mes deux ans, et je suis orphelin. Mon nom de cellule est B2ZO5. À toi, dit-il en pointant du menton le Brun Musclé.
- Je m'appelle Raphaël, mais mon nom de cellule est GD45V. Je suis ici depuis mes 6 ans, c'est mon père qui m'a donné a cette entreprise, car il avait été appelé à la gerre, et ma mère est morte étant plus jeune. Aujoud'hui, je ne sais même pas si il est toujours en vie. Mais je m'en fous.
Puis il tourne sa tête vers moi.
- Mon prénom est Rachel. Je suis ici depuis mes 8 ans...Mon nom de cellule est CK806. Mes deux parents m'ont donnés ici, seulement pour la bourse qu'ils allaient recevoir quelque moi plus tard. Jamais je ne les pardonnerait. Jamais.
Je sens les larmes monter. Pleure pas pleuré, pas pleure pas...
- Je vois que nous sommes tous dans une situation difficile, reprends Séraphin. Et je vais vous sortir de là.
Un sourire malicieux apparaît sur son visage.
- Vous n'avez toujours pas compris ? nous demande-t-il. Nous ne sommes pas en danger...Nous sommes le danger. Voilà ce dont à peur la directrice. De nous. Parce qu'à n'importe quelle moment, nous pouvons se retourner contre elle. Et c'est ce que nous allons faire...
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Escape
Mystery / Thriller20. C'est le nombre de test qu'on m'a fait subir. 10. Le 10 juin. Le jour où ma mère m'a mise au monde. Elle le regrette sûrement après ce qu'elle m'a fait... jamais je ne pourrais la pardonner. Jamais. 8. 8 ans qui se sont écoulé depuis que je suis...