Natsu,
Au fond, qu'est-ce que ça change ? Notre relation était devenue vraiment ingérable. Elle était basée sur des engueulades à longueur de temps. On ne se comprenait plus. On ne s'écoutait plus. Nous avons tout détruit. Tout ce que nous avions construit. On se reprochait trop de choses, il y avait trop de rancoeur, trop de dégoût, trop de déception...
Notre relation était désastreuse.On se connaissait par coeur, mais pourtant ça n'a rien arrangé. Ça n'a peut-être que fait aggraver les choses finalement.
Ou peut-être est-ce les choses que l'on se cachait qui ont tout gâché ?
Aujourd'hui ça ne sert plus à rien de te cacher quoi que ce soit. Puisqu'on ne se reverra plus. Puis que nous avons déjà tout détruit. Ce qui a été détruit ne peut être réparé.
Nous ne pouvons être réparés.Mais est-ce une si mauvaise chose que ça ? Peut-être que nous allons reconstruire nos vies chacun de notre côté, trouver le bonheur et tout oublier ? Que les meilleures années de nos vies sont à venir. Que tous nos souvenirs peuvent être effacés en un claquement de doigt.
Peut-être que la vie est simple, en fait ?Tu te souviens de la soirée de première, où tu avais cassé une table en verre ? Tu étais tellement bourré que tu ne te rappelais plus de tout le lendemain. On a couché ensemble à cette soirée. Et pourtant le lendemain, tu embrassais la première venue. Tu t'en souviens de ça ? La mémoire te revient ? Je savais que tu avais toujours été un type qui jouait avec les filles, et moi inversement, mais je n'aurais jamais cru que tu me ferais ça à moi. Même pas 24h après avoir couché avec moi, tu étais déjà dans les draps d'une autre.
Je me dis que c'est sûrement à cause de l'alcool, que tu as tout oublié, et ça me blesse. Mais c'est la seule possibilité, sinon, on en aurait parlé le lendemain. On aurait posé les choses au clair. Que les choses se terminent mal ou bien, on en aurait parlé, parce qu'on était pas des ados idiots. Parce que je nous connais trop bien pour savoir comment on aurait réagi. Alors tu as juste tout oublié. Tu as oublié la première fois qu'on a couché ensemble.Après ça, tu étais étonné qu'à chaque soirée je me défonçais seule. Parce qu'on avait toujours tout fait ensemble. On était toujours très collés. Et plus le temps passait, plus ce que nous aimions faire à deux, je le faisais seule. Et je détestais ça. Mais en me défonçant, j'oubliais. J'oubliais cette nuit que je ressassais. Qu'en temps normal j'essayais par tous les moyens possibles d'oublier, mais que j'arrivais pas. Alors c'était le seul moyen d'oublier et de venir vers toi en ne ressentant rien, à part un plaisir intense. Bien-sûr le contre coup des soirées me mettait toujours mal, mais ça en valait la peine. Pendant mes soirées, je ne pensais à rien.
Alors je n'en refusais aucune. J'allais à toutes celles qu'on me proposait. Ou j'en faisais seule, avec des amis, avec des inconnus. Mais je ne faisais que ça. Et toi tu te demandais pourquoi. Ça me tuait de voir cette putain d'expression sur ton visage. Cette expression d'incompréhension.
Quand nous nous sommes rencontrés, notre relation était idéale. Une amitié pure et unique en son genre. On était encore jeune et on avait toute notre vie devant nous. Je ne pensais pas qu'on finirait comme ça.
J'étais une jeune fille harcelée au collège. Tu m'as sauvé de ma vie misérable. Puis tu as rendue ma vie misérable.
Je ne dépendais que de toi, tu étais ma bouée. La seule personne dont j'avais besoin. On était tout le temps collé et on était heureux. Tu étais la personne la plus importante dans ma vie.À la fin du collège, nos mentalités ont changé. Nos corps ont changé. Je n'étais plus la jeune fille harcelée du collège, j'étais la jeune femme mature, que les gens appréciaient.
Puis au lycée, nous avons chacun perdu quelqu'un. Ton père et ma mère sont morts d'une attaque terroriste, lors d'une réunion dans leur travail en commun.
Nous étions encore plus proches qu'avant, à la différence, que nos nuits se passaient chacun dans le lit de différentes personnes à chacune d'elles.Notre relation se dégradait peu à peu avec les chamboulements qui allaient avec. Toi, qui avais jamais connu ta mère, étais parti vivre chez ton grand frère, mais tu venais très souvent chez moi. Tu te disputais tout le temps avec lui.
Moi, j'étais partie vivre chez mon grand père, là où tu venais, parce que mon père était parti quand j'étais jeune, il ne me voulait pas.
Nous étions souvent ensemble, mais on parlait jamais de ce que l'on ressentait. On en a jamais parlé.Peut-être aurions nous dû ? On aurait pu mieux se comprendre l'un l'autre.
Malheureusement un jour, j'ai couché avec le mauvais mec. Il avait une copine et il ne m'avait pas prévenu. Les choses se sont retournées contre moi. Tout le monde me regardait mal. Même toi. Je crois que tu étais déçu, je te dégoûtais. Pourquoi une telle expression, alors que toi tu faisais pire ?
Toi tu savais. Presque toutes celles avec qui tu couchais étaient en couple. Certaines étaient les copines de tes potes. Et pourtant, pas une seule fois je ne t'ai adressé le même regard.
Pas une fois je ne t'ai insulté, comme toi tu l'as fait après ça. Jamais je ne t'ai blessé, comme toi tu l'as fait.Tu t'es excusé après tout ça. Et moi je t'ai pardonné. Je ne pouvais concevoir ma vie sans toi.
L'année de terminale se débutait bien. Enfin mieux que les autres années. Nous étions revenus à nos habitudes de coucheries à droite à gauche. Je prenais de plus en plus de drogues dures, j'en étais devenue accro. Cependant je continuais à les prendre seule. Tu ne m'avais jamais demandé pourquoi.
Te croyant mon sauveur attitré, tu as voulu que j'arrête d'en prendre, quand tu as découvert que j'en étais accro.
Un truc en plus qui nous a déchiré.
J'étais en pleine crise de manque et tu me faisais la morale. J'ai cru que tu allais me frapper quand tu as vu mon état. Mais tu m'as juste laissée. Seule, en manque. Tu m'as laissée dans une position où tu m'avais mise. J'étais glacée, j'avais peur et j'étais triste.Je t'ai déçue. Tu m'as abandonné.
J'étais clean. Tu es revenu vers moi, comme si de rien était. Comme si nous avions toujours été amis. Comme si tu ne m'avais jamais laissée derrière toi.
Sans mes drogues, sans ce qui rythmait mon quotidien, sans ce qui me faisait oublier, je ressentais tout. Toutes mes peines accumulées. J'étais faible et sans défense.
Tu as profité de ma faiblesse.
La deuxième fois qu'on a couché ensemble, tu t'en souviens. Mais je ne voulais pas, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je ne voulais pas que tu sois juste un, parmi tant d'autres. Je ne voulais pas qu'il n'y ait rien après. Je ne voulais pas que ça se finisse comme ça.
Et pourtant, tu n'étais plus là, et je suis partie.Depuis que je suis partie, je ne fais que penser à toi, et ça me brûle de l'intérieur. Ça me brise chaque jour un peu plus, sans que je puisse l'en empêcher.
J'ai l'impression que tu as mon coeur entre tes mains, même avec tous ces kilomètres qui nous séparent, que le simple fait de souffler dessus me fait atrocement mal, mais que toi tu ne te gênes pas pour le broyer.Dire que je t'aurais tout donner. Toi t'as préféré tout me voler. Même mes pensées.
Je veux me reconstruire. Là où je suis, personne ne me connaît. Personne sait ce que j'ai vécu. Aucun regard de pitié, aucun regard de mépris. Personne pour me traiter de tous les noms, comme si j'étais la pire des ordures sur Terre.
Maintenant je fais mon égoïste. Je vais essayer de penser à moi, avant de penser aux autres. Avant de penser à toi.
Et toi j'espère que tu vas regretter, puis m'oublier.
Tu m'as détruite.
Lucy.
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Une lettre d'adieu
FanfictionSuites à certains événements, Lucy est partie loin de Natsu, elle veut reconstruire sa vie après tout ce qui lui est arrivée, mais elle n'arrive pas à l'oublier. Alors pour avancer dans sa vie maintenant, elle décide de lui envoyer une lettre, pour...